Pass sanitaire: le RN dépassé en radicalité par sa base et sa périphérie

La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, portant un masque, début mai. Archives/ AFP
La présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, portant un masque, début mai. Archives/ AFP
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Publié le Mercredi 21 juillet 2021

Pass sanitaire: le RN dépassé en radicalité par sa base et sa périphérie

  • Le RN a choisi à son dernier congrès de poursuivre sur le chemin de la «dédiabolisation» afin de crédibiliser la candidature de Marine Le Pen à l'Elysée, une stratégie se heurtant parfois à une base plus virulente qui crie à la «dictature» sur le pass
  • Après la dédiabolisation du RN des accusations d'antisémitisme et de racisme, Marine Le Pen veut œuvrer à sa «normalisation» pour la présidentielle. Elle a déjà renoncé à sortir de l'UE et ne veut plus remettre en cause Schengen

PARIS : Le RN a choisi à son dernier congrès de poursuivre sur le chemin de la "dédiabolisation" afin de crédibiliser la candidature de Marine Le Pen à l'Elysée, une stratégie se heurtant parfois à une base plus virulente qui crie à la "dictature" sur le pass sanitaire.

A la périphérie du parti d'extrême droite, moult personnalités de la droite dite "hors les murs" s'expriment aussi plus radicalement contre le "tyran" Emmanuel Macron. Après la dédiabolisation du Rassemblement national des accusations d'antisémitisme et de racisme, Marine Le Pen veut œuvrer à sa "normalisation" pour la présidentielle. Elle a déjà renoncé à sortir de l'UE et ne veut plus remettre en cause Schengen.

"Nous avons su nous affranchir d'une immaturité politique peu compatible avec des ambitions nationales", avait-elle fait valoir au congrès du RN début juillet, fustigeant la "facilité des outrances" ou des "attitudes belliqueuses". La candidate à l'Elysée n’a donc pas appelé à manifester contre le pass sanitaire, même si elle s'y oppose, et ne dit jamais que la France a basculé en "dictature". Ses militants ne l’ont pas suivie.

"Un seul mot: libertés!", a tweeté Amaury Navarranne, conseiller régional RN en Paca, qui a manifesté samedi contre le pass sanitaire à Toulon, tout comme son collègue et patron du RN dans le Var Frédéric Boccaletti. Si ces élus RN ont pris soin de ne pas utiliser le mot "dictature", leur collègue Muriel Fiol, élue aussi en Paca, a retweeté une carte de France où l'on peut lire "la France unie contre la dictature".

«Dictature en marche»

"La dictature en marche", a même tweeté Gilles Pennelle, responsable des fédérations du parti et président du groupe RN en Bretagne, après les annonces d'Emmanuel Macron sur l'obligation vaccinale des soignants et l'extension du pass sanitaire dans les lieux publics. "La division systématique des Français est leur seul mode de gouvernement. #DictatureSanitaire", a abondé l'eurodéputé Jérôme Rivière qui a aussi apporté son "soutien" aux manifestants de samedi.

La direction du RN préfère elle dénoncer "la brutalité" d'Emmanuel Macron, érigée en "mode de gouvernement" à en croire Jordan Bardella. Le numéro deux du parti a décrit mercredi matin sur CNEWS le pass sanitaire comme "un modèle de société de surveillance par tous et pour tous. C’est une atteinte gravissime aux libertés individuelles." Marine Le Pen, "entièrement vaccinée" et qui doit lâcher les rênes du parti à l'automne pour se consacrer à la présidentielle, a certes critiqué les mesures prises par Emmanuel Macron. Mais en quête de nouveaux électeurs à droite, elle a surtout cautionné une tribune cosignée par l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy qui juge la liberté en France "gravement menacée".

«Audible»

Ce soutien à M. Bellamy "est davantage audible dans le cadre de la dédiabolisation" que d'autres propos tenus par les manifestants, explique le politologue Jean-Yves Camus. Ce spécialiste de l'extrême droite pointe toutefois une "contradiction" dans ce parti, dont l'ADN respose sur "la verticalité des décisions" et une "société d'ordre". "Or là subitement, quand l’intérêt de la nation réside dans le fait que tout le monde se fasse vacciner, c’est la liberté individuelle qui prime". Outre la base militante, Marine Le Pen se retrouve également en porte-à-faux avec sa périphérie.

Son ancien bras droit Florian Philippot menait le cortège parisien samedi aux côtés de son ancien allié à la présidentielle de 2017 Nicolas Dupont-Aignan. M. Philippot dénonce un régime "tyrannique" quand M. Dupont-Aignan parle d'un "coup d'Etat sanitaire". Quant au très conservateur Philippe de Villiers, il considère que la France a "basculé dans un régime totalitaire".

A l'inverse, le maire de Béziers Robert Ménard, soutenu par le RN, dit "comprendre" que le pass sanitaire "puisse choquer". "Mais veut-on retrouver oui ou non une vie normale?", demande-t-il.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.