En Irak, les attaques se suivent et se ressemblent, mais jusqu'à quand?

La base aérienne d'Aïn al-Assad, dans l’ouest de l’Irak (Photo, AFP).
La base aérienne d'Aïn al-Assad, dans l’ouest de l’Irak (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 08 juillet 2021

En Irak, les attaques se suivent et se ressemblent, mais jusqu'à quand?

  • En plein désert, la base aérienne d'Aïn al-Assad, qui abrite des militaires --principalement américains-- de la coalition antijihadistes, n'en est pas à sa première attaque
  • Selon le général irakien Hamad Namess, ce sont 24 roquettes au total qui ont été tirées mercredi depuis un camion qui transportait de la farine

AIN-AL-ASSAD: Une carcasse de camion calciné gît devant une mosquée aux murs bleus éventrés. Un jeune homme, la tête bandée, se demande pourquoi les Irakiens doivent « payer le prix » de la confrontation de moins en moins feutrée qui oppose Américains et groupes pro-iraniens.

Au lendemain de l'une des attaques les plus importantes de ces derniers mois --14 roquettes tirées mercredi contre une base militaire dans l'ouest de l'Irak--, Hamza Abdulrazzaq, blessé par un éclat d'obus, laisse éclater sa colère : « toute la zone a été touchée, des maisons incendiées, des fenêtres brisées. De quoi sommes-nous coupables ? On aimerait que le gouvernement assure notre sécurité ».

En plein désert, la base aérienne d'Aïn al-Assad, qui abrite des militaires --principalement américains-- de la coalition antijihadistes, n'en est pas à sa première attaque. Mais l'ampleur de l'opération est inédite. 

Selon le général irakien Hamad Namess, ce sont 24 roquettes au total qui ont été tirées mercredi depuis un camion qui transportait de la farine. « Le véhicule avait toutes les autorisations nécessaires pour franchir les check-points », a-t-il précisé à la presse, invitée jeudi sur les lieux.

Quatorze ont atteint leur but, faisant deux blessés légers sur la base, selon le porte-parole de la coalition, le colonel Wayne Marotto, qui a promis sur Twitter que les auteurs « rendraient des comptes à 100% » et annoncé des représailles américaines à venir.

En Irak, depuis des mois, les attaques se suivent et se ressemblent. Roquettes ou drones piégés visent des bases militaires ou l'ambassade américaine. Ces derniers jours, elles sont quotidiennes et se sont déroulées dans l'Ouest, à Bagdad et à Erbil, capitale du Kurdistan irakien (nord).

Parfois revendiquées par des groupes inconnus qui réclament le départ de « l'occupant américain » ou promettent de « venger » la mort de combattants tués dans des frappes américaines, elles sont attribuées aux factions pro-iraniennes en Irak rassemblées sous l'ombrelle du Hachd al-Chaabi. Cette puissante coalition, intégrée politiquement et militairement aux institutions irakiennes, salue régulièrement ces attaques mais ne les a jamais officiellement revendiquées.

Le Hachd a cependant promis de « venger » sa dizaine de combattants tués dans des frappes américaines le 28 juin en Irak et en Syrie --où une attaque aux drones piégés contre des Américains a également été déjouée lundi.

Paris condamne des «actes de déstabilisation» en Irak

La France a condamné jeudi « avec la plus grande fermeté » les attaques qui se multiplient à Bagdad, en particulier contre les intérêts américains, et dénoncé dans un communiqué des « actes de déstabilisation ».

« La multiplication des attaques contre des emprises diplomatiques et les bases de la Coalition internationale contre Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique, ndlr) est inacceptable », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Face à ces actes de déstabilisation qui portent atteinte à la sécurité de tous les Irakiens, la France rappelle son attachement à la souveraineté de l'Irak ainsi qu'à la stabilité de la région autonome du Kurdistan », poursuit-il.

« La France appelle à une coopération accrue avec les autorités irakiennes et au renforcement des efforts de coordination entre ces dernières pour faire cesser ces attaques et traduire leurs auteurs en justice », précise le Quai d'Orsay.

« La France réitère sa détermination à poursuivre son action dans le cadre de la Coalition internationale » contre le groupe Etat islamique « avec ses partenaires locaux et internationaux, pour prévenir le risque de résurgence de cette organisation terroriste ».

Cycle dangereux

Attaques, représailles, pour de nombreux experts, le dangereux cycle enclenché depuis des mois n'est pas près de s'achever.

Il y a bien eu une cinquantaine d'opérations des pro-Iran contre des intérêts américains en Irak depuis le début de l'année mais elles sont davantage pour le moment des démonstrations de force visant à faire passer des messages, estiment les experts.

Le premier but des groupes pro-iraniens, qui ont promis de venger l'ancien n°2 du Hachd, l'Irakien Abou Mehdi al-Mohandis, tué avec le puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain en janvier 2020 à Bagdad, est « d'éviter de perdre leur crédibilité au sein de leur base », explique Hamdi Malik, spécialiste des groupes armés irakiens.

« En n'agissant pas, ils risquent aussi de perdre le respect des autres composantes de ‘l'axe de la résistance’ », les pro-Iran en Syrie, au Liban ou au Yémen, souligne-t-il.

Du côté américain, « le but est d'endiguer l'influence et l'autorité de ces milices » pro-iraniennes qui agissent sous l'oeil impuissant de l'Etat irakien. A chaque attaque, ce-dernier menace sans avoir jamais pu amener aucun auteur devant la justice, souligne Marsin AlShamary, chercheuse au Brookings Institute.

Washington et Téhéran, engagés par ailleurs dans de très difficiles négociations pour relancer l'accord sur le nucléaire iranien, laissent leurs tensions s'exacerber en Irak et en Syrie.

« Il y a un lien général entre les deux dossiers, mais il ne faut pas perdre de vue que les groupes qui opèrent en Irak ont une idéologie et des objectifs qui leur sont propres », analyse la chercheuse.

Selon elle, le cycle d'attaques et de représailles va se poursuivre, mais personne « n'a intérêt à l'escalade ».

Jusqu'à quand ? Les groupes armés irakiens « jouent avec le feu », estime un haut responsable militaire irakien.


Offensive israélienne tous azimuts sur Beyrouth

Des volutes de fumée s'élèvent au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth, après une frappe israélienne, vue de Baabda (Liban), le 26 novembre 2024. (Reuters)
Des volutes de fumée s'élèvent au-dessus de la banlieue sud de Beyrouth, après une frappe israélienne, vue de Baabda (Liban), le 26 novembre 2024. (Reuters)
Short Url
  • Les attaques se multiplient peu avant que les autorités israéliennes ne discutent de l'approbation de l'accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah, qui prendrait effet à 6 heures du matin mercredi
  • La population craint qu'Israël n'ait l'intention de déverser sa colère sur le Liban en menant des attaques incessantes tout au long de la dernière journée avant l'accord de paix

BEYROUTH : Les attaques israéliennes sur le Liban ont connu une escalade inattendue mardi, environ deux heures avant une réunion prévue du cabinet de sécurité israélien pour discuter et éventuellement approuver un accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah qui, s'il est ratifié, prendrait effet à 6 heures du matin mercredi.

Des missiles lourds, dont certains contenaient des bombes à fragmentation, ont été tirés par des avions de guerre volant à basse altitude sur Beyrouth et sa banlieue sud, après que les habitants eurent été invités à évacuer les lieux. Des villes du sud du Liban et des parties de la Bekaa ont également été visées au même moment.

Une alerte israélienne demandant aux habitants de Naqoura de quitter immédiatement la zone et de se déplacer au nord de la rivière Awali a fait craindre que l'intention soit de détruire des quartiers de la ville frontalière qui avaient échappé aux dommages causés par les précédentes frappes aériennes.

À Beyrouth, sans avertissement préalable, une frappe aérienne a touché un bâtiment du quartier de Nowayri abritant des personnes déplacées. Il se trouvait à proximité d'un centre médical affilié à la mosquée Khatam Al-Anbiya. Alors que les équipes de secours s'efforçaient de sauver les survivants piégés dans les décombres, les premiers chiffres du ministère de la santé indiquaient qu'au moins trois personnes avaient été tuées et 26 blessées dans le bâtiment visé, qui s'est partiellement effondré, et dans les propriétés avoisinantes.

Quelques minutes après cette attaque, les autorités israéliennes ont lancé 24 avertissements aux habitants de la banlieue sud de la ville. Dans les dix minutes qui ont suivi ces alertes, des avions de guerre ont simultanément attaqué les quartiers de Haret Hreik, Burj Al-Barajneh, Bir Al-Abed, Chiyah, Ghobeiry, Hay Madi, Jamous, Sfeir, Tayouneh, Old Saida Road et Ouzai. Les cartes qui accompagnaient les avertissements indiquaient que la plupart des lieux visés contenaient des immeubles résidentiels, des cafés, des restaurants et des écoles.

Une source de sécurité a déclaré que les raids ont détruit ou endommagé plus de 100 bâtiments résidentiels, ce qui représente la plus grande destruction en une seule série d'attaques depuis l'escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah il y a 64 jours.

L'armée israélienne a déclaré avoir frappé "sept cibles de gestion et de stockage de fonds du Hezbollah, ainsi que des centres de commandement du Hezbollah et des succursales de Qard Al-Hassan (institution financière)".

D'autres attaques ont visé le gouvernorat de Baalbek-Hermel, où des avions de guerre ont frappé Bouday, Yamouneh, Al-Ansar et Taraya. Un raid a visé la zone autour d'un avant-poste de l'armée libanaise à Douris, près de l'hôpital universitaire Dar Al-Amal, qui a été touché la semaine dernière. Le directeur de l'hôpital et un certain nombre de médecins figureraient parmi les morts.

Les Libanais ont publié des messages sur les réseaux sociaux pour exprimer leurs craintes que les autorités israéliennes n'aient l'intention de déverser leur colère sur le Liban en menant des attaques incessantes tout au long de la dernière journée précédant l'entrée en vigueur d'un accord de cessez-le-feu.

Face à cette escalade sans précédent, on ne sait toujours pas si un accord de paix sera conclu ou si les négociations échoueront, ce qui pourrait entraîner une nouvelle escalade.

La chaîne de l'armée israélienne a rapporté que "le ministre de la défense Israël Katz et le chef de l'état-major général des forces de défense israéliennes Herzi Halevi ont approuvé les plans visant à poursuivre les opérations d'attaque sur le front nord".

À la suite d'une réunion avec la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, M. Katz a publié une série de déclarations fermes dans lesquelles il affirme qu'Israël "agira contre toute menace, à tout moment et en tout lieu" et que "nous demanderons à la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) d'appliquer effectivement l'accord (de cessez-le-feu)".

Il a ajouté : "Toute maison reconstruite dans le sud du Liban qui contient une base terroriste sera détruite, tout armement sera attaqué, toute tentative de contrebande d'armes sera déjouée, et toute menace contre notre pouvoir et les citoyens d'Israël sera immédiatement détruite".

Les médias israéliens ont déclaré que tout accord approuvé mardi "ne sera pas la fin de la guerre mais un cessez-le-feu qui sera évalué quotidiennement".

Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammed Raad, a déclaré que "l'ennemi israélien pourrait agir de façon malhonnête pour imposer des amendements à l'accord de cessez-le-feu ... afin de mettre fin à l'efficacité de la résistance".

Il a ajouté : "Toute modification, qu'il s'agisse d'ajouter ou de retirer du texte de la résolution 1701, est quelque chose qu'aucune personne rationnelle n'accepterait".

La résolution 1701 a été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2006 dans le but de résoudre le conflit qui opposait cette année-là Israël et le Hezbollah. Elle appelle à la cessation des hostilités, au retrait des forces israéliennes du Liban, au retrait du Hezbollah et d'autres forces des parties du pays situées au sud du fleuve Litani, et au désarmement du Hezbollah et d'autres groupes armés.

L'Autorité israélienne de radiodiffusion a rapporté : "Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté un accord de cessez-le-feu à la suite de l'assurance donnée par les États-Unis de fournir à Israël des armes interdites.

Il a déclaré que "l'appel lancé aux habitants des villes du nord pour qu'ils retournent chez eux interviendra deux mois après la mise en œuvre de l'accord" et que "toute menace indirecte non traitée par les forces de la FINUL sera traitée par Israël lui-même, qui contrecarrera toute tentative de contrebande d'armes vers le Hezbollah".

Dans un rapport citant des informations fournies par un fonctionnaire anonyme, la chaîne d'information israélienne Channel 12 a déclaré : "L'accord est maintenant entré dans sa phase de mise en œuvre : "L'accord est maintenant entré dans la phase d'affinage de la formulation et de clarification des détails sans altérer les termes essentiels, dans l'attente de l'approbation officielle.

Selon d'autres médias, l'accord prévoit "un retrait progressif des forces israéliennes des zones où elles sont entrées au Sud-Liban dans les 60 jours" afin de permettre le déploiement de l'armée libanaise, tandis qu'un comité de cinq membres, composé de représentants des États-Unis, de la France, du Liban, d'Israël et de la FINUL, supervisera la mise en œuvre du cessez-le-feu.

Pendant ce temps, la radio de l'armée israélienne a rapporté que "les forces de la Brigade Golani ont atteint la zone de la rivière Litani, qui est située à 10 kilomètres de profondeur dans le sud du Liban". L'armée a également déclaré avoir tué "Ahmad Sobhi Hazima, le commandant des opérations dans le secteur côtier du Hezbollah".

Les frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban mardi auraient fait un grand nombre de victimes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Parmi elles, un berger de 91 ans, Qadduh, originaire de Nabatieh, a été tué après avoir choisi de rester dans sa maison plutôt que de la quitter.

Le Hezbollah, quant à lui, a déclaré que ses forces avaient attaqué "les colonies de Kiryat Shmona, Avivim et Al-Manara".

Le groupe a également pris pour cible "le site de Habushit au sommet du mont Hermon dans le Golan syrien occupé, et a attaqué la caserne Ma'ale Golani avec des drones suicides".


L'armée israélienne appelle à évacuer 20 zones de la banlieue sud de Beyrouth

L'armée israélienne a appelé mardi à l'évacuation d'une vingtaine de zones dans la banlieue sud de Beyrouth abritant selon elle des infrastructures du Hezbollah, avant qu'une série de frappes secouent ce secteur selon des images de l'AFPTV. (AFP)
L'armée israélienne a appelé mardi à l'évacuation d'une vingtaine de zones dans la banlieue sud de Beyrouth abritant selon elle des infrastructures du Hezbollah, avant qu'une série de frappes secouent ce secteur selon des images de l'AFPTV. (AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne a appelé mardi à l'évacuation d'une vingtaine de zones dans la banlieue sud de Beyrouth abritant selon elle des infrastructures du Hezbollah
  • Une vingtaine de bâtiments dans les quartiers de Haret Hreik, Ghobeiry, Bourj el-Barajneh et Al-Hadath, bastions du Hezbollah dans la banlieue sud sont visés

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mardi à l'évacuation d'une vingtaine de zones dans la banlieue sud de Beyrouth abritant selon elle des infrastructures du Hezbollah, avant qu'une série de frappes secouent ce secteur selon des images de l'AFPTV.

"Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, vous devez évacuer immédiatement ces bâtiments et ceux adjacents et vous en éloigner à une distance d'au moins 500 mètres", indique le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, dans des messages sur X et Telegram accompagnés de plans localisant une vingtaine de bâtiments dans les quartiers de Haret Hreik, Ghobeiry, Bourj el-Barajneh et Al-Hadath, bastions du Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise.

 


Israël: Netanyahu dit que le cabinet de sécurité va adopter un cessez-le-feu au Liban «ce soir»

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes. (AFP)
Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir "cet après-midi" pour discuter de l'accord de cessez-le-feu au Liban où Israël est en guerre contre le Hezbollah, a déclaré mardi Sharren Haskel, vice-ministre des Affaires étrangères israéliennes. (AFP)
Short Url
  • Les États-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et le G7 ont tous fait pression pour une cessation des hostilités entre Israël et la puissante formation libanaise armée et soutenue par l'Iran
  • Le cabinet de sécurité israélien va adopter un cessez-le-feu au Liban "ce soir", a annoncé M. Netanyahu

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé mardi que son cabinet de sécurité allait adopter "dans la soirée" un cessez-le-feu dans la guerre avec le Hezbollah libanais, qui doit mettre fin à plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte au Liban.

Les États-Unis, l'Union européenne, les Nations unies et le G7 ont tous fait pression pour une cessation des hostilités entre Israël et la puissante formation libanaise armée et soutenue par l'Iran.

Le cabinet de sécurité israélien va adopter un cessez-le-feu au Liban "ce soir", a annoncé M. Netanyahu.

Il a averti toutefois que son pays "répondra" si le Hezbollah viole la trêve et conservera une liberté d'action "totale" au Liban.

Une trêve au Liban permettra à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", a-t-il encore dit.

Il s'exprimait à l'issue d'une journée marquée par les plus violents raids israéliens sur Beyrouth, depuis que Israël a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements massifs visant le Hezbollah pro-iranien dans le pays voisin, puis y a entamé le 30 septembre des opérations au sol dans le sud.

Un cessez-le-feu doit aussi aider à mettre fin au conflit à Gaza, avait estimé, avant l'annonce de l'accord, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Les ministres des affaires étrangères du G7 avaient eux appelé mardi à un "cessez-le-feu immédiat", tandis que le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, déclaré que le gouvernement israélien n'avait "plus d'excuses" pour le refuser.

Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les Etats-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu mardi que son pays agirait "avec force" en cas de violation d'un accord.

La médiation internationale a pris pour base la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

M. Netanyahu va toutefois devoir convaincre ses alliés d'extrême-droite: lundi, son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a estimé qu'un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".

"Se venger des Libanais" 

Avant de donner son feu-vert, Israël a multiplié mardi ses bombardements aériens en plein centre de la capitale libanaise - où au moins dix personnes ont été tuées selon les autorités libanaises - et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, après des appels à évacuer.

Un député du Hezbollah, Amin Cherri, a accusé Israël de vouloir "se venger des Libanais" avant un cessez-le-feu.

L'armée israélienne a fait état dans l'après-midi de plus de 20 projectiles tirés du Liban contre Israël. Elle a aussi fait part de frappes dans le sud du Liban et d'une opération terrestre dans "la région du fleuve Litani", au nord duquel Israël dit vouloir repousser le Hezbollah.

La guerre a qui fait rage depuis octobre 2023 dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas s'est propagée au Liban après un an d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise.

Israël affirme vouloir neutraliser dans le sud du Liban le Hezbollah, qui a ouvert un front contre lui le 8 octobre 2023 en soutien à son allié du Hamas, pour permettre le retour de quelque 60.000 habitants du nord chassés par ses tirs.

Selon le ministère libanais de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier. Les hostilités ont déplacé quelque 900.000 personnes, selon l'ONU.

Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

Avant l'annonce du cessez-le-feu, des habitants du nord d'Israël interrogés par l'AFP s'y affirmaient opposés: "à mon avis, ce serait une grave erreur tant que le Hezbollah n'aura pas été complètement éliminé", déclarait ainsi Maryam Younnes, une étudiante de 29 ans.

Mardi soir, des manifestants s'étaient rassemblés devant le ministère de la défense à Tel-Aviv pour protester contre un accord.

Selon le ministère de la Santé, près de 3.800 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier.

Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

22 morts à Gaza 

L'armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, dont 11 dans une école abritant des déplacés dans le nord.

En ce début d'hiver, des milliers de déplacés tentent, avec des moyens dérisoires, de se protéger de la pluie et du froid.

L'hiver va être "horrible", a prévenu Louise Wateridge, une porte-parole de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), alors que les Gazaouis "n'ont pas les choses les plus basiques depuis 13 mois: ni nourriture, ni eau, ni abri".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.207 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44.249 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.