Est-il possible d'atteindre l'objectif zéro-carbone sans anéantir l'économie ?

Un embouteillage dans le quartier d'Attaba, au centre de la capitale égyptienne, Le Caire, un militant pour le climat en France et des agriculteurs irakiens travaillant dans une ferme près de Khanaqin. (AFP/File Photos)
Un embouteillage dans le quartier d'Attaba, au centre de la capitale égyptienne, Le Caire, un militant pour le climat en France et des agriculteurs irakiens travaillant dans une ferme près de Khanaqin. (AFP/File Photos)
Des personnes à bord de leurs véhicules sont bloquées dans un embouteillage après la levée des restrictions imposées par le gouvernement sur fond de pandémie du COVID-19, à Prayagraj , le 21 juin 2021. (AFP/File Photo)
Des personnes à bord de leurs véhicules sont bloquées dans un embouteillage après la levée des restrictions imposées par le gouvernement sur fond de pandémie du COVID-19, à Prayagraj , le 21 juin 2021. (AFP/File Photo)
Un poisson mort du lac Powell se trouve sur le sable de la plage de Lone Rock, le 23 juin 2021 à Big Water, dans l'Utah, région qui souffre de périodes de sécheresse extrême. (AFP/File Photo)
Un poisson mort du lac Powell se trouve sur le sable de la plage de Lone Rock, le 23 juin 2021 à Big Water, dans l'Utah, région qui souffre de périodes de sécheresse extrême. (AFP/File Photo)
On voit sur cette photo la rivière San Gabriel et son lit dénudé, le 29 juin 2021, dans les montagnes de San Gabriel, près d'Azusa, en Californie. (AFP/File Photo)
On voit sur cette photo la rivière San Gabriel et son lit dénudé, le 29 juin 2021, dans les montagnes de San Gabriel, près d'Azusa, en Californie. (AFP/File Photo)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Est-il possible d'atteindre l'objectif zéro-carbone sans anéantir l'économie ?

Des personnes à bord de leurs véhicules sont bloquées dans un embouteillage après la levée des restrictions imposées par le gouvernement sur fond de pandémie du COVID-19, à Prayagraj , le 21 juin 2021. (AFP/File Photo)
Un poisson mort du lac Powell se trouve sur le sable de la plage de Lone Rock, le 23 juin 2021 à Big Water, dans l'Utah, région qui souffre de périodes de sécheresse extrême. (AFP/File Photo)
On voit sur cette photo la rivière San Gabriel et son lit dénudé, le 29 juin 2021, dans les montagnes de San Gabriel, près d'Azusa, en Californie. (AFP/File Photo)
  • La campagne « zéro émission nette d'ici à 2050 » gagne du terrain à l'approche de la 26e session de la Conférence des Parties (COP 26) qui se réunira à Glasgow en novembre prochain
  • Si la cession d'actifs peut redorer l'image des compagnies pétrolières, elle ne conduira pas toutefois à la décarbonisation souhaitée

BERNE, Suisse : Le réchauffement de la planète était inscrit à l'ordre du jour de la communauté internationale  bien avant que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ne conduise à l'adoption du Protocole de Kyoto en 1997, lequel constitue une étape décisive pour les défenseurs de l'environnement. Toutefois, c'est l'accord de Paris, conclu par 196 parties à la conférence COP21 en décembre 2015, qui promettait de changer la donne.

Cet accord prévoit de plafonner les hausses de température d'ici à la fin du siècle à 1,5 °C au-dessus des niveaux enregistrés à l'ère pré-industrielle. Pour y parvenir, les scientifiques estiment que le monde doit réduire ses émissions de carbone à zéro d'ici à 2050, ce qui exige de réduire ces émissions de 45 % entre 2010 et 2030.

Selon le World Resources Institute, 59 pays – responsables de 54 % des émissions de CO2 dans le monde –  se sont engagés à respecter la réduction nette des émissions de CO2 à un niveau contraignant. Les EAU envisagent d'atteindre leur objectif de zéro émission d'ici à 2050, devenant ainsi le premier pays de l'OPEP à s'engager dans cette voie.

Ainsi, le plus grand émetteur de CO2 au monde, en l'occurrence la Chine, a reporté à 2060 son échéance pour l'élimination nette de ses émissions, tout comme son voisin, le Kazakhstan. La Russie et l'Inde, responsables ensemble de 11,5 % des émissions de CO2 dans le monde, tardent à se prononcer.

Une importante dynamique se dessine néanmoins à l'approche de la 26e session de la Conférence des Parties (COP 26) qui se réunira à Glasgow en novembre prochain. C'est en 2020 que la plupart des pays qui se sont engagés à ce jour à atteindre des objectifs de zéro émission nette ont pris cet engagement. Les États-Unis ont suivi le mouvement en 2021.

En effet, les pays et les entités multilatérales, telles que l'Union européenne, sont dotés du pouvoir législatif nécessaire pour favoriser le changement. Cependant, c'est à la société civile qu'il revient de jouer un rôle important si l'on souhaite atteindre cet objectif de zéro émission.

Greta Thunberg illustre parfaitement ce rôle. Les grèves scolaires que cette militante suédoise a lancées ont mobilisé les jeunes à travers le monde et infléchi l'agenda politique de bon nombre de pays. Ainsi, les partis politiques ont été contraints de revoir leur stratégie en fonction de l'agenda vert afin d'obtenir des voix.

Cependant, les changements requis vont certes imprégner tous les aspects de notre vie. Il convient d'agir pour éliminer les centrales électriques au charbon, multiplier les sources d'énergie renouvelables, moderniser les bâtiments, décarboniser le ciment, le plastique, l'aviation et le transport maritime, étendre les réseaux de transport public et privilégier les véhicules électriques dans le transport routier. Et la liste est longue.

Un sapeur-pompier se bat contre les flammes dans une forêt sur les pentes des montagnes du Troodos, au moment où un incendie immense ravage l'île méditerranéenne de Chypre, dans la nuit du 3 juillet 2021. (AFP/File Photo)
Un sapeur-pompier se bat contre les flammes dans une forêt sur les pentes des montagnes du Troodos, au moment où un incendie immense ravage l'île méditerranéenne de Chypre, dans la nuit du 3 juillet 2021. (AFP/File Photo)

Tout ce qui précède nécessitera des investissements considérables. Les États-Unis ont d'ailleurs l'intention de consacrer une bonne partie de leurs dépenses d'infrastructure post-pandémie à la finance verte.

Au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Arabie saoudite fait figure de pionnier grâce aux initiatives vertes pour l'Arabie saoudite et le Moyen-Orient (Saudi and Middle East Green initiatives), qui prévoient de réduire les émissions de carbone de 60 % en recourant à des technologies propres dans le domaine des hydrocarbures mais aussi en plantant 50 milliards d'arbres, dont 10 milliards dans le Royaume.

En effet, John Kerry, l'envoyé spécial des États-Unis pour le climat, a salué la volonté de Riyad d'investir 5 milliards de dollars dans la plus importante usine d'hydrogène vert du monde à NEOM, la ville intelligente au bord de la mer Rouge, qui est actuellement en phase de construction.

Par ailleurs, l'Union européenne financera son « Green Deal » à hauteur de 600 milliards d'euros issus de son plan de relance post-pandémie, baptisé « Next Generation », et du budget septennal de la Commission européenne. Ce plan définit avec vigueur la marche à suivre pour décarboniser l'économie. Etant donné que le « Green Deal » comporte une dimension écologique, il pourrait révolutionner les tarifs à travers le monde par le biais de son système d'ajustement-carbone aux frontières.

Des personnes à bord de leurs véhicules sont bloquées dans un embouteillage après la levée des restrictions imposées par le gouvernement sur fond de pandémie du COVID-19, à Prayagraj , le 21 juin 2021. (AFP/File Photo)
Des véhicules coincés dans un embouteillage au milieu de vendeurs de rue et de marchands ambulants dans le quartier d'Attaba, au centre du Caire, la capitale de l'Égypte. (AFP/File Photo)

En outre, le prix du carbone est susceptible d'atteindre 85 euros par tonne d'ici à 2030, ce qui représente une augmentation de 50 %. Cela représente un pas dans la bonne direction. Toutefois, la tarification du carbone ne pourra être efficace que si elle est appliquée à l'échelle mondiale. Dans ce cas, elle peut devenir un mécanisme pour diriger les actions et allouer les investissements.

Ce scénario s'applique aux pays riches qui possèdent les fonds et la technologie nécessaires pour mener à bien des changements accélérés. Mais qu'en est-il des pays en développement, qui subissent d'importantes menaces climatiques avec peu de moyens pour s'adapter ?

Le protocole de Kyoto, l'accord de Paris et l'initiative verte des Nations unies contraignent tous les pays riches à soutenir les pays en développement en matière d'adaptation au changement climatique. Le Fonds Vert pour le Climat prévu dans le cadre de l'Accord de Paris, tout particulièrement, constitue une avancée majeure dans ce sens.

Cependant, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a dû rappeler aux pays riches leur promesse de consacrer 100 milliards de dollars par an au financement des efforts de réduction des émissions et d'adaptation au changement climatique entrepris par les pays en développement. Selon le quotidien The New York Times, un tiers seulement de ce montant a été réellement honoré.

EN BREF

* L'objectif de zéro émission nette sera atteint lorsque la totalité des gaz à effet de serre générés par l'homme sera neutralisée et éliminée de l'atmosphère.

 

Viennent par la suite les sources privées qui financent les initiatives « zéro émission ». Elles jouent un rôle particulièrement important, dans la mesure où le financement constitue l'une des pierres angulaires de l'Accord de Paris et implique dans ce programme les bailleurs de fonds du monde entier.

Les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) –  à savoir les facteurs autres que financiers sur lesquels les investisseurs se basent pour identifier les risques et les opportunités de croissance – représentent la catégorie d'actifs à la croissance la plus rapide au monde. La firme internationale Deloitte prévoit que la moitié des fonds gérés par des professionnels aux États-Unis, soit 34,5 billions de dollars, seront investis dans des projets conformes aux critères ESG d'ici à 2025.

Le 7 juillet, les sociétés Aviva Investors et Fidelity International, ainsi que 113 autres investisseurs qui gèrent des actifs d'une valeur de 4 200 milliards de dollars, ont exhorté 63 banques mondiales à se montrer plus entreprenantes en matière de changement climatique, notamment par la publication d'objectifs climatiques à court terme conformes au scénario « zéro émission nette » établi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avant la tenue des assemblées annuelles de leurs actionnaires.

Bien que cela semble être un signe encourageant, de nombreuses questions restent sans réponse au sujet notamment des normes à suivre et de ce que l'on appelle l'éco-blanchiment. À ce jour, les critères ESG ne font pas l'objet d'un consensus universel, même si plusieurs institutions, dont le Forum économique mondial (WEF), s'efforcent de créer leurs propres critères de référence.

Des élèves brandissant des pancartes lors d'un rassemblement sur le thème « School Strike 4 Climate » au cours d'une grève massive dans les écoles pour lutter contre le changement climatique, à Melbourne, le 21 mai 2021. (AFP/File Photo)
Des élèves brandissant des pancartes lors d'un rassemblement sur le thème « School Strike 4 Climate » au cours d'une grève massive dans les écoles pour lutter contre le changement climatique, à Melbourne, le 21 mai 2021. (AFP/File Photo)

La tendance à investir dans le respect des critères ESG achemine en effet les fonds vers les entreprises vertes et restreint la liste des investisseurs dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon.

La plupart des grandes entreprises ont adhéré à l'objectif « zéro émission nette en 2050 » et de nombreuses grandes compagnies pétrolières en Europe se présentent depuis quelque temps déjà comme des « entreprises énergétiques » et non plus comme des géants du pétrole. Elles prévoient en outre de se tourner massivement vers les énergies renouvelables.

Si ces évolutions conduisent à une production accrue d'énergie verte, elles peuvent également induire en erreur. Les grandes compagnies pétrolières cèdent davantage d'actifs, que d'autres entités, notamment celles spécialisées dans le capital-investissement ou les compagnies de pétrole nationales, s'arrachent à bon compte.

Ce réaménagement superficiel pourrait redorer l'image des compagnies pétrolières cotées en bourse, mais ne contribuera pas nécessairement à éliminer davantage de carbone.

Les fondamentalistes, quant à eux, préconisent de supprimer purement et simplement les hydrocarbures. En mai, l'AIE a publié un rapport titré « Net Zero by 2050 » (ou  Zéro émission nette d'ici à 2050), qui appelle à renoncer aux investissements dans les actifs pétroliers et gaziers situés à partir de 2021.

Un employé branche une voiture électrique Volkswagen (VW) ID.3 à un poste de chargement appartenant au constructeur automobile allemand Volkswagen, sur le site de production « Glassy Manufactory » (Glaeserne Manufaktur) à Dresde. (AFP/File Photo)
Un employé branche une voiture électrique Volkswagen (VW) ID.3 à un poste de chargement appartenant au constructeur automobile allemand Volkswagen, sur le site de production « Glassy Manufactory » (Glaeserne Manufaktur) à Dresde. (AFP/File Photo)

Ce rapport préconise de tripler les investissements dans les énergies propres pour les porter à 4 000 milliards de dollars d'ici à 2030. Si cette proposition part d'une bonne intention, elle est toutefois plus réaliste pour les pays développés, qui ont les moyens de prendre des mesures telles que le recours aux véhicules électriques. Cependant, le gaz demeure nécessaire dans les pays en développement, dans lesquels près de 800 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité, pour servir de combustible de transition abordable.

Selon le rapport de l'AIE, la nouvelle économie verte pourrait générer 30 millions d'emplois. Cependant, il a estimé à 5 millions le nombre d'emplois qui seraient supprimés, ce qui semble peu réaliste. En effet, le nombre de personnes qui travaillent dans le seul secteur du charbon est bien plus élevé que ce chiffre dans certains pays en développement.

En Occident, bon nombre de gouvernements sous-estiment le rôle que le captage, l'utilisation et le stockage du carbone (CCUS) joueront dans la décarbonisation de l'économie. Les décideurs devraient se montrer plus attentifs à la notion de l'économie circulaire du carbone, qui permettra de réduire, réutiliser, recycler et éliminer le carbone, approuvée par le G20.

Par ailleurs, aucune analyse intégrale, à la fois environnementale et économique, portant sur le cycle de vie des différentes sources d'énergie n'a encore été élaborée. La méconnaissance de leur impact pourrait entraîner des politiques défaillantes mais aussi une mauvaise allocation des fonds.

Compte tenu de tous ces éléments, il convient de mettre en place des structures réglementaires claires et prévisibles pour que les initiatives gagnent le soutien des investisseurs. Autrement dit, il faut s'attendre à ce que le voyage vers la «zéro  émission nette» soit cahoteux, parfois houleux, et moins aisé que beaucoup le souhaiteraient.

 

Cornelia Meyer est une économiste titulaire d'un doctorat, avec trente ans d'expérience dans le domaine de la banque d'investissement et de l'industrie. Elle est présidente et PDG de la société de conseil aux entreprises Meyer Resources. 
Twitter : @MeyerResources

NDRL : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.