WASHINGTON: Les Etats-Unis ont promis jeudi des récompenses pouvant aller jusqu'à 10 millions de dollars, en échange d'informations sur des pirates informatiques menant des attaques contre des infrastructures américaines essentielles pour le compte d'un gouvernement étranger.
Le département d'Etat, qui supervise ce programme, a précisé dans un communiqué avoir spécifiquement créé un espace dédié sur le "dark web", la version clandestine d'internet, "afin de protéger la sécurité des sources" qui "pourront être payées en cryptomonnaies".
"Nous encourageons qui que ce soit ayant des informations sur des cyberactivités malveillantes menées contre des infrastructures américaines essentielles (...) sous la direction ou le contrôle d'un gouvernement étranger" à utiliser ce site, écrit le ministère.
Les informations devront porter sur "des menaces d'extorsion dans le cadre d'attaques au rançongiciel" ou sur l'intrusion dans des "ordinateurs protégés", appartenant notamment au gouvernement américain ou à des institutions financières, "dans le but d'obtenir des informations" et de "causer des dommages".
Elles devront aussi permettre "de localiser ou d'identifier" les pirates.
Les cyberattaques sont devenues un sujet de préoccupation majeur aux Etats-Unis après une série d'assauts au "rançongiciel", des programmes malveillants qui cryptent les données de leur cible et exigent souvent des millions de dollars en échange de la clé de déchiffrement.
Elles ont paralysé des hôpitaux, des mairies et de nombreuses entreprises, dont l'opérateur d'un oléoduc géant, montrant la fragilité des infrastructures américaines face à ces attaques, souvent attribuées à des pirates russophones ou agissant depuis la Russie.
Lors d'un sommet à Genève avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président américain Joe Biden avait fixé des lignes rouges, à savoir une liste de 16 entités "intouchables" notamment dans le domaine de l'énergie ou de la distribution d'eau, promettant d'agir si elles étaient franchies.
Les ministères de la Sécurité intérieure et de la Justice ont par ailleurs également annoncé jeudi la création d'un site internet, accessible à tous cette fois, StopRansomware.gov, qui compilent les données pour aider les entreprises et les collectivités à se protéger et à réagir en cas d'attaques au rançongiciel.
Le ministre de la Justice Merrick Garland, cité dans un communiqué, a souligné que ses équipes "utilisaient tous les outils à leur disposition pour affronter la menace". Mais, a-t-il ajouté, "nous ne pouvons pas le faire seul, il est essentiel que les chefs d'entreprises dans toutes les industries prennent conscience du danger".