BAGDAD : Le puissant leader chiite Moqtada Sadr a annoncé jeudi que son courant boycotterait les élections législatives prévues en octobre en Irak et ne soutiendrait aucun parti à ce scrutin.
"Je ne prendrai pas part aux élections parce que la nation vaut mieux que cela", a déclaré le chef chiite irakien dans une brève déclaration sur sa chaîne religieuse. "Je retire mon soutien à quiconque dans l'actuel gouvernement et dans le gouvernement à venir se réclamant de nous", a ajouté Moqtada Sadr, faiseur de roi et à l'influence décisive en Irak.
Son courant sadriste, grand vainqueur des législatives de mai 2018 en Irak, dispose du plus important bloc parlementaire avec 54 députés sur 329. Et les sadristes sont présents dans tous les rouages de l'Etat.
Ex-chef de milice ayant combattu dans les années 2000 les troupes américaines, Moqtada Sadr se présente comme le pourfendeur des politiciens véreux et de la corruption et est suivi par des millions de personnes sur Twitter. Le dirigeant au turban noir des descendants de Mahomet se présente comme un farouche nationaliste anti-américain, tout en s'opposant à l'influence grandissante des puissantes factions irakiennes chiites fidèles à l'Iran, grand voisin de l'Irak.
En dépit de ses prises de positions contradictoires et de son itinéraire sinueux, il jouit d'une grande popularité, notamment dans l'immense quartier populaire chiite de Sadr City, à Bagdad.
Mercredi, Moqtada Sadr a appelé sur Twitter les autorités irakiennes à prendre des "sanctions fermes" après un incendie dans un hôpital de Nassiriya (plus de 60 morts), faute de quoi le gouvernement serait considéré responsable dans son ensemble de la tragédie.