L'ex-président Zuma en prison, test pour la jeune démocratie sud-africaine

Des responsables sont vus au centre correctionnel d'Estcourt, où l'ancien président sud-africain Jacob Zuma a commencé à purger sa peine de 15 mois pour outrage à la Cour constitutionnelle, à Estcourt, le 8 juillet 2021.  (AFP)
Des responsables sont vus au centre correctionnel d'Estcourt, où l'ancien président sud-africain Jacob Zuma a commencé à purger sa peine de 15 mois pour outrage à la Cour constitutionnelle, à Estcourt, le 8 juillet 2021. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

L'ex-président Zuma en prison, test pour la jeune démocratie sud-africaine

  • La semaine dernière, le plus haute cour du pays l'avait condamné à 15 mois de prison ferme pour avoir trop souvent refusé de témoigner devant la commission anticorruption
  • L'ANC, parti historique au pouvoir depuis les premières élections démocratiques en 1994, a salué une victoire pour l'"indépendance de la justice"

JOHANNESBURG : L'ex-président sud-africain Jacob Zuma, accablé par une série de scandales de corruption, a passé sa première nuit en prison: inédit en Afrique du Sud et test d'ampleur pour les institutions de cette jeune démocratie. 

Le charismatique et sulfureux Zuma, qui a gagné ses lettres de noblesse en passant dix ans en prison aux côtés de l'icône Nelson Mandela avant d'assurer le renseignement pour l'ANC en exil sous l'apartheid, a mis fin au suspense et s'est rendu. A la sidération quasi-générale. 

Le "freedom fighter" déchu, autrefois surnommé "Teflon" en raison de son talent pour échapper la justice, a tenu le pays en haleine jusque près de minuit mercredi, ultimatum posé pour son incarcération.

Puis un convoi de voitures a fendu la nuit devant sa résidence de Nkandla, en pays zoulou (Est), entourée de quelques partisans irréductibles, pour filer vers la prison moderne d'Escourt à quelque 200 km.

La semaine dernière, le plus haute cour du pays l'avait condamné à 15 mois de prison ferme pour avoir trop souvent refusé de témoigner devant la commission anticorruption.

Cette instance créée en 2018 face à l'ampleur des scandales entourant le président Zuma, l'année même où il a été contraint à la démission, a déjà recueilli une quarantaine de témoignages le mettant en cause.

Après plusieurs recours ces derniers jours pour contester sa sentence, M. Zuma, 79 ans, a fini par se constituer prisonnier. Pas "un aveu de culpabilité", a immédiatement réagi son porte-parole Mzwanele Manyi, qui a prévenu jeudi qu'il resterait injoignable le temps de digérer cette "tragédie".

De nombreux Sud-Africains ont salué l'incarcération de Zuma, marqueur d'un respect des règles démocratiques. "Personne n'est au-dessus de la loi", ont répété de nombreux témoins et acteurs ces derniers jours.

« Jour de gloire »

L'ancienne médiatrice de la République Thuli Madonsela a salué "un jour de gloire" qui montre "la prévalence de l'Etat de droit". Mais sur le plan humain, a-t-elle nuancé auprès de l'AFP, "c'est désolant d'avoir à envoyer" un vieux monsieur et un combattant anti-apartheid "en prison simplement parce qu'il refuse de rendre des comptes". 

C'est elle qui avait détaillé dans un rapport accablant et au fort retentissement en 2016 comment une fratrie d'hommes d'affaires d'origine indienne, les Gupta, avait pillé les ressources publiques sous sa présidence (2009-2018).

L'inoxydable Zuma, dont le deuxième prénom Gedleyihlekisa signifie en zoulou "celui qui rit en broyant ses ennemis", a bien tenté de plaider son âge avancé et l'iniquité -- comparable selon lui aux méthodes de l'apartheid -- de l'emprisonner sans jugement.

Mais ces arguments, comme les menaces de chaos dans le pays si l'on "osait" venir le chercher, n'ont pas mobilisé.

Et le ministre de la Police Bheki Cele, qui s'était montré plus qu'hésitant à l'arrêter, a finalement fait volte-face, se disant obligé de respecter la loi. 

L'ANC, parti historique au pouvoir depuis les premières élections démocratiques en 1994, a salué une victoire pour l'"indépendance de la justice". Même si plusieurs de ses hauts responsables ont affiché récemment leur solidarité avec le "camarade Zuma".

"M. Zuma et ses partisans doivent être tenus responsables", a insisté la Fondation Mandela. "Sa stratégie juridique a consisté à brouiller les pistes et à retarder" le travail de la justice, a-t-elle regretté, considérant son arrestation comme une première étape. 

M. Zuma, avant la prison, avait obtenu que la Cour constitutionnelle réexamine sa sentence lundi prochain. Et le ministre de la Justice a précisé que comme tout détenu, il pouvait espérer une libération conditionnelle au bout d'un quart de sa peine, soit un peu plus de trois mois. 

Un autre rendez-vous judiciaire devrait l'occuper dès le 19 juillet: la reprise du procès pour corruption dans une affaire de pots-de-vin vieille de plus de 20 ans impliquant le groupe français Thales.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.