BRUXELLES/ MOSCOU : Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a appelé Moscou à révéler totalement son programme Novitchok, après l'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny.
"Nous appelons la Russie à communiquer totalement sur son programme Novitchok auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)", a dit M. Stoltenberg, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, après une réunion exceptionnelle de l'Alliance consacrée à l'affaire Navalny.
Le Kremlin a affirmé jeudi ne voir "aucune raison" d'accuser l'Etat russe d'être à l'origine de l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny et appelé les Occidentaux à se garder de tout "jugement hâtif".
"Il n'y a aucune raison d'accuser l'Etat russe", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou est prêt au "dialogue" avec Berlin et les Européens dans cette affaire.
M. Peskov a insisté sur le fait qu'"aucune substance toxique" n'avait été détecté par les médecins russes lors de l'hospitalisation initiale d'Alexeï Navalny dans un établissement de Sibérie fin août.
"Jusqu'ici, nous n'avons reçu aucune information" de la part de l'Allemagne en ce qui concerne les analyses ayant permis de conclure à l'empoisonnement de l'opposant, a ajouté M. Peskov.
"Je ne pense pas, de manière générale, que l'empoisonnement de cette personne pourrait être profitable à qui que ce soit", a-t-il estimé. "Nous aimerions que nos partenaires en Allemagne et dans d'autres pays européens ne fassent pas de jugements hâtifs", a-t-il insisté.
Le porte-parole du Kremlin a également assuré ne voir "aucune raison" pour que des sanctions soient décrétées contre la Russie dans cette affaire.
La chancelière allemande Angela Merkel a pressé mercredi Moscou de s'expliquer après des analyses en Allemagne ayant montré que M. Navalny a été empoisonné par un agent neurotoxique "de type Novitchok".
Cet agent neurotoxique avait déjà été utilisé contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre, selon les autorités britanniques, qui en ont imputé la responsabilité à l'Etat russe.