Sans fanfaronnade, mais sans déshonneur: Joe Biden justifie le retrait définitif d'Afghanistan

Pressé de questions sur le sort qui attend les Afghans, si jamais le pays devait sombrer dans la guerre civile, Joe Biden habituellement très empathique n'a pas dévié de sa ligne. (Photo, AFP)
Pressé de questions sur le sort qui attend les Afghans, si jamais le pays devait sombrer dans la guerre civile, Joe Biden habituellement très empathique n'a pas dévié de sa ligne. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 09 juillet 2021

Sans fanfaronnade, mais sans déshonneur: Joe Biden justifie le retrait définitif d'Afghanistan

  • Il a fallu attendre 2011 pour que les troupes américaines quittent l'Irak, laissant un pays en proie au chaos, berceau du groupe terroriste Etat islamique
  • Le président n'a cédé qu'un instant à son penchant pour les anecdotes personnelles touchantes, en évoquant ses voyages en Afghanistan notamment en tant que vice-président

WASHINGTON : Comment finir une guerre sans la gagner, mais sans déshonneur? C'est ce qu'a tenté de faire Joe Biden jeudi en justifiant la fin de vingt années d'intervention militaire en Afghanistan.

Pour le président américain, pas de doute, les Etats-Unis, qui boucleront leur retrait "le 31 août", "ont atteint leurs objectifs" en Afghanistan.

A savoir: "Mettre la main sur les terroristes qui nous ont attaqué le 11 septembre", éliminer Oussama ben Laden, et plus généralement "faire reculer la menace terroriste" pour que l'Afghanistan ne soit plus "une base d'où conduire des attaques contre les Etats-Unis".

Depuis plusieurs jours les annonces se succédaient sur le retrait rapide et à bas bruit des troupes américaines d'Afghanistan, mais aussi sur les offensives militaires des talibans, sans prise de parole solennelle du président démocrate.

Jeudi, Joe Biden s'est finalement adressé aux Américains, depuis la Maison Blanche, sur un ton très ferme, mais en se gardant de tout triomphalisme.

Qu'on ne le prenne pas à commettre les mêmes erreurs qu'un George W. Bush trop sûr de lui à propos de la guerre en Irak.

Irak et Vietnam

"Non, ce n'est pas +mission accomplie+", a assuré Joe Biden. Il faisait référence à un discours prononcé par George W. Bush à bord d'un porte-avions américain, sous une banderole portant ce slogan, en 2003, une mise en scène qui s'était presque immédiatement retournée contre lui.

Il a en effet fallu attendre 2011 pour que les troupes américaines quittent l'Irak, laissant un pays en proie au chaos, berceau du groupe terroriste Etat islamique.

Joe Biden, du haut de ses 78 ans, s'est montré jeudi très soucieux d'éviter les comparaisons historiques fâcheuses, lui dont la longue carrière politique n'a pas été exempte de faux pas en matière militaire - il avait ainsi voté pour l'invasion de l'Irak, ce qui lui est encore reproché aujourd'hui.

A une opinion publique américaine certes lasse de la plus longue des guerre de l'Amérique, mais aussi très attachée à ses troupes, le président a ainsi assuré qu'il y avait "zéro" comparaison possible entre le départ d'Afghanistan, et la fin piteuse de la guerre au Vietnam.

"Il n'y aura personne qu'il faudra évacuer par les airs du toit d'une ambassade américaine aux Etats-Unis en Afghanistan. Ce n'est pas du tout comparable", a-t-il martelé, en référence à un épisode célèbre, l'évacuation par hélicoptère d'Américains et de Vietnamiens organisée à la hâte à Saïgon, au printemps 1975.

«Non. Non, non, non.»

Le président n'a cédé qu'un instant à son penchant pour les anecdotes personnelles touchantes, en évoquant ses voyages en Afghanistan notamment en tant que vice-président, et sa rencontre avec une femme qui suppliait les Américains de rester dans le pays afin de pouvoir continuer ses études.

C'était "déchirant", a-t-il dit, estimant que les femmes afghanes avaient de "bonnes raisons" d'avoir peur aujourd'hui.

Tout en assurant que Washington allait continuer à soutenir l'Afghanistan, et en promettant que les Afghans qui avaient servis d'interprètes aux forces américaines auraient "leur place" aux Etats-Unis, le président américain a pris bien soin d'insister sur la responsabilité des autorités de Kaboul.

Ces dernières ont selon lui "la capacité" d'assurer la continuité du gouvernement, à condition de trouver la "cohésion" nécessaire. Joe Biden a aussi jugé "pas inévitable" que le pays tombe aux mains des talibans.

Mais il n'en pense pas moins que "la probabilité qu'il n'y aura qu'un gouvernement uni en Afghanistan contrôlant tout le pays est hautement invraisemblable".

Pressé de questions sur le sort qui attend les Afghans, si jamais le pays devait sombrer dans la guerre civile, Joe Biden habituellement très empathique n'a pas dévié de sa ligne.

A la question: "Les Etats-Unis seront-ils responsables des vies de civils afghans qui pourraient être perdues après le retrait des troupes?", le président américain a répondu, en haussant le ton et en martelant son pupitre: "Non. Non, non, non. C'est aux Afghans de décider quel gouvernement ils veulent". 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.