PARIS : Pour célébrer les 150 ans de la République, Emmanuel Macron défendra vendredi au Panthéon les valeurs de la République et fustigera les « tentations séparatistes », avant de présider une cérémonie de naturalisation pour six nouveaux citoyens, a indiqué mardi son entourage.
Le chef de l'Etat commémorera le 4 septembre 1870, date de la proclamation de la Troisième république après le Second Empire. Deux jours plus tôt, Napoléon III avait capitulé à Sedan.
Emmanuel Macron en profitera pour adresser « un message ferme contre les tentations séparatistes » en rappelant les droits et devoir des citoyens et les principes républicains comme « l'égalité des chances », la laïcité, le modèle social de solidarité, l'égalité femmes-hommes et la défense de la langue française, selon la même source.
Son discours intervient en amont du projet de loi contre les séparatismes prévu pour l'automne, qui vise l'islam politique mais aussi les dérives sectaires ou communautaristes.
Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté, a cité parmi les pistes envisagées la création d'une « charte de la laïcité et des valeurs de la République » pour les associations ou des mesures contre des imams qui prêchent contre l'égalité femmes-hommes.
Le chef de l'Etat remet ainsi en chantier un dossier lancé en février, avant d'être interrompu par la crise sanitaire. Il avait alors annoncé, dans un quartier populaire de Mulhouse, un plan contre le « séparatisme islamiste » comprenant la fin des imams étrangers détachés et un contrôle du financement des mosquées.
Début juillet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a repris le flambeau en annonçant que le gouvernement serait « intraitable » contre « l'islamisme politique qui attaque la République ».
Emmanuel Macron ne compte pas en revanche prononcer vendredi un discours « sécuritaire », souligne son entourage. Il avait cependant la semaine dernière évoqué un lien entre les deux sujets, en estimant que le « patriotisme républicain » était une réponse à la « banalisation de la violence ».
Cible des critiques de la droite, le dossier de la sécurité s'est imposé ces dernières semaines, alimenté par des faits divers violents et d'un sentiment d'inquiétude qui a gagné près de 70% des Français, selon plusieurs sondages.
Comme en réponse au Rassemblement national qui veut lier insécurité à immigration, le chef de l'Etat, tout en honorant six immigrés naturalisés vendredi, célébrera des figures historiques naturalisées, de Léon Gambetta, fils d'un immigré italien, à Joséphine Baker, d'origine américaine.
En juillet 2017, il avait déjà présidé une cérémonie de naturalisation à la mairie d'Orléans.