Émeutes à la mort d'Adama Traoré: son frère Bagui acquitté aux assises

Assa Traoré, la sœur de Bagui Traoré, célèbre devant la cour d'assises du Val-d'Oise à Pontoise le 9 juillet 2021 après l'acquittement de Bagui Traoré lors d'un procès pour tentative de meurtre sur un policier. (Photo, AFP)
Assa Traoré, la sœur de Bagui Traoré, célèbre devant la cour d'assises du Val-d'Oise à Pontoise le 9 juillet 2021 après l'acquittement de Bagui Traoré lors d'un procès pour tentative de meurtre sur un policier. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 09 juillet 2021

Émeutes à la mort d'Adama Traoré: son frère Bagui acquitté aux assises

  • Outre Bagui Traoré, son ex-compagne et un homme accusé d’avoir été l'un des tireurs ont été acquittés
  • Deux hommes ont été reconnus coupables d’avoir été auteurs de tirs et condamnés à douze ans de réclusion criminelle et huit ans de prison, conformément aux réquisitions du parquet dans leur cas

PONTOISE : La cour d'assises du Val d'Oise a acquitté vendredi Bagui Traoré au procès des émeutes qui ont suivi la mort de son frère Adama en juillet 2016, et a prononcé jusqu'à 12 ans de réclusion criminelle pour deux hommes.

Cinq personnes étaient jugées depuis le 21 juin à Pontoise pour des tirs d'armes à feu sur les forces de l'ordre à Persan et Beaumont-sur-Oise au cours de violences urbaines particulièrement intenses les nuits qui ont suivi le décès du jeune homme noir de 24 ans, le 19 juillet 2016, peu après son interpellation par les gendarmes. 

Outre Bagui Traoré, son ex-compagne et un homme accusé d’avoir été l'un des tireurs ont été acquittés. 

Deux hommes ont été reconnus coupables d’avoir été auteurs de tirs et condamnés à douze ans de réclusion criminelle et huit ans de prison, conformément aux réquisitions du parquet dans leur cas.

Dans ce dossier "hors normes" aux 13.000 pièces cotées, quelque 90 parties civiles et 1.700 questions auxquelles devait répondre la cour, il a fallu une trentaine d'heures - dont une nuit à l'hôtel - au jury présidé par l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, pour accoucher d'un verdict.

À l’annonce de l’acquittement de Bagui Traoré, des applaudissements et des vivats de ses soutiens ont éclaté dans une des grandes tentes de retransmission, installée dans le hall du tribunal. Une partie des dizaines de gendarmes parties civiles étaient venus en uniforme, dans la salle, assister au prononcé du verdict.

Personnage central de ce procès, Bagui Traoré était accusé d'être l'un des instigateurs des émeutes. L'athlétique jeune homme de 29 ans, qui comparaissait détenu dans le box, a clamé son innocence tout au long des cinq ans de procédure.

Mardi, après deux semaines et demi de débats denses, un coup de tonnerre a retenti à l'audience : le ministère public a requis son acquittement. Les avocats généraux ont estimé que les éléments matériels manquaient pour prouver qu'il faisait partie des tireurs ou leur avait donné des ordres.

Aux débuts du procès, des gendarmes et policiers parties civiles ont défilé à la barre pour raconter le chaos et la tension extrême de ces nuits d'émeutes, où leur hiérarchie a refusé l'utilisation d'armes létales pour riposter aux tirs, en dépit du danger.

Dans ses plaidoiries mercredi, la défense de Bagui Traoré a pour sa part fustigé un "naufrage" de l'institution judiciaire et accusé les enquêteurs de l'avoir ciblé pour "faire diversion" à la mort de son frère Adama. Un drame toujours en cours d'instruction et dont l'ombre a hanté tout le procès.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.