Ethiopie: la région Afar appelle les civils à venir combattre les rebelles du Tigré

Un membre des forces spéciales afars, dans le village tigréen de Bisober, en Ethiopie, le 9 décembre 2020. Archives / AFP
Un membre des forces spéciales afars, dans le village tigréen de Bisober, en Ethiopie, le 9 décembre 2020. Archives / AFP
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Ethiopie: la région Afar appelle les civils à venir combattre les rebelles du Tigré

  • «Chaque Afar devrait protéger sa terre par tous les moyens possibles, que ce soit des armes, des bâtons ou des pierres», a déclaré le président de la région, Awol Arba dans une interview diffusée par un média régional
  • Cet appel laisse entrevoir un élargissement du conflit qui dure depuis près de neuf mois

ADDIS ABEBA, Ethiopie: Les autorités de la région éthiopienne de l'Afar (Nord-Est) ont appelé vendredi la population à prendre les armes contre les rebelles de la région voisine du Tigré, laissant entrevoir un élargissement du conflit qui dure depuis près de neuf mois.

"Chaque Afar devrait protéger sa terre par tous les moyens possibles, que ce soit des armes, des bâtons ou des pierres", a déclaré le président de la région, Awol Arba dans une interview diffusée par un média régional. 

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix en 2019, a envoyé l'armée fédérale au Tigré en novembre 2020, après des mois de tensions croissante pour destituer les autorités régionales, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Il a déclaré victoire fin novembre après la prise de la capitale régionale, Mekele, mais les combats se sont poursuivis et fin juin, les rebelles pro-TPLF ont regagné la majeure partie de la région, dont Mekele.

Dimanche, ils ont mené des opérations "très limitées" selon eux en région Afar, à l'est du Tigré, affirmant viser des troupes progouvernementales massées à la frontière des deux zones.  Au moins 20 civils ont été tués et des dizaines de milliers ont été déplacés dans de violents combats dans cette région, a affirmé jeudi un responsable éthiopien.

"Il est temps que chaque Afar se dresse d'un seul homme contre la junte", a ajouté M. Awol, en référence aux rebelles. Les combats en région Afar révèlent le risque d'une propagation au-delà du Tigré de la guerre, qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon les Nations unies.

Six régions éthiopiennes, ainsi que la ville de Dire Dawa, ont annoncé envoyer des troupes pour soutenir l'armée fédérale. La route qui relie l'Ethiopie au port de Djibouti, vitale pour ce pays enclavé, passe par la région Afar. Certains craignent que les rebelles tigréens ne cherchent à la bloquer. Getachew Reda, un de leur porte-parole, a affirmé que tel n'était pas l'objectif de l'opération en Afar, sans toutefois l'écarter à terme.

Par ailleurs, une autre route passant par la capitale afar Semera, pour rejoindre le Tigré, est devenue vitale pour la livraison de l'aide humanitaire, après la destruction de ponts cruciaux situés sur d'autres axes. Vendredi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a déclaré que la route de Semera était impraticable, "empêchant les stocks de nourriture, de carburant et d'autres biens humanitaires d'entrer au Tigré". 

Jeudi, le service de l'ONU chargé des transports aériens a opéré son premier vol entre Addis Abeba, la capitale éthiopienne, et Mekele depuis l'interruption des liaisons commerciales le 24 juin.  Plus de 30 travailleurs humanitaires de différentes organisations se trouvaient à bord, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). 

Des responsables gouvernementaux ont accusé les ONG "d'armer" le TPLF. Une source présente à bord a indiqué à l'AFP que les passagers avaient été minutieusement fouillés, ainsi qu'empêchés de transporter plus de 30.000 birrs (environ 580 euros). De nombreuses ONG affirment que le manque de devises, de carburant et d'autres équipements limite leur capacité à acheminer l'aide.

Selon le gouvernement, le TPLF est responsable de l'"obstruction" de l'aide. 

L'ONU «extrêmement préoccupée» par la situation humanitaire au Tigré

GENEVE : L'Organisation des Nations Unies s'est déclarée vendredi "extrêmement préocupée" par la situation humanitaire dans la région du Tigré, au nord de l'Ethiopie, où le manque critique de nourriture et autres denrées se fait gravement ressentir.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a requis un accès total au Tigré pour permettre la distribution de l'aide à près de 4 millions de personnes en grave insécurité alimentaire et nécessitant une aide d'urgence.

"Le PAM est extrêmement inquiet", a confié vendredi à la presse le porte-parole de l'organisation, Tomson Phiri. "L'aide humanitaire dans la région continue d'être entravée par une large insuffisance de nourriture et des denrées de base, des moyens de communication limités et une logistique commerciale inexistante", a-t-il précisé.

M. Phiri a indiqué que le PAM avait ces derniers mois délivré une aide alimentaire à plus de 730.000 personnes des régions du sud et du nord-ouest du Tigré. Ce chiffre inclut 40.000 personnes du district de Zana, que l'aide alimentaire a pu atteindre pour la première fois.

L'agence espère pouvoir atteindre 80.000 personnes supplémentaires dans le nord-ouest dans les prochains jours. "Quand ce sera fait, les stocks de nourriture dans le nord-ouest seront probablement à court", a indiqué M. Phiri.

Les habitants du districts de Zana "ont été complètement isolées et vivent dans des conditions désespérées", a-t-il poursuivi. "Ce sont des personnes qui ont été déplacées et qui sont désormais réfugiées dans des écoles et des abris de fortune", a-t-il dit.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la Paix en 2019, a envoyé l'armée fédérale au Tigré en novembre 2020, après des mois de tensions, pour destituer les autorités régionales. Il les accusait d'attaques contre des camps de l'armée fédérale ordonnées par le TPLF, parti qui a dominé le pouvoir en Ethiopie pendant trois décennies. M. Abiy a proclamé la victoire fin novembre après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais les combats ont continué, et récemment tourné en défaveur d'Addis Abeba. Le 28 juin, les rebelles ont repris Mekele, puis une grande partie du Tigré les jours suivants.

M. Phiri a annoncé qu'un convoi du PAM composé de plus de 200 camions transportant de la nourriture et des denrées essentielles était stationné en Ethiopie, prêt à partir pour le Tigré dès que les conditions de sécurité seraient assurées. "Le PAM renouvelle son appel à un accès rapide, libre et total au Tigré pour aider les millions de personnes dans le besoin vital d'une aide alimentaire", a-t-il déclaré.

Il a précisé que l'objectif du PAM était d'atteindre 2,1 millions de personnes à risque au Tigré. M. Phiri a souligné que d'après les projections, plus de 400.000 personnes pourraient souffrir de famine critique à partir du mois de juillet.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.