BESANCON : L'homme de 72 ans qui avait foncé en voiture sur un père de famille après l'avoir traité de "sale bicot", en avril à Dole (Jura), a été condamné mardi à cinq ans d'emprisonnement, dont deux ans avec sursis.
La peine prononcée est très supérieure aux réquisitions du procureur de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal, qui avait demandé lors de l'audience le 22 juin six mois de prison, dont deux avec sursis.
Un mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre du septuagénaire, reconnu coupable de "violences volontaires avec arme et injures racistes". Il sera incarcéré à la maison d'arrêt de Lons-le-Saunier.
"Le tribunal de Lons-le-Saunier a pris la mesure de l'agression et a prononcé une peine très significative", s'est félicité l'avocat d'Adil Sefrioui, Me Randall Schwerdorffer.
M. Sefrioui, 42 ans, était poursuivi pour injure, violence et dégradation. Il a été relaxé des faits de dégradation et condamné à une amende de 600 euros, dont 200 euros avec sursis, pour les autres faits.
Le 21 avril à Dole, les époux Sefrioui sont chez eux lorsqu'ils aperçoivent un homme qui semble prendre des photos de leurs enfants dans le jardin. Suspicieux, le couple cherche à obtenir des explications. Une altercation verbale puis physique s'ensuit.
Mme Sefrioui filme une partie de la scène, qu'elle diffusera ensuite sur les réseaux sociaux et qui a été visionnée lors du procès.
"Approche sale bicot, (...) tiens amène-toi devant la bagnole", peut-on entendre râler le retraité qui remonte ensuite dans sa voiture et semble s'en aller.
Mais la voiture fait demi-tour et fonce sur M. Sefrioui, projeté sur le capot alors que le véhicule s'arrête en défonçant la palissade du jardin de la famille où se trouvent les enfants.
La vidéo est glaçante. La défense soutiendra qu'elle est partielle et ne montre pas toute l'altercation précédente où le septuagénaire a été "insulté, frappé".
Adil Sefrioui, toujours très éprouvé, a souffert de plusieurs fractures et a bénéficié d'une interruption temporaire de travail (ITT) de 30 jours.
"Je voulais lui faire peur. Sous le coup de la colère, on fait des bêtises", avait expliqué le retraité devant les policiers, affirmant avoir perdu le contrôle du véhicule.
Le septuagénaire ne s'était pas présenté lors de l'audience le 22 juin.
La Licra, SOS racisme et la Coordination contre le racisme et l'islamophobie étaient parties civiles.