A Beyrouth, les recherches se poursuivent pour sauver un possible survivant

Deux grues ont permis dans la nuit de retirer des murs qui menaçaient de s'effondrer. (Joseph EID/AFP)
Deux grues ont permis dans la nuit de retirer des murs qui menaçaient de s'effondrer. (Joseph EID/AFP)
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Publié le Samedi 05 septembre 2020

A Beyrouth, les recherches se poursuivent pour sauver un possible survivant

  • Une équipe de secouristes chiliens récemment dépêchée dans la capitale libanaise a repéré jeudi, grâce à un chien renifleur et des scanners thermiques, des pulsations sous les décombres d'un bâtiment
  • Deux secouristes chiliens auraient pénétré le sous-sol de la bâtisse effondrée aux alentours de 18h heure locale

BEYROUTH : Les recherches ont repris ce matin dans un quartier sinistré à Beyrouth, pour tenter de retrouver un éventuel survivant de l'explosion du port, survenue il y a un mois. Des secouristes vont continuer de creuser dans les décombres d'une bâtisse effondrée doù des battements de cœur ont été détectés au scanner jeudi. Selon les médias, deux secouristes chiliens auraient accédé hier soir au sous-sol de la bâtisse.

Une équipe de secouristes chiliens récemment dépêchée dans la capitale libanaise avait repéré jeudi, grâce à un chien renifleur et des scanners thermiques, des pulsations sous les décombres d'un bâtiment, donnant l'espoir de retrouver un survivant de l'explosion qui a détruit le 4 août des pans entiers de Beyrouth, faisant 191 morts et blessant plus de 6.500 personnes.

Des membres de la Défense civile et des secouristes ont soulevé à la main les gravats du bâtiment vendredi matin, a constaté un photographe de l'AFP. Deux grues ont permis dans la nuit de retirer des murs qui menaçaient de s'effondrer.

"Nous avons enlevé des décombres, mais nous ne sommes pas encore parvenus à un résultat", a déclaré à l'AFP le directeur des opérations de la Défense civile, George Abou Moussa.

Selon le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, il pourrait y avoir un ou deux corps, et peut-être un survivant, les appareils ayant permis de détecter des "battements cardiaques".

"Après avoir enlevé les gros gravats, nous avons effectué de nouveaux tests pour surveiller le rythme cardiaque ou la respiration, et cela a révélé un faible rythme (...) sept battements par minute", a déclaré vendredi Nicolas Saadeh, qui coordonne les recherches. La veille, un rythme de 16 à 18 battements par minute avait été détecté.

Un ingénieur civil français, Emmanuel Durand, qui participe aux efforts de sauvetage, a indiqué que les scans cartographiques en trois dimensions effectués sur le bâtiment endommagé n'avaient jusqu'ici montré aucun signe de vie.

"Ce que nous avons vu jusqu'à présent, c'est malheureusement aucune trace de victime ou de corps. Nous avons effectué deux scans sur deux pièces différentes", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Miracle"

Le Liban ne possède ni l'équipement ni les capacités techniques pour gérer de telles catastrophes. Plusieurs pays ont rapidement dépêché des équipes de secours et d'assistance technique après l'explosion.

L'arrêt des recherches durant la nuit a provoqué la colère de certains Libanais sur les réseaux sociaux pointant du doigt les autorités jugées responsables du drame par leur incurie.

L'armée a affirmé dans un communiqué vendredi que les travaux avaient été suspendus pendant deux heures "en raison du risque d'effondrement d'un des murs fissurés du bâtiment". Sept personnes sont toujours portées disparues, selon l'armée.

Selon les autorités, l'explosion a été causée par 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées "sans mesures de précaution" depuis des années au port.

Vendredi, l'Unicef a indiqué que "600.000 enfants vivant dans un rayon de 20 kilomètres de l'épicentre de l'explosion pourraient subir des retombées psychologiques négatives à court et à long terme".

Le juge libanais chargé de l'enquête a entendu jeudi le Premier ministre démissionnaire, Hassan Diab, premier haut responsable à témoigner, après avoir émis ces dernière semaines 25 mandats d'arrêt.

"Le Liban n'est pas seul"

L'explosion au port a aggravé la situation dans un pays déjà en proie à une grave crise économique et politique. La Banque mondiale a estimé les dégâts et pertes économiques de la déflagration à entre 6,7 et 8,1 milliards de dollars.

Le gouvernement Diab a démissionné le 10 août. Moustapha Adib a été nommé pour lui succéder, sous la pression internationale, en particulier de la France, dont le président Emmanuel Macron s'est rendu à Beyrouth à deux reprises après l'explosion.

M. Adib s'est engagé à former un gouvernement d'experts rapidement pour rétablir "la confiance des Libanais", qui appellent au départ de toute la classe politique.

Sur le terrain, la colère est toujours vive au sein de la population.

Vendredi, plusieurs rassemblements, dont une minute de silence, organisés par des groupes de la société civile et les familles des victimes sont prévus dans l'après-midi pour marquer le premier mois depuis l'explosion.

Le secrétaire d'Etat du Vatican, dépêché à Beyrouth par le pape à l'occasion d'une journée universelle de prière et de jeûne pour le Liban, s'est voulu porteur d'un message d'espoir.

"Le Liban n'est pas seul", a lancé le cardinal Pietro Parolin. "N'ayez pas peur".  


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com