PARIS: Le paiement sans contact, qui avait connu une hausse spectaculaire lors du premier confinement, est devenu le mode « le mode de règlement privilégié par les utilisateurs » qui ne sont pas revenus à leurs comportements d'avant crise, a relevé mardi la Banque de France.
Plébiscité « en raison de la fluidité du paiement et de la réduction des contacts physiques », le sans-contact représente désormais la moitié des paiements par carte contre un tiers avant la crise, note le rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.
Cette « adoption massive » a notamment été permise par l'augmentation du plafond de paiement de 30 à 50 euros en mai 2020, qui avait fait craindre une hausse des fraudes.
« Le sans-contact se développe beaucoup et le taux (de fraude) baisse », atteignant « son plus bas historique », s'est félicité François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, à l'occasion de la présentation du rapport à la presse.
En 2020, le taux de fraude au paiement sans contact est ainsi tombé à 0,013%, contre 0,019% en 2019, avec un montant total de fraude de près de 10,5 millions d'euros.
La fraude au sans-contact « résulte essentiellement du vol ou de la perte de la carte », deux phénomènes qui ont diminué avec les confinements successifs et la fermeture de nombreux points de vente, relève le rapport.
Le taux de fraude des paiements en ligne est, lui, resté stable à 0,174%, notamment grâce à la diffusion de système d'authentification forte, tandis que les achats sur internet ont explosé avec la crise sanitaire. Dans l'ensemble, le taux de fraude à la carte s'est stabilisé à 0,068%.
« Nous touchons un plancher », après huit ans de baisse, a commenté le gouverneur de la Banque de France.
A l'inverse, le chèque, dont l'usage a chuté de plus de 25% en 2020, a connu une hausse « significative » de la fraude, à 0,088%, contre 0,068% en 2019.
Le chèque, avec un euro de fraude pour 1 140 euros d'opérations, « reste le premier moyen de paiement le plus fraudé en France à la fois en taux et en montant », avertit l'institution.
Enfin, le virement a également connu une recrudescence des fraudes notamment par le biais d'usurpations d'identité, bien qu'il reste l'un des moyens de paiement les moins fraudés, avec un taux de 0,0008%, soit un euro de fraude pour 125 000 euros de paiement. La fraude au prélèvement, elle, a quasiment disparu.