BEYROUTH: Au moins huit personnes du camp de déplacés d'Al-Hol en Syrie, dont des adolescents, ont été abattues en juin, ont annoncé mardi les forces kurdes qui pointent du doigt des cellules du groupe Etat islamique (EI).
L'ONU met régulièrement en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire à Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie. Le camp a connu ces derniers mois des dizaines d'assassinats, des évasions et des attaques contre des gardes et des travailleurs humanitaires.
« Les cellules terroristes de Daech poursuivent leur action dans le camp d'Al-Hol avec de nouveaux assassinats contre les résidents qui s'écartent des idées extrémistes de l'organisation », affirment mardi dans un rapport mensuel les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition militaire arabo-kurde contrôlant le camp.
« Huit personnes de nationalité syrienne et irakienne ont été tuées d'une balle dans la tête » pour le seul mois de juin, indique le rapport.
Parmi ces victimes figurent un adolescent irakien de 16 ans et deux soeurs syriennes, dont l'une avait 17 ans. Une femme russe a aussi été blessée.
Les forces kurdes ont également assuré avoir empêché en juin 42 adultes et 43 enfants de s'évader du camp, où les conditions de vie sont insalubres.
Les autorités locales ont lancé en mars une vaste opération ayant conduit à l'arrestation de 125 « membres » de l'EI dans le camp. Elles avaient à l'époque rapporté « plus de 47 meurtres » depuis début 2021 à Al-Hol.
Le camp est une véritable cité de tentes qui accueille selon l'ONU près de 62 000 personnes, dont 93% sont des femmes et des enfants, la moitié venant d'Irak.
Il y vit environ 10 000 femmes étrangères et leurs enfants, des proches de combattants jihadistes.
Début juillet, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a tiré la sonnette d'alarme : « des centaines d'enfants, principalement des garçons, certains âgés d'à peine 12 ans » sont « séparés de leurs familles et transférés vers des centres de détention pour adultes ».
Les autorités kurdes, qui reconnaissent les détentions de mineurs, plaident pour la création de centres de réhabilitation, craignant « l'apparition d'une nouvelle génération de terroristes » parmi les enfants.
Malgré les exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays --notamment européens-- refusent de rapatrier leurs citoyens. Certains, dont la France, ne l'ont fait que pour un nombre limité de mineurs, dont des orphelins.