PARIS: À la recherche de leur candidat, Les Républicains ont choisi de se donner du temps au nom du rassemblement, maintenant leur calendrier, malgré la pression de plusieurs ténors qui comptent bien peser face à Xavier Bertrand qui avance en marge du parti.
Lors d'un bureau politique, le président de LR Christian Jacob a maintenu le calendrier déjà dévoilé avant les régionales, tout en appelant fermement les candidats potentiels "à la responsabilité".
"Il ne peut pas y avoir deux candidats de la droite et du centre" et les candidats doivent se "mettre d'accord", a-t-il martelé.
Car "personne ne gagnera seul", a-t-il ajouté, alors que Xavier Bertrand, seul déclaré, est déjà en campagne au grand dam de plusieurs ténors et prétendants potentiels qui refusent d'être mis devant le fait accompli.
Invité de TF1, le président des Hauts-de-France a immédiatement réaffirmé qu'il ne serait "pas candidat à une primaire" de la droite.
"Je veux rassembler les talents de la droite" mais "il faudra rassembler plus largement, a-t-il ajouté.
Un proche de Xavier Bertrand l'assurait mardi: participer à une primaire "le rétrécirait, alors qu'il est le troisième homme de la présidentielle".
Mais ce cavalier seul fait grincer des dents à droite. "L'homme ou la femme providentielle que certains espéraient ne s'est pas imposé", ont affirmé lundi soir Valérie Pécresse (ex-LR), Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, tous trois candidats potentiels à la présidentielle, dans une tribune au Figaro.
Même ton de Michel Barnier, autre candidat potentiel pour 2022: "Je ne crois pas qu'on puisse décréter le candidat de la droite républicaine, surtout quand on s'exclut du jeu collectif. Moi, je pense très sérieusement, et je le dis avec beaucoup de gravité, que quand on veut le soutien d'une famille politique il faut accepter de jouer le jeu collectif de cette famille", a-t-il mis en garde sur LCI.
Xavier Bertrand était crédité de 18% des intentions de vote dans un sondage publié dimanche, contre 14% à Valérie Pécresse et 13% à Laurent Wauquiez. Mais il n'écrase pas le match, et reste derrière Emmanuel Macron (24%) et Marine Le Pen (26%).
Les signataires de la tribune, accompagnés du patron des Centristes Hervé Morin, réclament "dès que possible" l'organisation d'une primaire ouverte de la droite et du centre et mettent en garde contre l'idée de s'en remettre aux sondages.
Face à ces ambitions croisées et potentiellement ravageuses, Christian Jacob "a mis ses fonctions en jeu" lors du bureau politique, a assuré le tout nouveau porte-parole de LR Gilles Platret. Lors de ce scrutin devenu un vote de confiance, le calendrier a été avalisé "à l'unanimité".
Aucune date n'a été donnée aux candidats potentiels pour qu'ils s'entendent mais "la balle est dans leur camp, ils savent que le 25 il y aura un congrès" pour décider d'un éventuel système de départage, a ajouté M. Jacob en soulignant: "on n'est pas naïfs", si besoin est "on prépare ce processus".
«Rassemblement»
Quelle seront les grandes lignes? "Il n'a jamais été question d'une primaire fermée" et "on n'est pas du tout dans le système des primaires de 2016, on est dans un processus de rassemblement à construire", a ajouté M. Jacob.
Le sujet est délicat à droite, alors que la direction est très réticente à organiser une primaire, synonyme selon elle de "machine à perdre", en relançant les écuries et les rancœurs.
M. Leonetti travaillera notamment sur la base d'une vaste étude sur 15 000 personnes, qualitative et quantitative: "on testera ceux qui ont annoncé leur candidature et ceux qui ont clairement l'intention de l'être".
Sur le fond, pas de changement, a martelé le numéro 3 de LR Aurélien Pradié: "On a voté ce qui a été décidé en comité stratégique".
"Rien n'est véritablement tranché", a lui aussi assuré le maire de Meaux Jean-François Copé, pour qui "tout cela va se passer dans des conditions qui m'inquiètent énormément, de divisions et de scission".
"On ne résout pas le problème" Xavier Betrrand et "si on ne fait pas attention, je pense que M. Macron et Mme Le Pen peuvent se frotter les mains en se disant qu'ils vont pouvoir continuer d'être en finale", a-t-il ajouté.
Ardent défenseur d'une primaire, le patron des sénateurs Bruno Retailleau a lui estimé que "le calendrier est moins resserré que ce que je souhaitais". "Mais en contrepartie on a le principe d'un départage", a-t-il affirmé.