VENISE: Au moment où le variant Delta fait craindre une rechute sanitaire dans de nombreux pays, les ministres des Finances du G20, réunis à Venise, ont alerté sur les risques d'un ralentissement de la reprise, encore plus du fait de la faible vaccination dans de nombreux pays.
La reprise « reste exposée à des risques baissiers, en particulier la propagation de nouveaux variants de la Covid-19 et les différents rythmes de vaccination » dans le monde, a prévenu samedi le G20 dans son communiqué final.
Cible principale de ces inquiétudes, le variant Delta, apparu initialement en Inde et qui se répand à grande vitesse, provoquant des flambées épidémiques en Asie et en Afrique, et faisant remonter le nombre de cas en Europe et aux Etats-Unis.
« Nous avons de très bonnes prévisions économiques pour l'ensemble des pays du G20 », et « la seule chose qui pourrait menacer un rebond solide et rapide de l'économie est le variant et une nouvelle vague de la pandémie », a insisté samedi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
« Nous devons améliorer la vaccination, partout dans le monde », a-t-il ajouté.
« Les vaccins sont efficaces pour éviter les hospitalisations et les décès, même avec le variant Delta », a d'ailleurs voulu rassurer le Chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak à Venise (Italie).
« Cela nous rend confiant pour continuer doucement et lentement à rouvrir nos économies et nos pays », a ajouté le dirigeant britannique.
En attendant, de nombreux pays, comme l'Espagne, les Pays-Bas ou la Thaïlande, ont tout de même décidé de réintroduire des restrictions sanitaires. Le président français Emmanuel Macron pourrait en annoncer lundi pour son pays, tandis que l'Argentine, par exemple, a prolongé les siennes jusque début août.
Cette rechute sanitaire est d'autant plus inquiétante qu'avec la levée des restrictions, l'économie mondiale est bien repartie, en particulier dans les grandes économies.
Au G20, les dirigeants ont d'ailleurs appelé à accélérer la vaccination partout dans le monde, s'engageant à faire davantage pour soutenir en ce sens les pays en développement.
Alors que 70% de la population est vaccinée dans certains pays développés, ce chiffre est de moins de 1% pour les pays à bas revenu, a pointé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Poursuivre le soutien public
Les marchés boursiers ont aussi été gagnés par les craintes sanitaires cette semaine, au moment où un compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine faisait état de discussions sur un resserrement de son soutien monétaire à l'économie.
A cela s'ajoutent des signes d'essoufflement de la reprise en Chine.
Pourtant, à ce stade, les prévisions des grandes institutions restent optimistes.
La Commission européenne a relevé cette semaine ses anticipations de croissance pour 2021 en Europe, tablant désormais sur +4,8%, contre 4,3% précédemment.
Bruxelles mise sur la poursuite de l'allégement des restrictions, et sur la poursuite de la vaccination pour limiter l'impact d'une reprise épidémique sur l'économie.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fait de même pour les Etats-Unis, disant s'attendre à la croissance « la plus rapide » depuis 25 ans.
Malgré tout, les ministres des Finances du G20 ont réitéré samedi leur intention de « continuer à soutenir la reprise, en évitant d'abandonner de manière prématurée les mesures de soutien » à l'économie.