Pas de sandwich ni de drive-in: comment des Etats américains limitent l'accès au vote des minorités

Les Etats contrôlés par les républicains ont continué, avec des mesures très techniques et sous couvert de lutter contre la fraude, de limiter l'accès aux urnes des minorités notamment noires, qui votent majoritairement démocrate. (Photo, AFP)
Les Etats contrôlés par les républicains ont continué, avec des mesures très techniques et sous couvert de lutter contre la fraude, de limiter l'accès aux urnes des minorités notamment noires, qui votent majoritairement démocrate. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juillet 2021

Pas de sandwich ni de drive-in: comment des Etats américains limitent l'accès au vote des minorités

  • Des Etats conservateurs ont adopté une multitude de règles qui, sous prétexte de lutter contre la fraude, limitent l'accès aux urnes
  • Aux Etats-Unis, l'organisation des scrutins relève de la compétence des Etats et a toujours fait l'objet d'instrumentalisation

WASHINGTON : De l'obligation d'avoir une adresse pour s'inscrire sur les listes électorales à l'interdiction de voter en drive-in, des Etats conservateurs américains ont adopté une multitude de règles qui, sous prétexte de lutter contre la fraude, limitent l'accès aux urnes des minorités.

Aux Etats-Unis, l'organisation des scrutins relève de la compétence des Etats et a toujours fait l'objet d'instrumentalisation.

L'octroi en 1870 du droit de vote aux Afro-Américains avait été suivi dans le Sud ségrégationniste par l'imposition de nouvelles barrières, notamment avec des tests d'alphabétisation ou des taxes électorales.

Suite à une forte mobilisation pour les droits civiques, le Congrès a adopté en 1965 le "Voting Rights Act" qui interdit les mesures électorales discriminatoires.

Mais les Etats contrôlés par les républicains ont continué, avec des mesures très techniques et sous couvert de lutter contre la fraude, de limiter l'accès aux urnes des minorités notamment noires, qui votent majoritairement démocrate.

Depuis janvier, le processus s'est accéléré: 17 Etats ont adopté 28 lois électorales restrictives et des dizaines d'autres sont en cours d'examen, selon le Brennan Center for Justice.

Elles agissent à plusieurs niveaux:

 

Les listes électorales

Plus de 76,5% des adultes blancs sont inscrits sur les listes électorales, contre 69% des Afro-Américains, moins de 64% des personnes d'origine asiatique et 61% des hispaniques, selon le bureau du recensement.

Certains prérequis pour s'inscrire peuvent sembler banals, mais affectent davantage les minorités. Une loi du Dakota du Nord, finalement abandonnée, imposait ainsi d'avoir une adresse physique et non une boîte postale, ce qui excluait de nombreux Amérindiens qui, dans les réserves, n'ont pas de rues formelles.

Récemment la Floride a imposé des contraintes aux organisations qui aident les citoyens à s'inscrire, assorties d'amendes si elles traînent à rapporter les formulaires.

D'autres Etats, comme la Géorgie, viennent de renoncer à l'enregistrement automatique sur les listes électorales. Le Montana veut arrêter d'enregistrer les électeurs le jour même du scrutin.

Le vote par correspondance et anticipé

Souvent issues des classes populaires, les minorités peuvent avoir du mal à quitter leur emploi le mardi -- jour d'élection -- pour aller voter en personne. Elles ont aussi moins de voiture pour se déplacer jusqu'aux bureaux de vote et sont davantage susceptibles de cumuler deux emplois, et donc de disposer de plages horaires réduites pour voter en personne.

Plus le vote par correspondance ou anticipé est ouvert, comme ce fut le cas en 2020 en raison de la pandémie, plus leur taux de participation augmente.

Une loi de Géorgie vient toutefois de diviser par deux la période lors de laquelle il est possible de réclamer un bulletin de vote par correspondance. L'Arizona pénalise le fait de déposer le bulletin d'un électeur à sa place, sauf pour les proches. Le Mississippi impose la signature d'un notaire sur les bulletins anticipés...

L'accès aux bureau de vote

Il existe plus de 10000 circonscriptions aux Etats-Unis, mais dans les zones rurales, elles peuvent être très éloignées des domiciles. Le Texas vient toutefois d'interdire le vote en drive-in --au volant de son véhicule-- pourtant populaire dans les grands espaces.

D'après le Brennan Center, il y a moins de bureaux et donc plus d'attente dans les quartiers noirs et hispaniques, ce qui peut décourager les électeurs. Une loi contestée de Géorgie prévoit désormais d'interdire aux associations d'apporter à manger ou à boire aux citoyens afin de les aider à patienter.

Selon l'association du barreau des avocats ABA, 5% des électeurs blancs ne savent pas où est leur bureau de vote, contre 15% des Afro-Américains et 14% des hispaniques. Or, l'Arizona interdit de voter dans une circonscription différente de celle où l'électeur est inscrit.

Aux prochaines élections, les bureaux de vote dans l'Iowa fermeront à 20H00 et non 21H00.

Les documents d'identité

Certains Etats imposent d'avoir un document d'identité officiel avec photo pour voter, bien qu'il n'existe pas de carte d'identité aux Etats-Unis. En 2020, 25% des Afro-Américains en âge de voter n'avaient pas ce type de document, contre 8% des Américains blancs, selon le Brennan Center.

Les démarches administratives pour corriger une erreur sur un document handicapent aussi davantage les personnes noires. Selon l'ABA, une loi de Géorgie qui impose une "corrélation exacte" entre le nom inscrit sur la liste électorale et celui sur le document d'identité présenté au bureau de vote a affecté 51000 électeurs en 2018, dont 80% noirs.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.