Sur l'application Clubhouse, de jeunes Afghans confrontent les idées talibanes

Cette illustration photo prise le 14 juillet 2021 montre l'icône de l'application Clubhouse sur l'écran d'un téléphone portable à Kaboul. WAKIL KOHSAR / AFP
Cette illustration photo prise le 14 juillet 2021 montre l'icône de l'application Clubhouse sur l'écran d'un téléphone portable à Kaboul. WAKIL KOHSAR / AFP
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

Sur l'application Clubhouse, de jeunes Afghans confrontent les idées talibanes

  • Pendant que la guerre fait rage dans les campagnes, de jeunes citadins afghans se connectent à l'application de conversation Clubhouse pour débattre avec les talibans ou suggérer au gouvernement des tactiques de contre-offensive
  • Parmi les sujets récemment abordés, figurent la vie après la mort selon les talibans, les secrets d'une relation heureuse ou la poésie persane

KABOUL : Pendant que la guerre fait rage dans les campagnes, de jeunes citadins afghans se connectent à l'application de conversation Clubhouse pour débattre avec les talibans ou suggérer au gouvernement des tactiques de contre-offensive.

Lancée aux États-Unis au début de la pandémie du Covid-19, l'application fonctionne comme une gigantesque conférence téléphonique, où les utilisateurs écoutent ou prennent part à des discussions, sans l'image.

Elle a d'abord séduit des entrepreneurs américains spécialisés dans les nouvelles technologies, pour discuter des start-up en devenir ou des cryptomonnaies.

Étonnamment, en zone de conflit, la plateforme peut aussi permettre de mettre en relation des citoyens ordinaires avec ceux qui mettent leur pays à feu et à sang. C'est le cas en Afghanistan.

"Certains disent que les talibans ont changé, mais je voulais les entendre directement, qu'ils disent eux-mêmes si c'est vraiment le cas", raconte à l'AFP Sodaba, 22 ans, une habitante de Kaboul.

Prenant avantage de la dernière phase du retrait des forces étrangères d'Afghanistan, les talibans ont lancé une offensive tous azimuts début mai et contrôlent aujourd'hui de vastes territoires ruraux.

Face au risque d'un retour au pouvoir des talibans, qui avaient imposé une vision fondamentaliste de la loi islamique lorsqu'ils dirigeaient le pays entre 1996 et 2001, Sodaba voulait savoir s'ils adhéraient toujours à "leurs croyances strictes, surtout au sujet des femmes".

Sous le régime taliban, les femmes avaient interdiction de sortir sans un chaperon masculin et de travailler, et les filles d'aller à l'école. Les femmes accusées de crimes comme l'adultère étaient fouettées et lapidées à mort.

Depuis la chute de leur régime fin 2001, les Afghans ont joui dans les centres urbains d'une plus grande liberté, aujourd'hui menacée.

Sur Clubhouse, Sodaba a vu "qu'ils n'autoriseront pas les gens qu'ils considèrent comme des opposants à s'exprimer, et ont même ridiculisé une femme qui les interrogeait sur les droits des femmes".

Les discussions s'enveniment

L'application permet à ses utilisateurs d'entrer dans des salons de discussions, où ils peuvent écouter ou prendre la parole. Selon la charte de Clubhouse, ces échanges ne peuvent être enregistrés, ni ultérieurement cités.

Parmi les sujets récemment abordés, figurent la vie après la mort selon les talibans, les secrets d'une relation heureuse ou la poésie persane.

Nombre d'auditeurs veulent surtout débattre de l'avancée rapide des talibans, qui ont pris le contrôle de dizaines de districts ruraux ces deux derniers mois.

"C'est un média intéressant qui laisse les Afghans ordinaires parler directement, en temps réel, avec les talibans et le gouvernement", estime Fahim Kohdamani, un activiste et auteur, qui anime régulièrement des débats sur la plateforme.

"L'une des bonnes choses de Clubhouse, c'est que même les gens qui ne sont pas très éduqués peuvent venir écouter ou faire entendre leur voix", apprécie-t-il.

Dans un salon de discussion géré par les talibans, ceux-ci font l'éloge de leurs convictions humanitaires et assurent vouloir l'unité du pays.

Mais avec parfois près d'une centaine d'auditeurs, les discussions s'enveniment sur la guerre, les droits humains ou encore le rôle des femmes dans la société.

"Les talibans m'ont traitée de malpolie et ont coupé mon micro quand j'ai dit la vérité sur eux", a écrit sur Twitter Haanya Saheba Malik, une jeune activiste.

"Ils veulent enchaîner les femmes et restreindre leurs droits humains", a-t-elle accusé.

Communication modernisée

Certaines personnes hésitent à joindre les salons modérés par les talibans, craignant que ceux-ci n'enregistrent les conversations pour ensuite se venger.

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a toutefois nié qu'ils aient proféré la moindre menace envers quiconque.

Pour les talibans, qui ont modernisé leur communication et leur approche des réseaux sociaux, Clubhouse représente une nouvelle opportunité de faire passer leur message.

Près de la moitié des quelque 37 millions d'Afghans ont accès à internet et 13 millions d'entre eux se servent des réseaux sociaux, selon le ministère des Technologies de l'information.

Si Facebook reste de loin la plateforme la plus populaire, Clubhouse gagne rapidement en notoriété dans le pays.

"C'est une bonne plateforme pour parler à quelqu'un et trouver un terrain d'entente avec ceux qui sont en désaccord avec nous", estime pour l'AFP M. Mujahid.

Par le passé, les talibans s'étaient rarement laissés aller à de telles discussions ouvertes.

Mais "ils se sont rapidement emparés de Clubhouse pour atteindre ceux qu'ils ont normalement tendance à éviter, peut-être parce qu'ils pensent être très proches de la victoire militaire", constate Adbul Mujeeb Khelwatgar, directeur de NAI, un institut de défense des médias afghans.

Cette stratégie, cependant, semble selon lui être en échec. "Ils pourraient bientôt considérer Clubhouse comme un autre média à éviter et interdire".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.