GENÈVE: Les colonies israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie constituent un crime de guerre, a affirmé vendredi un enquêteur des droits de l’homme des Nations unies, appelant les pays à infliger un coût à Israël pour son «occupation illégale».
Michael Lynk, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires occupés, s’exprimait lors d’une session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, boycottée par Israël qui ne reconnaît pas son mandat, et ne coopère pas avec lui.
«Je considère que les colonies israéliennes constituent effectivement un crime de guerre», a indiqué M. Lynk. Selon lui, les colonies violent l’interdiction absolue pour une puissance occupante de transférer une partie de sa population civile dans un territoire occupé, ce qui constitue la définition d’un crime de guerre selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).
«Cette conclusion oblige la communauté internationale à faire comprendre clairement à Israël que son occupation illégale et son mépris du droit international et de l’opinion internationale, ne peuvent plus être gratuits », a déclaré M. Lynk au Forum des droits de l’homme de Genève.
De nombreux pays estiment que ces colonies violent le droit international, mais Israël conteste ce point de vue, et invoque des liens bibliques et historiques avec la terre, ainsi que des préoccupations sécuritaires.
Dans une déclaration séparée, M. Lynk a indiqué que les colonies israéliennes étaient «le moteur de l’occupation israélienne vieille de cinquante-quatre ans». Il existe maintenant près de 300 colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, avec plus de 680 000 colons israéliens, a-t-il précisé. Les États-Unis, alliés les plus proches d’Israël qui ont le statut d’observateur au Conseil, ne figuraient pas sur la liste des intervenants au débat.
Pour Lotte Knudsen, ambassadrice de l’Union européenne auprès des Nations unies à Genève, les colonies sont illégales en vertu du droit international, reflétant la position de la plupart des pays sur cette question. «Des actions comme les transferts forcés, les expulsions, les démolitions et la confiscation des maisons ne feront qu’aggraver un environnement déjà tendu.»
Le représentant palestinien à l’ONU, Ibrahim Khraishi, a mentionné qu’Israël détenait 5 000 Palestiniens, dont certains depuis plus de vingt ans. Les Palestiniens souhaitent établir un État indépendant en Cisjordanie et à Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale, mais la question des colonies juives sur les terres conquises par Israël lors de la guerre de 1967 constitue depuis longtemps un obstacle au processus de paix. Le dernier cycle de négociations avait échoué en 2014.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com