Au Royaume-Uni, petits contrats publics entre amis pendant la pandémie

Des câbles de microphone pendent au-dessus d'un logo de Transparency International lors d'une conférence de presse (photo d'archives ) (AFP)
Des câbles de microphone pendent au-dessus d'un logo de Transparency International lors d'une conférence de presse (photo d'archives ) (AFP)
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Publié le Jeudi 08 juillet 2021

Au Royaume-Uni, petits contrats publics entre amis pendant la pandémie

  • La démission brusque du ministre de la Santé Matt Hancock fin juin, après les révélations d'une relation extraconjugale avec Gina Coladangelo, amie de longue date qu'il avait fait embaucher comme sa conseillère, est le plus récent exemple de contrat polém
  • Le quotidien The Telegraph affirme qu'un autre contrat, pour 28 millions de livres, a été octroyé à une entreprise dans laquelle le frère de Mme Coladangelo était un administrateur

LONDRES : «Démocratie des potes», «voies rapides VIP» pour des «attributions systématiquement biaisées»... Les accusations de favoritisme dans plusieurs contrats publics, dans la foulée de la pandémie se multiplient au Royaume-Uni.

"Je pense que comparé à la Grande-Bretagne il y a dix ans, il y a un niveau de corruption inégalé", estime Emily Barritt, enseignante en droit au King's College de Londres, interrogée par l'AFP.

La démission brusque du ministre de la Santé Matt Hancock fin juin, après les révélations d'une relation extraconjugale avec Gina Coladangelo, amie de longue date qu'il avait fait embaucher comme sa conseillère, est le plus récent exemple de contrat polémique.

Matt Hancock avait déjà été mis en cause pour une série de contrats publics liés à la lutte contre le Covid-19, notamment l'un pour produire des tubes à essais pour 30 millions de livres (35 millions d'euros au cours actuel), accordé sans appel d'offres à la société peu expérimentée d'un de ses voisins.

Le quotidien The Telegraph affirme qu'un autre contrat, pour 28 millions de livres, a été octroyé à une entreprise dans laquelle le frère de Mme Coladangelo était un administrateur.

Un autre membre du gouvernement conservateur de Boris Johnson, Michael Gove, a quant à lui été jugé coupable d'avoir illégalement octroyé, là aussi sans appel d'offre, un contrat de 560 000 livres à un cabinet de sondages, Public First, lié à l'ex-conseiller du Premier ministre, Dominic Cummings.

«Problèmes de copinage»

Face à ces "gros problèmes de copinage", l'opposition travailliste appelle à une enquête indépendante.

Selon Daniel Fisher, chercheur à la City University, la pandémie a permis de "relâcher encore les règles" déjà très souples auparavant pour les contrats publics, "à travers des attributions opaques dans le cadre des approvisionnements d'urgence".

Le ministère de la Santé, joint par l'AFP, assure qu'il est "inexact de dire que nous avons relâché les règles d'approvisionnement. Nous avons des règles strictes en place (...) et les ministres n'ont aucun rôle dans ce processus".

Le gouvernement a le droit, en cas de force majeure, de ne pas lancer des appels d'offres, mais il doit légalement publier les termes des contrats accordés, ce qu'il n'a pas fait dans nombre de cas.

D'après l'ONG Good Law Project, qui a lancé des poursuites contre l'exécutif, notamment pour le contrat Public First, les dépenses liées à des contrats publics relatifs au Covid-19 avaient atteint au moins 17 milliards de livres entre avril et novembre l'an dernier, dont 4,4 milliards n'auraient pas vu leurs détails dévoilés.

Elle évoque des contrats "alarmants" souvent octroyés à des entreprises sans expérience préalable.

Elle cite parmi de nombreux exemples Ayanda Capital, une société "avec des connections avec Liz Truss", la ministre du Commerce, qui a bénéficié d'un contrat de 252 millions de livres pour des masques de protection pour les hôpitaux qui se sont révélés non utilisables.

L'association anti-corruption Transparency International soulignait dans un rapport en avril que "la manière dont le gouvernement britannique a géré les appels d'offres pour des équipements de protection personnels (...) semble partisane et biaisée systématiquement envers ceux qui ont des entrées politiques", notamment chez les conservateurs.

"Si un relâchement des règles aurait pu être défendable au début de la pandémie quand les pays se démenaient pour sécuriser des ressources vitales, une telle justification est obsolète depuis déjà longtemps", a précisé à l'AFP un porte-parole de l'association, qui n'a toutefois pas prouvé de pratiques illégales. 

En France aussi, certaines attributions de contrats publics font polémique: le parquet national financier a ouvert une enquête pour "favoritisme" concernant le contrat de maintenance de l'application StopCovid, devenue TousAntiCovid, estimant qu'il aurait dû faire l'objet d'un appel d'offres.

Aux Etats-Unis, un rapport du centre de réflexion Brookings constatait il y a un an que "jusqu'à 273 million de dollars de contrats ont été distribués à plus de 100 entreprises détenues ou gérées par des donateurs importants de Donald Trump", l'ex-président américain.

Les experts soulignent qu'il est toujours possible de mener des appels d'offres rapides et surtout, d'être transparent sur les bénéficiaires et les montants. Ils donnent l'exemple de la Suède, la Slovaquie, l'Estonie ou la Lettonie. 

L'Ukraine, en particulier, a publié ses contrats publics liés au Covid "sous 24h", souligne Steve Goodrich de Transparency.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.