En Afghanistan, la stratégie double des talibans: forcer la paix ou s'imposer militairement

Des ambulanciers paramédicaux soignent des hommes blessés lors de combats entre les forces afghanes et des combattants talibans, dans un hôpital de Chaman, une ville pakistanaise à la frontière avec l'Afghanistan, le 16 juillet 2021. ASGHAR ACHAKZAI / AFP
Des ambulanciers paramédicaux soignent des hommes blessés lors de combats entre les forces afghanes et des combattants talibans, dans un hôpital de Chaman, une ville pakistanaise à la frontière avec l'Afghanistan, le 16 juillet 2021. ASGHAR ACHAKZAI / AFP
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

En Afghanistan, la stratégie double des talibans: forcer la paix ou s'imposer militairement

  • Face à des forces afghanes privées du soutien américain, les talibans mènent une campagne de conquête massive de terrain
  • L'étendue du contrôle des talibans dans le pays est sans précédent depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale fin 2001

KABOUL : Face à des forces afghanes privées du soutien américain, les talibans mènent une campagne de conquête massive de terrain, ayant pour objectif apparent de forcer les autorités afghanes à accepter la paix aux termes dictés par les insurgées ou à subir une défaite militaire totale.

L'échelle et la rapidité de cette offensive ont fait s'envoler tout espoir que les pourparlers entamés en septembre 2020 à Doha - et au point mort depuis - n'accouchent d'un cadre de partage de pouvoir entre les deux camps avant la fin du retrait des forces étrangères du pays, prévu d'ici le 31 août.

Les talibans mènent aujourd'hui la danse sur le front, imposant le tempo des combats et multipliant les offensives tous azimuts, encerclant les capitales provinciales et s'emparant de postes-frontière clés.

Les experts estiment peu probable qu'ils disposent de la puissance de feu pour entrer dans Kaboul, capitale fortifiée, défendue par des armes lourdes et l'aviation de l'armée afghane qui peuvent les tenir à distance.

Mais en privant les autorités afghanes d'approvisionnement venu des pays voisins ou de recettes douanières tirées des postes-frontière, les talibans semblent tenter d'ébranler le gouvernement pour qu'il s'écroule, tout en sapant le moral de ses troupes dans les campagnes.

"J'ai l'impression que les talibans préfèrent encore une voie politique, mais une dont l'objectif est la capitulation" des autorités afghanes et "si cela échoue, ils veulent être en mesure d'emprunter également la voie militaire", explique Ibraheem Bahiss, analyste à l'International Crisis Group (ICG).

Après avoir claironné qu'un accord négocié entre les talibans et Kaboul était possible, les responsables américains critiquent le peu de cas que font les insurgés des souhaits de la communauté internationale.

"Nous devons voir un geste de la part des talibans montrant qu'ils ne visent pas juste une victoire militaire totale", a déclaré le général Kenneth McKenzie, chef du Centcom (Commandement central américain), en charge des activités militaires américaines en Afghanistan et dans la région.

Offensive talibane

En quelques semaines seulement, les talibans ont sérieusement ébranlé les forces afghanes, formées, entraînées et équipées durant deux décennies par la coalition internationale au prix de dizaines de milliards de dollars, mais désormais privées du crucial soutien aérien américain.

"La vulnérabilité des forces afghanes face aux talibans a été une surprise, peu s'attendaient à ce qu'elles s'effondrent, même partiellement, si rapidement", s'étonne Atiqullah Amarkhail, général afghan à la retraite.

En mettant en déroute ou en obtenant la capitulation, parfois sans combat, des soldats afghans démoralisés, les talibans se sont emparés d'armes, de véhicules et de matériel militaire.

Cette offensive a succédé à une campagne d'assassinats ciblés de membres de la société civile, journalistes, hommes politiques et pilotes militaires, visant à saper la confiance des Afghans en la capacité des autorités à protéger même l'élite citadine.

La plupart de ces meurtres n'ont pas été revendiqués, mais ont été largement imputés aux talibans.

"Ce sont dans les villes comme Kaboul que les talibans peuvent s'attendre à des résistances (...) civiles et politiques", juge un rapport de l'Afghanistan Analyst Network.

"Il est donc logique de cibler préventivement les +intellectuels publics+ libres d'esprit, au cas où s'emparer de la capitale aurait finalement un intérêt militaire".

Les talibans nient cependant assassiner des civils et certains meurtres ont été revendiqués par la branche afghane du groupe Etat islamique, en lutte avec le régime comme avec les talibans.

Lutte pour les villes

Inverser l'élan des talibans est crucial pour le gouvernement afghan, alors que la saison des combats durera encore plusieurs mois avant que l'hiver ne limite les opérations militaires.

Sur le sort des villes, les talibans ont envoyé des messages contradictoires: leurs dirigeants assurent qu'ils veulent éviter les combats dans les zones urbaines, mais les combattants attaquent les faubourgs de capitales provinciales.

L'étendue du contrôle des talibans dans le pays est sans précédent depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale fin 2001.

Leurs conquêtes ont aussi coupé les autorités de Kaboul de bastions de chefs antitalibans dont le soutien est crucial.

"Le plus surprenant dans l'offensive des talibans est qu'elle s'est concentrée sur le Nord et l'Ouest. Les talibans ont amené les combats aux portes et dans les salons de personnes très influentes au sein du pouvoir", a expliqué Bill Roggio, de la Fondation pour la défense des démocraties, un centre de réflexion américain.

"Si les chefs de guerre et autres dirigeants influents perdent leurs soutiens du Nord et de l'Ouest, le gouvernement afghan est perdu".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.