LONDRES: L’Union européenne est parvenue à un consensus pour sanctionner les dirigeants libanais afin de faire pression sur eux pour qu’ils forment un gouvernement stable, a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.
« Le Liban est un pays qui est en train de s'autodétruire depuis plusieurs mois », déplore Jean-Yves Le Drian. «Mais il y a maintenant une situation d’urgence majeure pour une population qui est dans la détresse.»
Une crise politique a laissé le pays sans gouvernement actif depuis que le dernier a démissionné après une explosion massive qui a tué 200 personnes et détruit des pans entiers de Beyrouth en août 2020.
S’exprimant lors d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE, M. Le Drian a déclaré: «Cela fait plusieurs mois que nous répétons aux autorités libanaises la nécessité de former un gouvernement et d’entamer les réformes nécessaires pour sortir ce pays du drame. Il y a à l’instant un consensus politique pour mettre en place un cadre juridique de sanctions, avant la fin du mois.»
Il a assuré que les sanctions seront mises en place avant «l’anniversaire malheureux de l’explosion du 4 août au port de Beyrouth.»
Selon le ministre français des Affaires étrangères, le cadre juridique «sera un outil de pression sur les autorités libanaises pour qu’elles forment un gouvernement et mettent en œuvre les réformes indispensables pour le pays».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a également confirmé que les 27 États membres avaient donné le feu vert pour définir le cadre juridique.
«L’objectif est de réaliser cela d’ici la fin du mois», a indiqué M. Borrell, ajoutant que «l’économie est en train d’imploser et la souffrance du peuple libanais ne cesse de croître».
«Un gouvernement libanais doit être formé afin d’éviter l’effondrement du pays, (un gouvernement qui soit) pleinement capable de mettre en œuvre des réformes et de protéger cette population.»
Le Liban est plongé dans ce que la Banque mondiale a qualifié de l’une des pires crises économiques depuis les années 1850. L’État a du mal à acheter suffisamment de carburant pour garder les lumières allumées.
En raison de la crise économique, la livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar sur le marché noir, et plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.
En avril, la France a imposé des sanctions à des personnalités libanaises qu’elle juge responsables de la crise politique en leur interdisant l’entrée sur son territoire.
(Avec Agences)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com