NICOSIE: Les autorités chypriotes ont condamné lundi les manifestations d'opposants aux restrictions sanitaires qui ont dégénéré la veille en heurts après l'attaque par les protestataires du siège d'une chaîne de télévision dans la capitale de l'île méditerranéenne.
Cinq personnes ont été arrêtées et dix autres sont toujours recherchées par la police dans le cadre des violences qui ont eu lieu dimanche soir à Nicosie. Selon le Cyprus Mail, quotidien local, 12 policiers ont été blessés au cours des heurts, dont sept ont été traités à l'hôpital.
Le président Nicos Anastasiades a mis en garde contre ceux qui s'appuient sur des "théories conspirationnistes et tentent de ramener le pays au Moyen-Age" et a exprimé son soutien aux médias lors d'une visite au siège de Sigma TV, chaîne considérée comme opposée aux militants antivaccins et ciblée à plusieurs reprises lors de manifestations antirestrictions.
Selon la police, environ 5.000 personnes s'étaient rassemblées dimanche devant le palais présidentiel à Nicosie, la plupart sans masque. Quelque 2.500 manifestants se sont ensuite dirigés vers le siège de Sigma TV, incendiant plusieurs voitures et occasionnant des dégâts dans le bâtiment.
Plus tard dans la nuit, des heurts ont opposé des manifestants aux forces de police, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes devant le palais présidentiel.
Chypre fait face à une quatrième vague de contaminations au coronavirus. Pour la première fois, la partie sud de l'île divisée, qui compte moins de 900 000 habitants, a enregistré la semaine dernière plus de 1 000 cas en une journée.
Plus de 91.000 cas, dont 385 décès, y ont été officiellement enregistrés depuis le début de la pandémie.
A partir de mardi et au moins jusqu'au 31 juillet, le pass sanitaire (obtenu trois semaines après la première dose ou rétablissement du Covid) ou un test PCR ou antigénique de moins de 72 heures seront obligatoires pour entrer dans tout lieu de rassemblement de plus de 20 personnes, plages et pharmacies exceptées, afin d'encourager la vaccination des jeunes.
Le pass était déjà obligatoire pour entrer dans les restaurants, cafés et commerces.