ROME: Le pape François a déclaré qu'il était «profondément attristé» par la perte de vies humaines lors de l'attentat à la bombe de mardi sur un marché très fréquenté de Bagdad.
L'explosion, qui a eu lieu sur le marché d'Al-Wuhailat alors que les familles se préparaient pour l'Aïd al-Adha, a fait plus de 30 morts et des dizaines de blessés. Il s’agit de l'attentat à la bombe le plus meurtrier de la capitale irakienne depuis six mois.
Dans un message adressé au nonce apostolique en Irak, l'archevêque Mitja Leskovar, le pape a déclaré: «Aucun acte de violence n’arrêtera ceux qui s'efforcent de promouvoir la réconciliation et la paix.»
Le chef de l'Église catholique romaine, qui s'est rendu en Irak il y a quelques mois, a également transmis ses condoléances aux familles et aux amis des personnes tuées dans l'explosion.
Le chef de l'Église catholique chaldéenne, le cardinal Louis Raphaël I Sako, qui a accompagné le pape lors de son voyage de quatre jours en mars, a déclaré à Radio Vatican: «C'était un véritable massacre, à la veille de la fête musulmane. C'est une chose tragique, mais malheureusement ce n'est pas la première fois.»
«Il n'y a ni sécurité ni stabilité en Irak, et cette attaque n'en est que le dernier exemple en date. C'est un problème moral: la corruption et le meurtre de personnes innocentes sont des actes immoraux», a-t-il ajouté.
Le cardinal Sako, qui se trouve actuellement à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, pour la retraite spirituelle du clergé chaldéen, a demandé de prier pour les musulmans célébrant l'Aïd, pour la paix et la stabilité en Irak, ainsi que pour l'Église.
Lors de la visite du pape en Irak, le cardinal a déclaré: «Il a changé la mentalité des gens en Irak. On respecte maintenant la diversité et l’on ne parle plus de chrétiens et de musulmans, mais d’Irakiens, en tant que frères et sœurs.» Il a également exprimé l'espoir de voir «une classe politique irakienne au service du bien commun».
P. Giuseppe Ciutti, un prêtre italien qui a apporté sa contribution dans un camp de réfugiés à Qaraqosh, dans le nord de l'Irak, a déclaré à Arab News: «Nous espérions une amélioration de la situation, mais des faits comme l'attaque du marché d'Al-Wuhailat à Bagdad montrent malheureusement qu’il y a encore beaucoup à faire pour pouvoir dire que les choses vont mieux.
«J'ai entendu dire que les autorités irakiennes ont également arrêté un homme qui essayait d'entrer dans un autre hôpital avec une bombe. C'est un conflit entre chiites et sunnites ou entre chiites et chiites, une lutte pour le pouvoir et l'argent, et il n'y a donc pas de morale.
«Cependant, nous sommes des hommes d'espoir. Le pape François nous a dit que nous devions continuer à travailler dans le bon sens et à apporter notre contribution pour que l'Irak puisse enfin trouver la paix», a-t-il ajouté.
Ciutti a indiqué que pendant qu'il se trouvait dans la ville irakienne de Mossoul, le pape avait prié pour toutes les victimes de la violence en cours en Irak, affirmant que l’ensemble de la composition religieuse et culturelle du pays «était affaibli par la perte de n’importe lequel de ses membres, même minime.»
«Nous sommes tous des composantes d'une mosaïque en Irak. Et chaque pièce est absolument précieuse. Si nous vivons tous ensemble en paix, nous pouvons faire un travail fantastique. C'est pourquoi, comme le dit le pape, la violence ne doit pas nous empêcher de poursuivre notre travail», a déclaré Ciutti.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com