PARIS: À la rentrée, collégiens et lycéens non vaccinés resteront chez eux s'ils sont cas contact Covid, tandis que les classes resteront fermées dès le premier cas en primaire: en pleine quatrième vague épidémique, le ministre de l'Éducation a détaillé mercredi le protocole sanitaire qui s'appliquera à partir de septembre.
"C'est évidemment une forte incitation à être vacciné", a souligné Jean-Michel Blanquer sur Franceinfo à propos du second degré, dans le sillage d'Emmanuel Macron qui mise sur la vaccination pour enrayer la crise sanitaire.
"Dans le secondaire, seuls les élèves non vaccinés seront évincés et devront suivre l'enseignement à distance" s'ils sont cas contact, les autres pouvant poursuivre en présentiel si la situation sanitaire le permet, a précisé le ministre.
"Nous sommes passés d'une campagne d'incitation à la vaccination à l'éviction d'une partie des élèves !", déplore la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, dans un communiqué. À un mois de la rentrée, la FCPE "est très inquiète (...) et demande au ministère de réajuster ses mesures pour ne laisser aucun élève au bord du chemin !".
"Dire que l'on met en place une école à deux vitesses, je ne suis pas d'accord", a déclaré sur BFMTV la secrétaire d'État à l'Éducation prioritaire Nathalie Elimas. "Ce que l'on fait là au contraire, c'est protéger le collectif, dès lors qu'il y a un cas, on s'isole, on se fait tester, et après on revient", a-t-elle ajouté.
"On met en place tout ce qu'il faut pour que la vaccination vienne vers" les populations défavorisées, a-t-elle défendu.
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, qui approuve la volonté d'une vaccination massive, a soulevé le risque de "gros problèmes organisationnels".
"Comment on fait pour les élèves de 6e qui ont pour une partie d'entre eux moins de 12 ans et ne sont pas donc pas éligibles à la vaccination ?" seulement ouverte à partir de 12 ans, a-t-elle détaillé.
Quant aux "12-16 ans, qui ont pu commencer la vaccination plus tardivement que les autres et sont donc encore loin d'atteindre des chiffres importants, seront-ils concernés dès septembre ? Qui va contrôler le statut vaccinal des élèves ?", s'interroge-t-elle encore.
Pour tendre vers un taux de vaccination maximal dans le secondaire, "6 000 à 7 000 centres de vaccination" seront déployés à partir de la rentrée, "dedans ou à côté" des établissements scolaires, a précisé Jean-Michel Blanquer.
Quatre scénarios
Pas de changement en revanche dans les écoles primaires par rapport à l'année écoulée: chaque classe fermera pour sept jours dès le premier cas.
"(Cette mesure) on l'attendait. Elle est de nature à rassurer les équipes car c'est la seule qui a permis l'an dernier d'éviter des contaminations", a déclaré Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Pour tenter de maintenir ouverts toute l'année les établissements - fermés en 2020-2021 pendant trois semaines en avril dont deux semaines de vacances, avancées -, le ministère met en place un protocole sanitaire qui comprend quatre scénarios en fonction des degrés de circulation du virus, avec des mesures adaptées.
Dans tous (1=vert, 2=jaune, 3=orange, 4=rouge), le port du masque est obligatoire en intérieur à partir du collège.
Au niveau 1, il ne l'est plus en primaire mais "je crains que ce ne soit pas ce scénario-là à la rentrée", s'est avancé M. Blanquer.
Au niveau 2, les activités physiques et sportives en intérieur seront possibles mais avec une distanciation de 2 mètres.
À partir de l'orange (3/4), l'alternance présentiel/distanciel sera exigée pour les lycées quand elle est possible, et le brassage à la cantine sera limité dans le primaire.
L'"hybridation" (alternance présentiel/distanciel) sera systématique avec une jauge à 50% à partir de la 4e quand le dernier niveau sera atteint. Seules les activités physiques et sportives en extérieur seront alors autorisées, et dans le respect d'une distanciation de 2 mètres.
Le ministère de l'Éducation précise que le "passage d'un niveau à un autre pourra être déclenché au niveau national ou territorial (département, académie, région) afin de garantir une réactivité ainsi qu'une proportionnalité des mesures".
Enfin, Jean-Michel Blanquer a de nouveau écarté pour le moment la vaccination obligatoire pour les enseignants. Le taux de professeurs vaccinés est, selon le ministre, "très important": "je pense que ça a dépassé les 80% (...) L'obligation vaccinale, c'est le dernier recours".