Hajj 2021: l’évolution des chemins de pèlerinage vers La Mecque et Médine à travers les siècles

L’une des premières représentations européennes de la procession sacrée du Mahmal avant le début du Hajj. Il s’agit de La Marche de la caravane du Caire à La Mecque, extraite du tome 2 du Troisième Voyage du sieur Paul Lucas. (Collections Khalili)
L’une des premières représentations européennes de la procession sacrée du Mahmal avant le début du Hajj. Il s’agit de La Marche de la caravane du Caire à La Mecque, extraite du tome 2 du Troisième Voyage du sieur Paul Lucas. (Collections Khalili)
Le pèlerinage annuel continue de façonner les infrastructures de transport de La Mecque et son aménagement urbain croissant. Les autorités œuvrent à réduire les embouteillages grâce à une planification à long terme. (AFP)
Le pèlerinage annuel continue de façonner les infrastructures de transport de La Mecque et son aménagement urbain croissant. Les autorités œuvrent à réduire les embouteillages grâce à une planification à long terme. (AFP)
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Publié le Mercredi 21 juillet 2021

Hajj 2021: l’évolution des chemins de pèlerinage vers La Mecque et Médine à travers les siècles

  • Aujourd’hui encore, le pèlerinage continue de façonner l’évolution des infrastructures de transport de La Mecque et son aménagement urbain
  • Au fil des années, les califes et les sultans islamiques ont veillé à l’entretien des routes de pèlerinage en y installant des aires de repos et des puits pour répondre aux besoins des voyageurs fatigués et de leurs bêtes assoiffées

DJEDDAH/LA MECQUE: Avant l’invention des voitures, des bus et d’autres moyens modernes de transport en commun, les pèlerins du Hajj et de l’Omra comptaient uniquement sur des convois de chameaux, de chevaux et d’ânes pour se rendre dans les Villes saintes de La Mecque et de Médine. Les voyages étaient éprouvants et pouvaient durer des mois.  

Désormais, les véhicules à quatre roues ont remplacé les bêtes de somme et les dos de chevaux ont été détrônés par la puissance des moteurs. Pourtant, l’ancienne génération se souvient toujours de ces pèlerinages certes épuisants mais dont la portée spirituelle était bien plus puissante que les trajets relativement confortables de nos jours.

«Mes défunts parents ont effectué le Hajj en caravane de chameaux et de mules de Gaza à La Mecque», déclare à Arab News Fadhel Mahmoud, un résident de Djeddah âgé de 76 ans. «Une fois de retour chez eux, ils ont sacrifié le chameau et distribué sa viande aux plus démunis.»

FAIT MARQUANT

3 161 573 pèlerins du Hajj en 2012, le plus grand nombre en dix ans.

Mahmoud se souvient de sa toute première expérience du Hajj en 1968, lors de son arrivée dans la vallée de Mina, surnommée la «ville des tentes», au sud-est de La Mecque. 

«Il y a cinquante-quatre ans, mes frères et moi sommes allés faire le Hajj à bord d’une camionnette. Nous avons dressé nos tentes et prié avec le célèbre cheikh Mahmoud Khalil al-Hussary – un qari (personne qui récite le Coran) égyptien – à Mina et dans le mont Arafat», explique-t-il. «Le Hajj était particulièrement simple avec moins de pèlerins qu’aujourd’hui.»

Historiquement, sept grands chemins de pèlerinage permettaient d’atteindre La Mecque et Médine à partir des quatre points cardinaux. Les cinq les plus célèbres sont les circuits irakien, syrien, égyptien, yéménite et omanais.

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Carte montrant les routes terrestres et maritimes du Hajj au début du XXe siècle. (Avec l’aimable autorisation d’AramcoWorld)

Le chemin Koufa-La Mecque, ou piste de Zoubayda, dont le point de départ était l’Irak actuel, était considéré comme l’une des routes de pèlerinage et de commerce les plus importantes de la période islamique.

Le chemin Bassora-La Mecque était le deuxième plus important. Son point de départ était la ville portuaire irakienne animée, avant de traverser le nord-est de la péninsule Arabique, à travers Wadi al-Batin, puis de passer par le désert d’Al-Dahna pour rejoindre le chemin Koufa-La Mecque.

Le chemin égyptien qui menait à La Mecque était le plus célèbre pendant les trois premiers siècles de l’hégire. Il était emprunté par les pèlerins venant d’aussi loin depuis l’ouest que le Maroc et l’Andalousie, dans l’Espagne actuelle.

Le chemin syrien, lui, reliait le Levant aux deux Saintes mosquées de La Mecque et de Médine. Il commençait à Damas puis traversait Daraa jusqu’à atteindre AlUla en Arabie saoudite.

Sur le chemin qui mène de Tabuk à AlUla – et qui a connu un essor remarquable durant la période abbasside (750-1258) –, les archéologues ont trouvé des traces de bassins, de canaux et d’inscriptions coufiques laissées par les voyageurs le long de cette route historique. 

Depuis l’Antiquité, les chemins yéménites relient les villes d’Aden, de Taïz, de Sanaa, de Zabid et de Saada au Hijaz, à l’ouest de l’Arabie saoudite. L’un longe la côte, l’autre passe par l’intérieur et le troisième traverse les hauts plateaux.

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Une caravane de chameaux en route vers La Mecque pour le pèlerinage annuel vers 1910 (Wikimedia commons)

Le chemin omanais passait par Yabrin où il croisait le chemin du Bahreïn en direction de La Mecque.

Au fil des années, les califes et les sultans islamiques ont veillé à l’entretien de ces routes, en y installant des aires de repos et des puits pour répondre aux besoins des voyageurs fatigués et de leurs bêtes assoiffées.

En 1924, les pèlerins ont reçu l’ordre de ne plus utiliser les chameaux et de se servir à la place de véhicules automobiles. En l’absence de routes appropriées, les chameaux sont toutefois restés le moyen de transport privilégié pendant plusieurs années après l’entrée en vigueur de l’interdiction.

En 1948, le Syndicat général des voitures d’Arabie saoudite a été créé et le premier service de transport réglementé pour les pèlerins mis en place.

Quatre ans plus tard, en 1952, le fondateur du royaume d’Arabie saoudite, le roi Abdelaziz, a ordonné la création du deuxième Syndicat général des voitures, basé à La Mecque. Ce groupe de cinq entreprises logistiques comprend désormais soixante-neuf bureaux spécialisés.  

«Le Syndicat général des voitures a activement contribué, depuis sa création, au développement des types de véhicules utilisés pour le transport des pèlerins, à commencer par la toute première édition de camions rouges conçus par différentes marques allemandes et américaines et utilisés pour le fret et autres activités», déclare Abdelrahman ben Mayouf Alharbi, président du Syndicat général des voitures, à Arab News. Nous sommes ensuite passés aux célèbres autobus scolaires jaunes.»

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Inaugurée en 2018, la ligne ferroviaire à grande vitesse Haramain a contribué à augmenter le nombre de visiteurs et de pèlerins vers La Mecque et Médine. (AFP)

Aujourd’hui encore, le pèlerinage continue de façonner l’évolution des infrastructures de transport de La Mecque et son aménagement urbain croissant. À l’approche de la saison 2021 du Hajj, de nouvelles routes et de nouveaux tunnels dotés des dernières technologies de contrôle du trafic sont en cours de construction afin de répondre aux besoins des futurs visiteurs.

Le Dr Othman Qazzaz, directeur des recherches à l’Institut du Gardien des deux Saintes Mosquées pour la recherche sur le Hajj et l’Omra à l’université Oumm al-Qura de La Mecque, affirme que son équipe de chercheurs a étudié un grand nombre de mesures intuitives de réduction des embouteillages, notamment des allées piétonnes et des routes indépendantes strictement réservées aux pèlerins et aux véhicules de secours.

«L’institut a pour objectif d’aider les pèlerins à effectuer le Hajj et l’Omra en toute facilité et tranquillité, notamment en mettant en place un service de navettes et grâce à l’expansion des moyens de transport mis à la disposition des pèlerins entre La Mecque, la zone centrale et leurs logements», explique M. Qazzaz à Arab News.

Depuis sa création il y a dix ans, le service des navettes a permis d’augmenter la capacité tout en réduisant les embouteillages. En raison du relief montagneux de la ville, un réseau de cinquante-neuf ponts et de soixante-six tunnels a été construit au cours des quatre dernières décennies afin de proposer des voies supplémentaires aux véhicules et aux piétons qui se rendent dans le centre et éviter ainsi les goulots d’étranglement.

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Des pèlerins soudanais débarquent d’un navire dans le port saoudien de Djeddah sur la mer Rouge pour participer au pèlerinage annuel vers 2007. (AFP)

Raad ben Mohammed al-Charif, porte-parole de la municipalité de La Mecque, a déclaré à Arab News que les tunnels et les Lieux saints de la ville ont été équipés de systèmes de contrôle et d’un réseau centralisé de vidéosurveillance afin de permettre aux autorités de surveiller les zones de congestion et de les atténuer.

Afin d’éviter les rassemblements trop grands qui provoquent des bousculades, et dans un souci de respecter les règles de distanciation physique en lien avec la Covid-19, les responsables demandent aux pèlerins de se rassembler devant quatre entrées principales : Al-Tanim, Al-Charai, le poste de contrôle de Kor et la zone de sécurité d’Al-Choumaisi.

Des années de tests minutieux du site et de relevés topographiques ont été consacrées à cette vaste réorganisation urbaine. En outre, une grande collecte de données a été menée, ainsi que des sondages publics visant à déterminer les zones de forte demande, les éventuels points de pression et les améliorations possibles.

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Pour les pèlerins, la durée du voyage est passée de quelques semaines ou mois à quelques heures. (AFP) 

Les chercheurs ont particulièrement examiné la demande actuelle et future de services entre Mahbas al-Jinn, Kudai et la Grande Mosquée, la viabilité économique et environnementale des différents moyens de transport et l’incidence des embouteillages accrus sur la qualité des services proposés. Des sondages similaires ont également été menés à Médine pour améliorer les infrastructures de transport.

Les difficultés rencontrées sur la route entre La Mecque et Médine se sont estompées, et les services proposés aux pèlerins en provenance des quatre coins du monde islamique se sont améliorés au fil des siècles. De plus, les moyens de transport pour s’y rendre ont radicalement changé.

Cependant, les mêmes aspirations spirituelles qui ont attiré les premiers pèlerins à travers les océans, les déserts et les continents demeurent inchangées et s’amplifient même d’année en année.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.