LES ESSARTS: Le Premier ministre Jean Castex a annoncé samedi en Vendée une enveloppe de 100 millions d'euros supplémentaires pour la filière bois, en proie à des difficultés d’approvisionnement et qui peine à répondre à une demande croissante dans le secteur de la construction.
"Dans le cadre du plan de relance, nous allons déployer 100 millions d'euros de plus pour abonder ces différents fonds (de la filière bois) dès cette année 2021-2022", a déclaré le chef du gouvernement, lors de la visite d’une scierie, Piveteaubois, un des leaders français du bois de construction.
"Il faut booster" la filière, a-t-il fait valoir, alors que 200 millions d'euros étaient déjà prévus dans le cadre du plan de relance, dont 150 pour l’amont, dédiés au reboisement, et 50 millions pour l’aval, afin de moderniser le secteur.
"Nous devons passer la surmultipliée", a-t-il lancé à l'intention de professionnels du secteur réunis aux Essarts en Bocage.
Des assises se tiendront "à la rentrée": "tout le monde sera réuni sous l’égide du ministère de l'Agriculture, de l’Industrie et de la Transition écologique sur la forêt et le bois dès le mois de septembre", a indiqué M. Castex, soulignant qu'"il faut que les professionnels s’organisent et prennent leur responsabilités".
Le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie s'est félicité de ces moyens supplémentaires "très importants". "Ces financements additionnels ne font sens que si on arrive à faire en sorte qu’ils ne soient pas cloisonnés entre l’amont et l’aval", a relevé le ministre, présent aux côtés du ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester de la secrétaire d’Etat à la Biodiversité Bérangère Abba.
Jean Castex a également précisé que la filière bois "aura sa part" dans le plan d'investissements "pour bâtir la France de 2030" annoncé pour la rentrée par Emmanuel Macron le 12 juillet.
Avec un marché mondial en tension suite à la reprise économique et à la décision de certains pays comme la Russie de ne plus exporter leur bois, de nombreuses scieries françaises manquent de matière première.
Le gouvernement français a saisi vendredi la Commission européenne pour qu'elle prenne "des mesures de sauvegarde au titre de la compétence commerciale, de façon à éviter le pillage de nos ressources forestières", a-t-on expliqué à Matignon.
Le Premier ministre a déclaré samedi "ne pas exclure des mesures conservatoires entre-temps", si l'UE ne réagissait pas "avant le 1er janvier".
Plus tôt dans la matinée, Jean Castex avait demandé à l'Office national des forêts (ONF) de développer au maximum des contrats d'approvisionnement avec les scieries françaises pour "éviter" que les productions de bois ne soient vendues aux enchères, s'exposant à l'"action de traders" exportant hors d'Europe.
La filière du bois, qui représente 400 000 emplois en France, est une priorité du gouvernement et du BTP pour réduire les émissions de CO2.
Piveteaubois a signé en mai un contrat de deux ans avec le géant du béton Bouygues, pour fournir jusqu’à 25.000 m2 par an de bois d’ici 2025.