Une commission qui divise Washington rouvre l'enquête sur l'attaque du Capitole

Les manifestants pro-Trump à l'intérieur du Capitole. Archives/ AFP
Les manifestants pro-Trump à l'intérieur du Capitole. Archives/ AFP
Short Url
Publié le Mardi 27 juillet 2021

Une commission qui divise Washington rouvre l'enquête sur l'attaque du Capitole

  • es policiers traumatisés par l'assaut sur le Capitole témoignent mardi devant des élus du Congrès à l'ouverture des travaux d'une commission d'enquête qui suscite de vives controverses à Washington
  • Membres de la police du Capitole ou de Washington, ils ne feront probablement pas de révélations mais témoigneront de la violence physique et verbale de l'attaque, qui a profondément choqué l'Amérique et le monde

WASHINGTON : Des policiers traumatisés par l'assaut sur le Capitole témoignent mardi devant des élus du Congrès à l'ouverture des travaux d'une commission d'enquête qui suscite de vives controverses à Washington.

Quatre agents se succéderont à partir de 09H30 (13H30 GMT) dans l'imposant bâtiment néoclassique qu'ils ont tenté de défendre le 6 janvier contre des centaines de partisans de Donald Trump venus perturber la certification de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle.

Membres de la police du Capitole ou de Washington, ils ne feront probablement pas de révélations mais témoigneront de la violence physique et verbale de l'attaque, qui a profondément choqué l'Amérique et le monde.

L'un d'eux, Michael Fanone, a subi un arrêt cardiaque et un traumatisme crânien lors de l'assaut, qu'il a décrit depuis comme "le corps-à-corps le plus brutal, le plus sauvage" de sa vie. Un autre, Aquilino Gonell, un ancien militaire, a été roué de coups avec le mât d'un drapeau.

Ces témoignages sont d'autant plus "importants que certains essaient aujourd'hui de réviser l'histoire et de présenter le 6 janvier comme une simple visite de touristes", a déclaré lundi sur CNN l'élu démocrate Adam Schiff, qui siège au sein de cette commission d'enquête.

"Leur audition n'est que le début" d'investigations au long cours, pour lesquelles "nous ne nous interdirons rien", a écrit dans une tribune publiée par le Washington Post son confrère Bennie Thompson, qui dirigera les travaux. "Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour comprendre ce qui s'est passé, pourquoi et comment", a-t-il relevé.

550 arrestations

La commission, qui aura le pouvoir de réclamer des documents et de convoquer des témoins, a fait l'objet d'un bras de fer politique qui pèse sur sa crédibilité.

En janvier, les responsables des deux partis avaient pourtant tous condamné l'attaque sur le Capitole, le leader républicain à la Chambre Kevin McCarthy allant jusqu'à évoquer la part de "responsabilité" de Donald Trump, qui avait harangué la foule avec ses allégations infondées de "fraudes électorales" quelques instants plus tôt.

Mais l'ancien président, toujours très populaire au sein d'une partie de la population, a vite réaffirmé son emprise sur le parti, ce qui lui a permis d'être acquitté en février à l'issue d'un procès au Congrès pour "incitation à l'insurrection".

Son refus de toute remise en question a ensuite poussé les républicains, qui disposent d'une minorité de blocage au Sénat, à torpiller la création d'une commission d'enquête indépendante composée d'experts nommés par les deux partis, comme celle mise en place après les attentats du 11-Septembre.

Les enquêtes judiciaires en cours --plus de 550 personnes ont été arrêtées-- et les auditions déjà menées au Congrès pour comprendre les manquements des services de renseignement, de police ou de l'armée, suffisent amplement, avaient-ils justifié.

«Puéril»

Après ce revers, les démocrates ont avancé seuls, avec la présidente de la Chambre Nancy Pelosi à la manoeuvre. Le 24 juin, elle a annoncé la création d'une "commission spéciale" composée d'élus et dit espérer que Kevin McCarthy nomme "des gens responsables" pour en faire partie.

Près d'un mois plus tard, elle retoquait deux des parlementaires choisis par le responsable républicain, dont l'élu Jim Jordan, connu pour ses outrances et sa fidélité absolue envers Donald Trump.

En représailles, Kevin McCarthy a retiré les autres membres de son parti sélectionnés pour siéger dans cette commission.

Seuls deux républicains, directement choisis par Mme Pelosi, ont accepté de participer: Liz Cheney et Adam Kinzinger, rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement critiquer Donald Trump, qu'ils ont même jugé "coupable" à l'issue de son second procès en destitution.

La commission est "une imposture" dont le "résultat est prédéterminé", a tonné Kevin McCarthy en accusant ces deux élus d'être au service de Nancy Pelosi. Un commentaire jugé "puéril" par Liz Cheney.

Donald Trump a quant à lui jugé cette commission "hautement partiale", dans un communiqué lundi, semblant attribuer sans fondements une partie de la responsabilité des événements du 6 janvier à... Nancy Pelosi.

"Nancy enquêtera-t-elle sur elle-même?", s'est interrogé l'ancien président républicain.

Le président Joe Biden, qui se pose en réconciliateur, a apporté son soutien à la nomination de ces deux républicains. Selon la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, "il a le même objectif que Mme Pelosi: aller au fond de ce qui s'est passé et empêcher que ça se reproduise."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.