A Lhassa, boom immobilier sur le toit du monde

Travaux de rénovation de la façade d'un immeuble de la capitale régionale Lhassa dans la région autonome du Tibet en Chine. (AFP)
Travaux de rénovation de la façade d'un immeuble de la capitale régionale Lhassa dans la région autonome du Tibet en Chine. (AFP)
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

A Lhassa, boom immobilier sur le toit du monde

  • Dans l'espoir d'arrimer le Tibet au reste de la Chine, Pékin a investi massivement dans les infrastructures (aéroports, routes, voies ferrées) depuis les émeutes anti-chinoises de 2008
  • Objectif affiché: faciliter la vie quotidienne sur le toit du monde, isolé, en le modernisant

LHASSA : Grues et tours face à l'Himalaya: Lhassa connaît un boom de construction grâce aux investissements chinois. Mais cela crée aussi un marché immobilier à deux vitesses, celle des fonctionnaires et celle du reste de la population.

Développement économique contre séparatisme. Dans l'espoir d'arrimer le Tibet au reste de la Chine, Pékin a investi massivement dans les infrastructures (aéroports, routes, voies ferrées) depuis les émeutes anti-chinoises de 2008.

Objectif affiché: faciliter la vie quotidienne sur le toit du monde, isolé, en le modernisant.

Mais les chantiers qui parsèment Lhassa modifient le tissu urbain de ce haut lieu du bouddhisme. Ils accentuent également les écarts de richesse, dans une région sensible où les habitants sont divisés face à la souveraineté chinoise.

A quelques encablures du palais du Potala, occupé par le dalaï lama jusqu'à son départ en exil en 1959, des ouvriers achèvent des tours d'immeubles élevées par le promoteur chinois Country Garden. 

Ces appartements haut de gamme sont vendus à des prix similaires à ceux de logements de standing dans des villes chinoises moyennes -- loin du revenu moyen au Tibet qui reste parmi les plus bas du pays.

Tibétains fonctionnaires

Résultat: la frénésie immobilière polarise la ville de 860.000 habitants, entre d'un côté les employés du secteur public qui ont les moyens de s'installer dans ces appartements flambant neufs, et de l'autre le reste de la population.

De nombreux postes de fonctionnaires sont occupés par des Tibétains, mais aussi par des personnes issues d'autres ethnies, notamment les Chinois Hans -- majoritaires à plus de 90% dans le reste de la Chine.

Dans la région autonome, qui a désormais l'un des plus forts taux de croissance économique du pays, près d'un million de m2 de logements neufs ont été vendus rien qu'à Lhassa en 2020. C'est 28% de plus que l'année précédente.

La documentation des agences immobilières montre que plus d'une trentaine de nouveaux programmes sont actuellement en vente, comme l'a constaté l'AFP lors d'une visite organisée par le gouvernement (les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à se rendre indépendamment dans la région).

Mais accéder à la propriété passe par un emploi de fonctionnaire "car il n'y a pas beaucoup d'autres moyens de gagner autant d'argent", souligne Andrew Fischer, professeur à l'Université Erasme à Rotterdam (Pays-Bas).

"Le marché immobilier ne s'ouvre que si l'on a franchi cette porte", assure-t-il. 

Course à l'emploi

Dans ces conditions, les migrants peu éduqués venus des campagnes tibétaines n'ont guère de chances d'arriver à se loger dans les nouveaux quartiers, souligne Emily Yeh, enseignante à l'Université du Colorado à Boulder (Etats-Unis).

Nombre d'entre eux maîtrisent mal la langue chinoise, alors que sa pratique est impérative pour travailler dans la fonction publique.

La persistante de l'analphabétisme exacerbe également la fracture au sein de la société.

"D'un côté, environ 10% de la population (de la région) est diplômée de l'enseignement supérieur, de l'autre un tiers reste illettrée", remarque Andrew Fischer.

Revers de la médaille toutefois pour les Tibétains devenus fonctionnaires: entrer dans la fonction publique en Chine implique souvent de renoncer à l'affirmation de sa foi religieuse -- un crève-coeur pour beaucoup.

Mais même parmi les couches supérieures de la population, la course à l'emploi fait rage et beaucoup de jeunes diplômés restent au bord du chemin.

"La plupart d'entre eux travaillent pour l'Etat mais de plus en plus de jeunes Tibétains bien formés ne trouvent pas de poste de fonctionnaire", explique un Tibétain installé à l'étranger, qui requiert l'anonymat.

Aucune donnée n'est disponible sur l'appartenance ethnique des fonctionnaires au Tibet. 

Mais les Hans, dont le chinois est la langue maternelle, représentent désormais selon les chiffres officiels 12% de la population régionale -- ce qui accentue la compétition pour les emplois.

Ville sainte

Dans la vieille ville, les habitants tendent à quitter leur habitat traditionnel pour laisser la place à des commerces ou des hôtels pour touristes. Ils se retrouvent en périphérie.

S'ils reconnaissent que la population bénéficie des nouvelles infrastructures et d'un meilleur habitat, des Tibétains en exil redoutent les changements visibles autour du temple du Jokhang, le coeur spirituel de Lhassa.

La rue qui y mène arbore les enseignes de chaînes américaines de restauration rapide comme KFC et Pizza Hut. Des touristes venus d'autres parties de Chine se font photographier en costume tibétain traditionnel.

Soixante-dix ans après l'invasion du Tibet par l'armée communiste, la ville est pavoisée de drapeaux chinois, de lanternes rouges et de portraits du président Xi Jinping.

Ancienne capitale des dalaï lamas, "Lhassa n'est pas juste une ville sainte, elle a aussi une signification politique importante pour l'identité tibétaine", observe Tenzin Choekyi, chercheuse à l'association Tibet Watch.

"Mais quand les Tibétains regardent le Tibet, que reste-t-il vraiment de leur passé?", se demande-t-elle.

Le cinéaste Dhondup Wangchen, qui a purgé six ans de prison après avoir filmé un documentaire sur les griefs de la population à l'encontre de Pékin, estime que "le développement des infrastructures a pour unique objectif de profiter à la Chine".

"Un changement imposé aux Tibétains avec le dessein d'éradiquer leur identité et leur culture ne pourra jamais être compensé par quelques programmes immobiliers", déclare-t-il depuis les Etats-Unis.

 


Tri des déchets: les Français progressent sur le plastique, mais restent loin de l'objectif européen

Pour le plastique, le "gisement", c'est-à-dire la quantité d'emballages issus de la consommation des ménages, "est stable, donc, c'est vraiment une augmentation nette", s'est réjoui Jean Hornain, directeur général de Citeo. (AFP)
Pour le plastique, le "gisement", c'est-à-dire la quantité d'emballages issus de la consommation des ménages, "est stable, donc, c'est vraiment une augmentation nette", s'est réjoui Jean Hornain, directeur général de Citeo. (AFP)
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  • Les Français ont recyclé 27% des emballages plastiques en 2023 contre 24,5% en 2022, selon des chiffres dévoilés lundi par Citeo, l'organisme qui coordonne la collecte et le tri des déchets d'emballages ménagers
  • Les Français ont recyclé 120.000 tonnes d'emballages plastiques supplémentaires entre 2022 et 2023, une progression que M. Hornain attribue notamment à la fin de la mise en place de l'extension des consignes de tri pour l'ensemble des plastiques

PARIS: Les ménages français ont amélioré en 2023 leur tri des emballages plastiques, traditionnel maillon faible du bac jaune, mais restent encore loin des objectifs européens.

Les Français ont recyclé 27% des emballages plastiques en 2023 contre 24,5% en 2022, selon des chiffres dévoilés lundi par Citeo, l'organisme qui coordonne la collecte et le tri des déchets d'emballages ménagers.

Pour le plastique, le "gisement", c'est-à-dire la quantité d'emballages issus de la consommation des ménages, "est stable, donc, c'est vraiment une augmentation nette", s'est réjoui Jean Hornain, directeur général de Citeo, dans un entretien à l'AFP.

Les Français ont recyclé 120.000 tonnes d'emballages plastiques supplémentaires entre 2022 et 2023, une progression que M. Hornain attribue notamment à la fin de la mise en place de l'extension des consignes de tri pour l'ensemble des plastiques, avec "un effet de simplification".

Cette progression du plastique, à laquelle s'ajoute une progression des papiers et cartons, dont le taux de recyclage est passé de 63 à 69%, permet à Citeo d'annoncer un taux de recyclage global des emballages ménagers en augmentation de 1,5 point à 67%.

Les Français ont ainsi trié 58 kilogrammes d'emballages ménagers par habitant en 2023, soit 1,5 kg de plus qu'en 2022.

"Il faut qu'on se réjouisse, parce qu'on avance", a estimé M. Hornain, tout en reconnaissant qu'on "n'est pas sur les trajectoires" fixées par Bruxelles sur le plastique et, dans une moindre mesure, sur l'aluminium, recyclés respectivement à 27 et 37%, alors que l'Europe a fixé un objectif de 55% de recyclage des déchets d'emballages plastiques d'ici 2030, et de 60% pour l'aluminium.

La France, qui recycle très bien des matériaux d'emballage comme le verre et l'acier (86% pour l'un comme pour l'autre en 2023) est traditionnellement en queue de peloton pour le taux de recyclage de ses plastiques: selon Eurostat, elle se situait en 2022 au 25e rang, très loin de pays comme la Slovaquie ou l'Allemagne, déjà en ligne ou presque avec la cible dessinée par Bruxelles.

Certains de ces pays, comme la Belgique, ont généralisé une politique de tarification incitative, qui a pour but de limiter la production d'ordures ménagères dans le bac gris en facturant à l'usager uniquement les déchets qu'il produit, ce qui incite à trier davantage.

"C'est un levier de performance", pour Jean Hornain, qui souligne que seulement sept à huit millions de Français bénéficient de cette démarche, soit un chiffre très inférieur à ce qui est prévu par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015: le texte avait fixé un objectif de 15 millions d’habitants en 2020, puis 25 millions en 2025.

Autre levier d'amélioration: le recyclage d'emballages qui n'étaient pas ou mal recyclés jusqu'à présent, comme le pot de yaourt en polystyrène.

A cette fin, Jean Hornain espère voir mise en service prochainement une usine à Anvers, en Belgique, actuellement en phase de tests, "pour arriver à faire une boucle circulaire, du pot de yaourt au pot de yaourt, là où aujourd'hui le pot de yaourt fait plutôt des cintres et des pots de fleurs".


L'Arabie saoudite plaide en faveur de la qualité de vie lors de la COP29

Le développement urbain durable joue un rôle important dans l'amélioration de la qualité de vie. Des projets tels que NEOM, une ville futuriste conçue pour intégrer des technologies intelligentes et un mode de vie durable, montrent comment les environnements urbains peuvent être conçus tout en maintenant une croissance durable, même après l'achèvement de la ville. (AN/Abdulrahman bin Shalhoub)
Le développement urbain durable joue un rôle important dans l'amélioration de la qualité de vie. Des projets tels que NEOM, une ville futuriste conçue pour intégrer des technologies intelligentes et un mode de vie durable, montrent comment les environnements urbains peuvent être conçus tout en maintenant une croissance durable, même après l'achèvement de la ville. (AN/Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • L'une des principales initiatives à l'origine de ce changement est la Vision saoudienne 2030, un cadre stratégique visant à réduire la dépendance du pays à l'égard du pétrole et à favoriser la diversification économique
  • Cette vision met l'accent sur le développement vert, qui est essentiel pour améliorer la qualité de vie globale des résidents et des citoyens du Royaume

BAKOU: Alors que la COP29, la 29e conférence sur le changement climatique, se poursuit pour le 12e jour dans la capitale de l'Azerbaïdjan afin d'améliorer la santé et le bien-être des populations du monde entier, il est important de maintenir le niveau de qualité de vie après la mise en œuvre des politiques.

La durabilité, en général, a émergé comme un point focal critique pour les pays du monde entier, et l'Arabie saoudite ne fait pas exception. Alors que le Royaume passe d'une économie essentiellement basée sur le pétrole à un modèle plus diversifié et durable, les implications pour la qualité de vie sont profondes.

L'une des principales initiatives à l'origine de ce changement est la Vision saoudienne 2030, un cadre stratégique visant à réduire la dépendance du pays à l'égard du pétrole et à favoriser la diversification économique.

Cette vision met fortement l'accent sur le développement vert, qui est essentiel pour améliorer la qualité de vie globale des résidents et des citoyens du Royaume.

Le gouvernement saoudien s'efforce de créer un avenir plus résilient et plus prospère grâce à divers investissements dans la planification urbaine durable et les technologies et projets respectueux de l'environnement.

Le développement urbain durable est essentiel à l'amélioration de la qualité de vie. Des projets tels que NEOM, une ville futuriste conçue pour intégrer des technologies intelligentes et un mode de vie durable, montrent comment les environnements urbains peuvent être conçus tout en maintenant une croissance durable, même après l'achèvement de la ville.

Ces projets visent à offrir aux habitants des espaces verts, des transports publics efficaces et des infrastructures intelligentes, contribuant ainsi à l'amélioration du niveau de vie.

Aeon Collective est un autre exemple qui montre l'engagement du Royaume à améliorer le niveau de vie de la population.

L'entreprise est une organisation interdisciplinaire à but non lucratif basée à Riyad, qui s'est engagée à faire progresser le concept de durabilité et de développement en Arabie saoudite, tout en se concentrant sur l'intersection du bien-être social, économique et écologique.

Aeon Collective est considérée comme un Waqf, mot arabe désignant des actifs donnés, légués ou achetés pour être détenus à perpétuité pour des causes caritatives générales ou spécifiques qui sont socialement bénéfiques.

La princesse Mashael Saud Al-Shalan, cofondatrice d'Aeon Collective, a expliqué à Arab News, lors de la COP29, le concept et l'objectif de l'organisation.

"Comme vous le savez, le waqf est l'une des plus anciennes structures islamiques légales, créée il y a près de 1 400 ans", a-t-elle déclaré. "L'intention était de réorienter cette structure juridique (Waqf) dans un espace qui nous permettait de nous concentrer sur la durabilité à long terme, mais à plus court terme, d'essayer de répondre à une question fondamentale: ‘Que faudrait-il pour aligner les opportunités de mobilité socio-économique pour les individus à travers l'action active de réparation de notre planète?’”

La princesse Mashael a également évoqué la nécessité de se réapproprier le cadre islamique Amarat Alardh, qui, selon elle, signifie "la garde de la terre".

"C'est dans notre propre héritage, notre culture, islamique, arabe, saoudienne, que nous devons être là pour prendre soin de nos concitoyens, de nos semblables, mais surtout de tous les autres êtres, plantes, animaux, avec lesquels nous partageons cette planète", a-t-elle déclaré.

En outre, la sensibilisation et l'engagement du public dans les pratiques de durabilité sont encouragés par des campagnes éducatives et des initiatives communautaires. En encourageant les citoyens à adopter des habitudes durables, telles que le recyclage et la conservation de l'énergie, le gouvernement vise à créer une culture de la durabilité qui améliore le bien-être de la communauté.

Tout au long de la conversation, la princesse Mashael a fait l'éloge des perspectives que l'Arabie saoudite apporte à la table des négociations lors de cet événement, tout en soulignant la responsabilité des individus à élever le niveau d'ambition au niveau national afin de s'assurer que ces objectifs et ces ambitions se traduisent sur le terrain.

En outre, la princesse Mashael est intervenue lors de l'un des panels du mercredi, consacré à la durabilité dans les villes.

"Les villes ont tendance à être non seulement les plus grands rassembleurs de carbone, mais aussi les lieux où vivent la plupart des cerveaux que nous essayons d'attirer, qui résolvent ces problèmes... Il s'agit donc d'avoir une mentalité qui va au-delà de la pénurie, de l'alarmisme et de l'anxiété écologique; une mentalité de croissance, une mentalité de capacité à faire".

En Arabie saoudite, la durabilité n'est pas seulement une réponse aux préoccupations environnementales; il s'agit d'une approche holistique visant à améliorer la qualité de vie grâce à des initiatives stratégiques dans de nombreux secteurs, y compris la planification urbaine et l'engagement communautaire; le pays jette les bases d'un avenir plus sain et plus durable pour sa population.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.