Les forces afghanes tentent de reprendre aux talibans un poste-frontière clé avec le Pakistan

Un élément des forces de sécurité afghanes monte la garde le long d'une route à Kandahar le 14 juillet 2021. (Photo, AFP)
Un élément des forces de sécurité afghanes monte la garde le long d'une route à Kandahar le 14 juillet 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 17 juillet 2021

Les forces afghanes tentent de reprendre aux talibans un poste-frontière clé avec le Pakistan

  • Les talibans se sont emparés mercredi de Spin Boldak, verrou vers la frontière pakistanaise sur l'axe d'une centaine de kilomètres venant de Kandahar
  • Ils ont aussi pris le contrôle du poste-frontière à une trentaine de km de Spin Boldak

KANDAHAR: Les forces afghanes tentaient vendredi lors d'intenses combats de reprendre aux talibans la localité stratégique de Spin Boldak (sud), près de la frontière avec le Pakistan, tombée entre leurs mains mercredi dans le cadre de leur conquête massive de territoires.

Des combats ont également opposé les forces afghanes aux talibans aux portes de Sheberghan, capitale de la province septentrionale de Jawzjan et bastion du maréchal Abdul Rachid Dostom, redouté chef de guerre antitalibans.

À Spin Boldak, l'armée et la police "ont lancé une opération conjointe pour reprendre" la ville et "les forces afghanes sont parvenues jusqu'au marché", a déclaré le porte-parole de la police de la province de Kandahar, Jamal Nasir Barakzai.

Un photographe de l'agence Reuters, Danish Siddiqui, lauréat du prix Pulitzer, a été tué vendredi alors qu'il couvrait les combats à Spin Boldak, a annoncé son employeur.

Selon des habitants, des combats se poursuivaient en fin de journée. "Les talibans sont abrités dans les maisons de civils", a raconté l'un d'eux, Raz Mohammad, selon qui la situation "est chaotique".

Les talibans se sont emparés mercredi de Spin Boldak, verrou vers la frontière pakistanaise sur l'axe d'une centaine de kilomètres venant de Kandahar, capitale provinciale et grande ville du Sud afghan.

Ils ont aussi pris le contrôle du poste-frontière à une trentaine de km de Spin Boldak, important point de passage et nœud commercial entre l'Afghanistan et le Pakistan, qui connecte en outre l'Afghanistan, enclavé, à la route menant au port pakistanais de Karachi.

Ce point de passage débouche sur la province pakistanaise du Baloutchistan (sud-ouest), réputée abriter une partie de la direction des talibans, dans la ville pakistanaise de Quetta, ou les blessés talibans qui s'y font soigner.

Hissé mercredi, le drapeau des talibans flottait toujours vendredi après-midi sur le poste-frontière afghan, a constaté un photographe de l'AFP depuis le côté pakistanais, à Chaman.

"Il y a d'intenses combats de l'autre côté de la frontière", a indiqué un responsable des gardes-frontières pakistanais, précisant que les forces afghanes n'avaient pas atteint leur poste-frontière. Les autorités pakistanaises ont fermé le point de passage.

Côté pakistanais, un correspondant de l'AFP a croisé un convoi de trois véhicules transportant huit blessés et un mort, près du poste-frontière de Chaman.

Un homme se présentant comme un taliban appelé mollah Muhammad Hassan lui a déclaré que les "forces afghanes ont attaqué (...) Spin Boldak ce (vendredi) matin". "Nous avons enregistré un mort et des dizaines de nos combattants ont été blessés".

Combats dans le Nord

Depuis qu'ils ont lancé début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur de l'entame de retrait du pays des forces étrangères prévu pour s'achever d'ici fin août, les talibans ont conquis de vastes territoires ruraux, notamment dans le Nord et l'Ouest de l'Afghanistan, loin de leurs bastions traditionnels du Sud.

Ils se sont ainsi emparés de postes-frontières avec l'Iran, le Turkménistan et le Tadjikistan, privant les autorités afghanes de taxes et droits de douane, et les grandes villes de l'approvisionnement des pays voisins.

Une délégation, composée notamment d'Abdullah Abdullah, chef du conseil gouvernemental supervisant le processus de paix, et de l'ex-président afghan Hamid Karzaï, a quitté Kaboul vendredi pour Doha. Elle y "rencontrera les talibans", selon M. Abdullah qui a estimé qu'il y avait "encore une chance pour la paix en dépit des combats en cours".

Depuis Tachkent, le président afghan, Ashraf Ghani, a appelé "les talibans à discuter avec le gouvernement pour mettre fin à la guerre" et le Pakistan, longtemps accusé de les soutenir, "à user de son influence (...) en faveur de la paix" en Afghanistan.

Dans le Nord du pays, le vice-gouverneur de la province de Jawzjan, Qader Malia, a indiqué que les forces gouvernementales affrontaient les talibans à l'entrée de la capitale provinciale Sheberghan, mais que ceux-ci n'y avaient pas pénétré, contrairement à ce qu'a affirmé un de leurs porte-parole, Zabihullah Mujahid.

Il n'était pas possible de vérifier dans l'immédiat la situation sur le terrain de manière indépendante.

Jawzjan est la province natale du puissant dirigeant d'ethnie ouzbèke, Abdul Rachid Dostom, 67 ans, chef de guerre très influent sur la scène politique afghane, malgré les crimes de guerre dont il est accusé – notamment de la mort dans des conteneurs de 2 000 talibans en 2001, accusations qu'il a toujours niées.

Il fut vice-président du président Ashraf Ghani entre 2014 et 2020 et a été nommé maréchal, plus haut rang militaire, en juillet 2020.

Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n'ont jusqu'ici opposé qu'une faible résistance aux talibans. Elles ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les grandes villes, dont plusieurs sont encerclées.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.