Le salut du Liban est entre les mains de ses leaders, insiste l'ONU

La coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a appelé à former un «gouvernement pleinement habilité». (Photo, AFP/Archives)
La coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a appelé à former un «gouvernement pleinement habilité». (Photo, AFP/Archives)
Short Url
Publié le Vendredi 23 juillet 2021

Le salut du Liban est entre les mains de ses leaders, insiste l'ONU

  • Le Conseil de sécurité tient une réunion pour discuter de la mise en œuvre de la résolution 1701 sur le Liban alors que le pays traverse une crise économique
  • À l'approche du premier anniversaire de l'explosion du port de Beyrouth en 2020, Wronecka a réitéré ses appels à une enquête impartiale, approfondie et transparente

NEW YORK : L'ONU a réitéré son appel à la formation d'un «gouvernement pleinement habilité» au Liban qui peut mettre le pays sur la voie du redressement.

«L'ONU fait ce qu'elle peut pour atténuer la situation, mais en fin de compte, la responsabilité de sauver le Liban incombe aux dirigeants libanais», a déclaré jeudi la coordonnatrice spéciale des Nations Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, au Conseil de sécurité.

La semaine dernière, et après près de neuf mois de négociations infructueuses avec le président libanais Michel Aoun pour former un cabinet, Saad Hariri a démissionné de son poste de Premier ministre désigné. Il laisse le pays plongé dans un chaos encore plus profond, et la monnaie en crise a atteint son niveau le plus bas.

Les consultations parlementaires, visant à désigner une nouvelle personnalité sunnite pour former un gouvernement, sont prévues pour lundi. Mais il reste peu de perspectives de redressement pour l'économie déjà dévastée du pays.

Lors d'une réunion pour discuter de la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Liban, Wronecka a souligné les crises socio-économiques, financières et politiques «multiples et accumulées» du pays.

La Banque mondiale a qualifié la chute libre de l’économie libanaise de l'une des pires crises financières au monde depuis 1850. La livre libanaise vaut 21 000 pour un dollar américain sur le marché noir, ayant perdu 95 % de sa valeur cette année en raison de la mauvaise gouvernance fiscale généralisée, la corruption de l'État, et la grave crise bancaire.

À l'approche du premier anniversaire de l'explosion du port de Beyrouth en 2020, Wronecka a réitéré ses appels à une enquête impartiale, approfondie et transparente sur l'explosion meurtrière.

«Les familles des victimes ainsi que les milliers de personnes dont la vie a été changée à jamais par cette terrible explosion attendent toujours», explique-t-elle aux membres du conseil. «Ils méritent justice et dignité».

Le 4 août 2020, une grande quantité de nitrate d'ammonium stockée dans le port de la capitale libanaise a explosé, faisant plus de 200 morts, 7 500 blessés et 15 milliards de dollars de dégâts matériels. L’explosion a laissé plus de 300 000 personnes sans abri.

Les autorités libanaises n'ont pas rendu justice aux victimes à ce jour.

«L'enquête nationale au point mort, truffée de violations graves des procédures régulières, ainsi que les tentatives des leaders politiques de (clore le dossier de l’instruction) renforcent la nécessité d'une enquête internationale indépendante», a affirmé Human Rights Watch.

Les discussions au Conseil de sécurité ont de plus souligné l'importance de tenir des élections libres et équitables en 2022 dans les délais constitutionnels. Le scrutin constitue «un indice crucial de la responsabilité démocratique et une opportunité pour le peuple d'exprimer ses griefs et ses aspirations».

Rappelant l'objectif de la résolution 1701 de renforcer la sécurité, l'autorité de l'État et la souveraineté du Liban, la coordinatrice spéciale a souhaité un réel engagement pour la mise en œuvre de cette résolution dans son ensemble.

Adoptée à l'unanimité à la suite de la guerre d'un mois en 2006 entre Israël et le Hezbollah soutenu par l'Iran, la résolution appelait à une cessation complète des hostilités et à un retrait progressif des Forces militaires israéliennes du sud du Liban. Elle a en outre permis à environ 15 000 soldats de la paix de l'ONU d'aider les troupes libanaises à prendre le contrôle de la région.

Wronecka a salué le rôle joué par les Forces armées libanaises dans la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité du pays, en particulier sa coopération étroite avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban. Elle a appelé à un soutien continu à cette institution principale et elle s'est également félicitée de la volonté constante de la communauté internationale d'aider le Liban.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Short Url
  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).