Covid-19: au cœur de l'été, la France craint le grand incendie

Les gens assistent à un concert du groupe français Oai Star lors de la 29e édition du festival de musique "Printemps de Bourges", le 24 avril 2005. (Alain Jocard / AFP)
Les gens assistent à un concert du groupe français Oai Star lors de la 29e édition du festival de musique "Printemps de Bourges", le 24 avril 2005. (Alain Jocard / AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

Covid-19: au cœur de l'été, la France craint le grand incendie

  • D'une semaine à l'autre, le nombre de cas quotidiens fait plus que doubler à cause du variant Delta
  • La stratégie définie le 12 juillet par Emmanuel Macron, consiste à "amplifier la campagne de vaccination et à déployer le pass sanitaire"

PARIS : Pass sanitaire étendu par la loi, vaccination à tour de bras, rappel des gestes barrières: au coeur des vacances d'été, la France cherche à freiner l'explosion des cas de Covid-19 due au variant Delta et, surtout, à éviter qu'elle ne touche l'hôpital.

L'adoption de telles mesures est "urgente", selon Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement. "Le retour à la normale, c'est pas maintenant, peut-être 2022 (ou) 2023" seulement, a-t-il dit vendredi sur BFM TV.

Environ 4.500 le 9 juillet, 10.900 le 16 juillet, 22.000 désormais: d'une semaine à l'autre, le nombre de cas quotidiens fait plus que doubler à cause du variant Delta. "On arrivera aux 50.000 cas probablement début août", a prévenu le Pr Delfraissy.

"Pour la première fois depuis 15 semaines", la hausse des cas s'accompagne "d'une augmentation nette du taux d'hospitalisations (+55%) et du nombre de patients admis en services de soins critiques (+35%)", a mis en garde l'agence sanitaire Santé publique France (SPF) dans son rapport hebdomadaire.

Même si bon nombre des nouveaux cas concernent des populations jeunes, "il n'est pas possible de laisser courir le virus" pour atteindre l'immunité collective, a expliqué lors d'un point presse Laetitia Huiart, directrice scientifique chez SPF.

Pour faire barrage à Delta qui est "extrêmement contagieux", il faut "encourager fortement la vaccination afin d'éviter une forte hausse des patients hospitalisés et d'éventuelles tensions hospitalières", a-t-elle ajouté.

Une proportion importante de personnes âgées (surtout les plus de 80 ans autonomes) ou fragiles ne sont pas encore vaccinées (plus de 5 millions de personnes à risque, selon l'assurance maladie), ont déploré les experts de SPF.

L'Assemblée a voté, au tour du Sénat

Le Premier ministre, Jean Castex, en déplacement à Vesoul, a appelé à déployer "avec une rapidité et efficacité maximales" la stratégie définie le 12 juillet par Emmanuel Macron, consistant à "amplifier la campagne de vaccination et à déployer le pass sanitaire".

L'extension controversée de ce pass (vaccination ou test négatif) qui sera très bientôt exigé dans les bars, restaurants et grands centres commerciaux, ainsi que l'obligation vaccinale pour les soignants ont été votées par 117 voix pour et 86 contre, à l'Assemblée nationale au terme d'une nuit blanche de débats intenses.

Le projet de loi est désormais passé au Sénat, avant une adoption espérée par le gouvernement avant la fin du week-end.

Outre la droite républicaine, le pass suscite l'opposition d'une certaine frange de la population, au nom du respect des libertés individuelles: une nouvelle manifestation est prévue samedi à Paris, place du Trocadéro.

Plusieurs syndicats ont dénoncé comme "une atteinte à la liberté de travailler", les dispositions prévoyant d'aller jusqu'à un licenciement pour des salariés et agents publics refusant de se soumettre au pass sanitaire.

Ce document, déjà obligatoire depuis mercredi dans les lieux culturels et de loisirs, va être étendu début août aux bars et restaurants ainsi qu'aux transports (avions, trains, autocars long courrier) et à tous les établissements de soin puis fin août à leurs salariés.

En attendant, l'annonce de son extension par M. Macron a donné un coup de fouet à la vaccination: 58% de la population (39 millions de personnes) ont aujourd'hui reçu au moins une dose (et 48% sont complètement vaccinés), contre respectivement 53% et 40% le 10 juillet.

"situation de foule"

Mais la vaccination ne fera pas tout: dans un "contexte de contamination très large, il faut revenir aux mesures barrières simples", a insisté le Pr Delfraissy, en conseillant le masque même aux vaccinés "dans une situation de foule" et les lieux mal ventilés. Selon lui, on pourrait par ce biais "gagner probablement 20% en termes d'hospitalisations".

Il a également jugé "dangereux" en termes épidémiques de fréquenter les boîtes de nuit, rouvertes début juillet.

Dans l'Est, Vosges et Doubs, deux foyers de contaminations partis de discothèques ont été identifiés avec, à chaque fois, plusieurs dizaines de personnes touchées.

Pour renforcer la prévention, le président de l'organisation patronale Umih Nuit, Thierry Fontaine, a prôné un test d'une validité réduite à 12 heures au lieu du "test PCR ou antigénique de 48 heures" demandé actuellement.

SPF a confirmé avoir observé pour la semaine du 12 au 18 juillet "une forte hausse du nombre de cas ayant fréquenté des lieux de rassemblements, notamment les bars": +192% en une semaine avec 1.532 cas.

A côté de la vaccination et des gestes barrière, SPF a lancé un appel pour maintenir un traçage strict des cas contacts et un isolement draconien des personnes présentant des symptômes.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.