Le variant Delta progresse, inquiétudes pour la finale de l'Euro-2020

La finale de l’Euro-2020 se jouera entre l’Angleterre et l’Italie (Photo, AFP).
La finale de l’Euro-2020 se jouera entre l’Angleterre et l’Italie (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Le variant Delta progresse, inquiétudes pour la finale de l'Euro-2020

  • La responsabilité d'administrer les doses revient aux gouvernements des 27 Etats membres de l'union, et certains avancent plus vite que d'autres
  • Le variant Delta, très contagieux, continuer de se propager et inquiète particulièrement

PARIS: L'Union européenne a annoncé samedi disposer d'assez de doses pour vacciner 70% de sa population adulte contre le coronavirus, dont le variant Delta, très contagieux, continue de prendre de l'ampleur dans le monde et suscite des craintes à la veille de la finale de l'Euro-2020 à Londres.

« Ce week-end, nous avons livré suffisamment de vaccins aux États membres pour vacciner complètement au moins 70% de la population adulte ce mois-ci. D'ici demain, quelque 500 millions de doses auront été distribuées dans toutes les régions d'Europe », s'est réjouie samedi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

La responsabilité d'administrer les doses revient aux gouvernements des 27 Etats membres de l'union, et certains avancent plus vite que d'autres, mais selon Ursula von der Leyen, « l'UE a tenu sa promesse ».

« La Covid-19 n'est pas encore vaincu. Mais nous sommes prêts à continuer à fournir des vaccins - également contre de nouveaux variants », a-t-elle ajouté.

Le variant Delta, très contagieux, continuer de se propager et inquiète particulièrement.

Pistes de danse

Face à la hausse « exponentielle » des cas de Covid-19 enregistrée depuis plusieurs jours, principalement chez les jeunes, la Catalogne a ainsi décidé de réimposer des restrictions.

Les discothèques et autres lieux de divertissement nocturnes vont devoir garder portes closes et il faudra présenter un test antigénique ou PCR négatif, ou être vacciné, pour participer à des évènements en plein air réunissant plus de 500 personnes dans cette région d'Espagne.

Les Pays-Bas ont également replongé samedi matin dans les restrictions après une multiplication par sept des contaminations quotidiennes en une semaine, pour atteindre 7 000 nouveaux cas vendredi.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a notamment ordonné la fermeture des boîtes de nuit, et des restaurants à minuit.

Au moment où Catalans et Néerlandais doivent quitter les pistes de danse pour une durée indéterminée, les Français ont retrouvé vendredi les joies des soirées en boîtes de nuit pour la première fois depuis mars 2020, non sans quelques cafouillages.

La nécessité de présenter un pass sanitaire a parfois bloqué des fêtards devant la porte. Soit parce qu'ils en étaient dépourvus, soit parce que des agents de sécurité refusaient les captures d'écran de test négatif, par peur de falsification.

Au Mistral, boîte historique d'Aix-en-Provence (sud-est), l'entrée - sur réservation - a été fluide, tout le monde ayant son pass. « On retrouve le goût de la vie », sourit Lucie, une cliente. « On est bien. Les filles sont belles, on danse, on est libres, enfin libres », savoure Gérard.

Reste à savoir si cette réouverture va résister aux assauts du variant Delta, en passe d'être majoritaire en France --le président Emmanuel Macron doit faire une allocution lundi soir sur la situation sanitaire-- comme quasiment partout ailleurs dans le monde.

Ce variant apparu initialement en Inde est le plus contagieux répertorié depuis l'apparition de la pandémie. Il provoque des flambées épidémiques en Asie et en Afrique et fait remonter le nombre de cas en Europe et aux Etats-Unis.

« Point dangereux »

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le « monde est à un point dangereux dans cette pandémie ».

La Russie a annoncé samedi un nouveau record de décès quotidiens (752) dus au coronavirus, le cinquième depuis le début du mois. Le pays recense également 25 082 nouvelles contaminations.

La Corée du Sud, longtemps érigée en modèle de gestion de la pandémie, a fait état de 1 378 nouvelles contaminations, un record pour le troisième jour d'affilée dans un pays qui s'apprête à imposer à Séoul les restrictions les plus draconiennes que la capitale ait connues depuis le début de la pandémie.

L'Argentine a prolongé vendredi ses restrictions sanitaires jusqu'au 6 août. La fermeture des frontières est maintenue mais le nombre d'Argentins et de résidents autorisés à entrer dans le pays a été augmenté.

A partir de mercredi, Malte fermera ses frontières aux voyageurs non vaccinés. « Nous serons le premier pays en Europe à prendre cette mesure », a relevé vendredi le ministre maltais de la Santé.

La pandémie a fait au moins 4 013 756 morts dans le monde depuis l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi à partir de sources officielles vendredi. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, avec 606 806 décès pour 33 812 977 cas recensés.

65 000 supporters

Dans ce contexte, la perspective d'un rassemblement de 65 000 supporters de football dans le stade de Wembley à Londres dimanche soir pour la finale de l'Euro-2020 entre l'Angleterre et l'Italie suscite de vives inquiétudes.

Et encore davantage les festivités de la « troisième mi-temps », hors du stade, dans un pays où la quasi totalité des restrictions ont été levées mais que le variant Delta n'épargne pas, avec près de 30 000 nouveaux cas par jour au Royaume-Uni sur la semaine écoulée.

Les dernières restrictions liées à la pandémie doivent disparaître d'Angleterre le 19 juillet et, à partir du 16 août, les adultes considérés comme cas contacts mais totalement immunisés depuis au moins deux semaines, n'auront plus à s'isoler pendant dix jours.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.