DUBAΪ: On y est presque. Pour les trente-trois athlètes saoudiens engagés et des milliers d’autres du monde entier, la préparation des Jeux olympiques, qui représente habituellement un chemin ardu de quatre ans, s’est transformé, avec Tokyo 2020, en une période de cinq années, qui arrive enfin à son terme.
Pour certains sportifs, ce report a perturbé une planification minutieusement étudiée qui avait pour but d’être dans la meilleure forme possible au bon moment. Pour d'autres, ce fut une bénédiction inattendue qui leur a permis de participer à une compétition à laquelle ils n'auraient pas pu accéder un an plus tôt.
Tous se sont adaptés aux conséquences dévastatrices de la pandémie de coronavirus, et, bien que les Jeux olympiques se déroulent sans spectateurs, Tokyo 2020 constituera l'apogée de leur carrière.
La représentation de l'Arabie saoudite sera la plus importante jamais enregistrée avec onze athlètes et une équipe de football de vingt-deux joueurs. En tout, les sportifs saoudiens s’aligneront dans neuf sports: le record d’Athènes 2004 est battu.
Jeudi dernier, la veille de l’ouverture officielle des Jeux, l'équipe de football saoudienne U-23 a lancé la compétition pour le Royaume. Elle a affronté l’équipe de Côte d'Ivoire dans le stade international de Yokohama.
Trois points au tableau représenteraient une entrée en matière exceptionnelle pour les Young Falcons en vue d’une qualification pour les huitièmes de finale, alors que de redoutables défis les attendent contre l'Allemagne, médaillée d'argent de Rio 2016, le dimanche 25 juillet, et le Brésil, le tenant du titre, trois jours plus tard.
Le jour de l’inauguration officielle des Jeux – vendredi 23 juillet – verra le rameur Hussein Alireza honorer le nouveau Sea Forest Waterway («canal de la forêt de la mer», le site des compétitions de canoë et d’aviron, dans la baie de Tokyo, NDLR) en skiff masculin.
Le lendemain matin, Youssef Bouarich débutera dans les épreuves de natation du 100 mètres papillon et, le même jour, Ali al-Khadrawi, l’un des premiers qualifiés saoudiens pour Tokyo 2021, entrera en lice en tennis de table.
Les haltérophiles Siraj al-Saleem, dans la catégorie 61 kilos, et Mahmoud al-Ahmid (catégorie 73 kilos) commenceront respectivement les 25 et 28 juillet, tandis que Tahani al-Qahtani, la dernière qualifiée parmi les athlètes saoudiens, participera quant à elle au tournoi de judo à partir du 24 juillet.
Saïd al-Moutairi, le plus âgé des sportifs saoudiens engagés à Tokyo, se lancera dans la compétition de tir au pigeon d'argile le 25 juillet. Soulaimane Hammad, qui avait été éliminé au second tour lors des Jeux olympiques de Rio en 2016 (catégorie 73 kilos), commencera quant à lui son tournoi le 26 juillet.
Yasmine al-Dabbagh courra les séries du 100 mètres le vendredi 30 juillet, et, deux jours plus tard, Mazen al-Yassin affrontera les meilleurs coureurs de 400 mètres du monde, parmi lesquels le Sud-Africain Wade van Niekerk et le Grenadien Kirani James, tous deux médaillés d’or dans cette discipline lors des deux dernières compétitions olympiques.
Enfin, le 6 août, Tarek Hamdi, l’athlète le plus capé de la délégation saoudienne, tentera d’aller chercher une médaille dans la catégorie dans l’épreuve de karaté (catégorie 75 kilos).
Tous les athlètes saoudiens espèrent réaliser leurs rêves de gloire olympique. Quoi qu'il arrive, aucun d’entre eux n’oubliera les dix-huit prochains jours.
----------------------------------------------------------------------
Panorama des athlètes saoudiens
Tir
Saïd al-Moutairi
Date de naissance: 1968
Saïd al-Moutairi est le membre le plus âgé de la délégation saoudienne à Tokyo. Il décroche une médaille d'or aux Jeux asiatiques de 1994 à Hiroshima, une première pour un Saoudien dans cette compétition. En 2004, il remporte l'or au championnat asiatique de tir de Kuala Lumpur. Al-Moutairi témoigne d’une longévité remarquable avec des médailles d'or obtenues lors des Jeux panarabes de 2007 et lors des Jeux de la solidarité islamique, dix ans plus tard, à Bakou.
Tennis de table
Ali al-Khadrawi
Date de naissance: 1997
Sur les traces de son père et de son frère aîné, Ali al-Khadrawi a commencé le tennis de table il y a dix ans; il a représenté son pays pendant cinq ans. Sa première apparition sous les couleurs saoudiennes a eu lieu au championnat du monde Top 16 2016, en Inde. Il remporte une médaille d'argent deux ans plus tard en Jordanie au cours du championnat d'Asie de l'Ouest U21.
Haltérophilie
Mahmoud al-Ahmid
Date de naissance : 1993
Le parcours de Mahmoud al-Ahmid vers les Jeux olympiques commence par hasard, en 2008, lorsqu'il rejoint un ami haltérophile à l’occasion d’une séance avec un entraîneur qui, l’ayant vu en action, lui donne sa chance. Parmi les points forts de sa carrière figurent le titre de champion du Golfe en 2013, celui de champion arabe en 2015 ainsi qu’une médaille d'or aux Jeux asiatiques de 2018 en Indonésie.
Judo
Tahani al-Qahtani
Date de naissance: 2000
Tahani al-Qahtani commence le judo pendant ses études à l'université du roi Saoud de Riyad. Peu de temps après, elle représente son pays. Elle remporte la médaille d’argent lors du championnat féminin saoudien 2019, et l'or un an plus tard. Au mois de juin, Al-Qahtani participe aux championnats du monde de judo.
Athlétisme: 100m
Yasmine al-Dabbagh
Date de naissance: 1997
Pratiquant plusieurs sports, Yasmine al-Dabbagh opte pour la course alors qu'elle étudie à l’université de Colombie de New York. Lors de son retour chez elle, elle est fortement soutenue par la Fédération athlétique saoudienne. Son entraîneur n’est autre que Linford Christie, le célèbre athlète britannique médaillé d'or olympique au 100 mètres. Lors de son tout premier 100 mètres dans le Royaume, elle bat le record national saoudien et obtient sa qualification pour Tokyo 2020.
Football
L’équipe de football U-23
Ce ne sera pour l’Arabie saoudite que le troisième tournoi olympique de football et le deuxième avec l'équipe U-23.
Lors des Jeux de Los Angeles 1984, l'équipe nationale senior a perdu ses trois matches; à Atlanta, en 1996, les U-23 ont perdu leur premier match (1-0) contre l'Espagne, et ont subi deux défaites (2-1) contre l'Australie puis la France. L’entraîneur, Saad al-Shehri, espère que l'Arabie saoudite gagnera cette année ses premiers points en phase de poule. Dans son groupe figurent la Côte d'Ivoire, l'Allemagne et le Brésil.
Athlétisme: 400m
Mazen al-Yassin
Date de naissance: 1996
Mazen Al-Yassin court pour la première fois le 400 mètres sous les couleurs saoudiennes lors des championnats du monde juniors 2013 en Ukraine. La même année, il remporte la médaille d’argent aux Jeux asiatiques juniors de Taïwan.
En 2017, Al-Yassin décroche la médaille d’argent dans le 400 mètres individuel et celle de bronze dans le relais lors des championnats arabes organisés en Tunisie.
Karaté
Tarek Hamdi
Date de naissance: 1998
Tarek Hamdi est l'athlète le plus capé de la délégation saoudienne de ces Jeux olympiques. Il a remporté sept médailles d'or sous les couleurs du Royaume.
Il est également devenu le premier Saoudien à remporter une médaille d'or dans un championnat du monde de karaté; c’était à Djakarta en 2015.
Après une année 2017 particulièrement féconde, il remporte le titre de karatéka le plus prometteur au monde pour l'année. Hamdi se qualifie pour les Jeux olympiques grâce à la première place qu’il a obtenue lors des qualifications pour Tokyo 2020, qui se sont déroulées en France en début d’année.
Judo
Soulaimane Hammad
Date de naissance: 1994
Soulaimane Hammad est de retour aux Jeux olympiques; il avait représenté l'Arabie saoudite lors de l’édition de Rio 2016. Il décroche sa première médaille de bronze en 2011 lors du championnat d'Asie de judo organisé aux Émirats arabes unis. En 2017, il obtient la médaille de bronze lors des deuxièmes Jeux mondiaux de la police à Abu Dhabi et termine à la cinquième place de l'Asian Open de Taipei. En 2021, il figure parmi les seize meilleurs lors du championnat du monde à Budapest.
Natation
Youssef Bouarich
Date de naissance: 2000
À cinq ans, Youssef Bouarich manque de se noyer lors d'un voyage. Son père lui propose de suivre des cours de natation et commence alors le parcours qui le conduira jusqu’au 100 mètres papillon des Jeux de Tokyo 2020.
Il remporte trois médailles d'or du championnat GCC 2016 de Dammam, une médaille de bronze au 50 mètres papillon lors du championnat arabe de la jeunesse de 2017 et une nouvelle médaille de bronze au cours du championnat arabe de 2018.
Aviron
Husein Alireza
Date de naissance: 1993
Husein Alireza commence à ramer en 2017, alors qu'il est inscrit en maîtrise à l'université de Cambridge. Après l'obtention de son diplôme, il décroche deux médailles d'or lors du championnat saoudien d'aviron en salle et devient ainsi le meilleur rameur du Royaume. En 2019, en Thaïlande, il remporte la médaille de bronze des championnats asiatiques d'aviron en salle.
Cette année, il remporte l'or lors des qualifications continentales asiatiques pour les championnats du monde d'aviron en salle 2021. Il s'est récemment remis d'une blessure à l'épaule et a confirmé qu'il participerait aux Jeux de Tokyo 2020.
Haltérophilie
Siraj al-Saleem
Date de naissance: 1996
Siraj al-Saleem choisit l'haltérophilie après avoir regardé son frère participer à des compétitions locales à Dammam. Il fait son entrée sur la scène internationale en 2016 en remportant le championnat d'Asie occidentale et le championnat afro-asiatique, tous deux organisés en Jordanie.
Il poursuit sur sa lancée avec une autre médaille d'or obtenue lors des championnats internationaux de solidarité de 2020 en Ouzbékistan ainsi que deux médailles d'argent glanées lors des championnats asiatiques seniors de 2021.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com