PARIS: Le parti Les Républicains réunit mardi cinq candidats potentiels de la droite à l'élection présidentielle pour tenter, loin des caméras, de ranimer un esprit "collectif" en amont du scrutin, mais sans le prétendant déjà déclaré ex-LR Xavier Bertrand.
"Unité" et "esprit collectif" sont "la seule voie pour nous du succès", a affirmé mardi sur France Inter le chef de file des députés LR Damien Abad. "Notre génération politique (…) ne veut pas être prise en otage de querelles intestines".
La droite a "un devoir d'unité". "Personne ne nous pardonnerait la désunion et aucun d'entre nous (n'en) sortirait indemne", avait mis en garde lundi un des possibles prétendants en 2022 Michel Barnier.
Le président de LR Christian Jacob, le président du Sénat Gérard Larcher et le maire d'Antibes Jean Leonetti, qui a été chargé d'une mission sur le "processus de rassemblement" des candidats potentiels en 2022, accueillent cette rencontre à 15H30 dans un hôtel parisien "à huis clos". Son lieu n'a pas été rendu public.
Outre M. Barnier, sont attendus le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et le maire de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) Philippe Juvin, tous LR, ainsi que la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a quitté LR.
«Premier contact»
"C'est une première étape, un premier contact. Ce n'est pas une réunion décisionnelle", a-t-on précisé dans l'entourage de M. Jacob qui, de son côté, va rencontrer Xavier Bertrand "dans les jours à venir" .
Le président des Hauts-de-France ne participera pas en effet à cette réunion, refusant d'être candidat à une primaire.
Le parti a fixé le 25 septembre comme date butoir pour s'entendre. Si cette hypothèse optimiste ne se réalise pas, un congrès décidera à l'automne d'un processus de départage, malgré les réticences de la direction sur la primaire.
M. Bertrand entend se poser en rassembleur de sa famille politique, au risque d'engager un bras de fer avec son ancien parti. "J'ai une responsabilité particulière, à moi de conduire ce rassemblement", "en restant sur une ligne qui est la mienne", a-t-il dit récemment.
Xavier Bertrand a "plus que jamais" une chance d'être le candidat de la droite, a estimé Damien Abad, qui le soutient. Il est le mieux placé avec 18% d'intentions de vote selon un sondage publié le 4 juillet, contre 14% à Valérie Pécresse et 13% à Laurent Wauquiez, même s'il demeure derrière Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (26%).
«Jeu collectif»
Mais ce cavalier seul fait grincer des dents à droite. "L'homme ou la femme providentielle que certains espéraient ne s'est pas imposé", ont affirmé Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, ainsi que Hervé Morin (Les Centristes), dans une tribune au Figaro parue le 5 juillet, où ils réclament l'organisation, "dès que possible", d'une primaire.
Une primaire "très largement ouverte" reste la "seule solution démocratique", soutient Valérie Pécresse, qui a d'ores et déjà promis de faire "entendre (sa) voix" au cours de l'été. "L'heure des femmes est venue", a-t-elle affirmé dans La Provence début juillet.
"Aucun de ceux qui veulent le soutien de cette famille politique ne se remettrait de ne pas participer, d’être en dehors de ce jeu collectif", a prévenu sur le même ton M. Barnier lundi.
Lui souhaite "trouver une méthode" parce que "les primaires ne sont pas la seule solution". "J'espère qu'on pourra s'en passer grâce à un travail collectif entre nous".
La direction de LR est elle très réticente à organiser une primaire, synonyme selon elle de "machine à perdre", en relançant les écuries et les rancoeurs.
"N'organisons pas une primaire qui aurait pour conséquence d'institutionnaliser la double candidature à droite", a prévenu M. Abad. "Mettons nous d’accord, échangeons ensemble, travaillons avec méthode à un moyen de désignation".