KABOUL : Quatre personnes, présentées comme des talibans et présumées impliquées dans l'attaque à la roquette contre le palais présidentiel au premier jour de l'Aïd el Adha, ont été arrêtées, parmi lesquelles un des cerveaux de l'opération, a annoncé dimanche le ministère afghan de l'Intérieur.
Le 20 janvier, au premier jour de la fête musulmane du Sacrifice, trois roquettes avaient été tirées en direction du palais présidentiel à Kaboul, au moment où le chef de l'Etat Ashraf Ghani et de nombreux invités y priaient dans le jardin. Les trois roquettes - dont seules deux avaient explosé - étaient tombées, sans faire de victime, dans un rayon d'un km autour du palais, situé dans la "zone verte" ultrafortifiée située au centre de la capitale afghane.
"Un commandant taliban, nommé Momin, est un des principaux organisateurs de l'attaque à la roquette (...) il a été arrêté avec trois de ses hommes, tous appartiennent aux talibans", a indiqué le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Mirwais Stanikzai, dans un message envoyé à la presse.
Le groupe Etat islamique (EI), rival des talibans, avait revendiqué ces tirs de roquette. Le gouvernement afghan attribue néanmoins régulièrement aux talibans des attaques revendiquées par l'EI, soutenant que l'organisation djihadiste a été largement anéantie en 2019 dans la province de Nangarhar (Est), son bastion de l'époque.
Les talibans ont conquis depuis début mai de vastes portions rurales en Afghanistan, lors d'une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, déclenchée à la faveur du retrait des forces internationales du pays. Privée du soutien aérien américain, les forces afghanes n'ont offert qu'une faible résistance et ne contrôlent plus, pour l'essentiel, que les capitales provinciales et les principaux grands axes.
L'absence de progrès dans les pourparlers lancés en septembre à Doha, le départ des forces internationales prévu pour être achevé fin août et la déroute jusqu'ici des forces afghanes, laissent craindre une possible reconquête du pouvoir par les talibans qui ont gouverné l'Afghanistan entre 1996 et 2001. Depuis plusieurs mois, ceux-ci tentent d'afficher une image plus moderne et modérée, notamment vis-à-vis de l'étranger, et assurent être partisans d'un "accord politique" pour mettre fin au conflit.