LONDRES : Le gouvernement britannique a défendu vendredi sa position concernant sa proposition de révision de la loi sur les secrets officiels et a affirmé que la liberté de la presse faisait partie intégrante du processus démocratique du Royaume-Uni.
«Il est faux de prétendre que les propositions exposeront les journalistes au risque d'être traités comme des espions et qu'ils resteront, à juste titre, libres de demander des comptes au gouvernement», a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur à Arab News.
Le porte-parole a de plus ajouté «Nous allons introduire une nouvelle loi afin que les services de sécurité et les forces de l'ordre puissent faire face aux menaces en évolution qui guettent l’État et protéger les données sensibles. «Cependant, cela sera équilibré dans le but de protéger la liberté de la presse et la capacité des personnes qui alertent l'opinion à demander des comptes aux organisations en cas d'allégations graves d'actes répréhensibles».
En début du mois de juillet, le gouvernement britannique a proposé une nouvelle loi pour contrer les menaces qui bravent l'État. Cela comprenait une révision de la loi sur les secrets officiels, une loi qui garantit fondamentalement la protection des secrets d'État et des informations officielles.
Selon le gouvernement, la loi proposée vise en grande partie à moderniser les lois existantes sur le contre-espionnage et à améliorer la capacité du gouvernement à protéger les données officielles.
Les réformes proposées ciblent les lois sur les secrets officiels de 1911, 1920 et 1939, qui décrivent les principales infractions d'espionnage, ainsi que la loi sur les secrets officiels de 1989, qui régit la loi sur la «divulgation non autorisée de documents officiels et sa divulgation ultérieure».
Cette décision a fait grand écho dans les médias britanniques, où elle est largement interprétée comme ayant de graves conséquences pour les journalistes et leur capacité à demander des comptes aux gouvernements.
Certains médias ont affirmé que si la loi est adoptée, les journalistes seront traités comme des espions et cela signifie que le gouvernement peut traiter les cas de divulgation non autorisée et les actes d'espionnage absolument de la même manière.
Bien que le gouvernement britannique assimile les actes d'espionnage à des cas de divulgation non autorisée en termes de gravité, il a néanmoins souligné dans le nouveau document législatif qu'«il existe des différences dans les mécanismes et les motivations des infractions d'espionnage et de divulgation non autorisée de secrets d’état».
L'annonce est intervenue peu de temps après que les domiciles de deux personnes ont été perquisitionnés en Angleterre la semaine dernière par des policiers et des responsables du bureau du commissaire à l'information dans le cadre de la fuite d'images compromettantes de caméras de sécurité de l'ancien ministre de la Santé Matt Hancock et de son assistante Gina Coladangelo dans son bureau ministériel.
Si la nouvelle loi est adoptée, cela signifiera que de telles fuites d’informations seront classées comme dangereuses et criminelles.
Dans le passé, la loi sur les secrets officiels était utilisé pour poursuivre les individus responsables de la divulgation d'informations sensibles, au sujet des activités des services de sécurité, par exemple, à des journaux.
Le ministère de l'Intérieur a souligné que les travaux sur la loi sont toujours «en cours et n'ont pas abouti à une conclusion».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com