PARIS: Le groupe Renault a rebondi au premier semestre avec un bénéfice net de 368 millions d'euros, son plan d'économies étant "en avance" sur son objectif, après une année 2020 très difficile.
Le groupe a annoncé vendredi une marge opérationnelle de 654 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année, soit 2,8% du chiffre d'affaires. Celui-ci s'établit à 23,4 milliards d'euros, en hausse de 26,8% sur un an.
Renault avait perdu 7,39 milliards d'euros au premier semestre 2020.
Le groupe a souligné qu'il devrait atteindre les objectifs de son plan d'économies de 2 milliards d'euros "avec un an d'avance": 1,8 milliard d'euros a déjà été réalisé, dont plus de 600 millions d'euros sur ce premier semestre, par rapport à 2019.
La crise des semi-conducteurs continue de freiner l'assemblage et pourrait conduire à une perte de production de l'ordre de 200.000 véhicules sur l"année, prévient Renault.
Les flux de trésorerie de l'automobile sont cependant négatifs à hauteur de 70 millions d’euros.
"Nous avons franchi une étape importante dans la restauration de nos équilibres financiers", a déclaré Clotilde Delbos, directrice financière de Renault Group.
Les syndicats soulignent l'effort des salariés
Les syndicats CFDT, CGT et FO de Renault ont souligné vendredi les efforts réalisés par les salariés du groupe, alors que le constructeur automobile a renoué avec les bénéfices au premier semestre.
"Les efforts de tous les salariés portent les fruits du redressement", estime la CFDT dans un communiqué. "Avec un résultat net de 368 millions d'euros" annoncé vendredi, "l'entreprise montre un autre visage que les 7,4 milliards de perte il y a juste un an", se félicite le deuxième syndicat du groupe.
Renault "démontre, encore une fois, une capacité de rebond, grâce aux talents des femmes et des hommes de l'entreprise", poursuit la CFDT, "rassurée" mais qui relève "des points d'inquiétude" pour la suite "au-delà des menaces conjoncturelles".
Le syndicat rappelle "l'impact social non négligeable" de la "mutation" de Renault démarrée au printemps 2020, avec la suppression sur trois ans de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France. Il dénonce des "passages en force", particulièrement dans l'ingénierie, qui "ont installé la défiance durablement".
Pour la CGT, si Renault est revenu dans le vert au premier semestre, c'est parce que le groupe a "fait payer l'addition aux clients, aux salariés et à la collectivité".
Sa "politique de prix de vente des véhicules sans concession pour les clients" a permis d'"améliorer sa marge sur chaque unité vendue", note le troisième syndicat du constructeur. En parallèle, "le plan de réduction des coûts fixes est supporté pour l'essentiel par les salariés et la collectivité", avec du chômage partiel sur "tous les sites" financé "à 60% par les pouvoirs publics", ajoute-t-il.
Les salariés "assistent impuissants aux réductions d'effectifs, aux investissements sacrifiés", qui "mettent en péril l'avenir du groupe", tandis que "la direction générale poursuit son train de vie somptueux", proteste la CGT.
De son côté, FO note que si Renault engrange de bons résultats semestriels, c'est "certainement parce que les salariés ont été là". "Ils ont tous consenti des efforts et ont été plus que contributeurs et résilients. On peut saluer les résultats collectivement", a déclaré à l'AFP Mariette Rih, déléguée syndicale centrale du quatrième syndicat du groupe.
"C'est une belle progression. Le plan d'économies produit ses effets. On peut dire aujourd'hui que Renault est sorti de la salle des urgences, mais on est toujours convalescents", a jugé Mme Rih.