Les Etats «doivent cesser de nier» le racisme et commencer «à le démanteler»

Michelle Bachelet, Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme. (Photo, AFP)
Michelle Bachelet, Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

Les Etats «doivent cesser de nier» le racisme et commencer «à le démanteler»

  • Le racisme conditionne «les interactions des personnes africaines avec les représentants de la loi et le système de justice pénale»
  • La lutte contre le racisme passe par un véritable travail de mémoire, souligne le rapport

GENEVE: Les Etats doivent prendre des "mesures immédiates" contre le "racisme systémique" dont sont victimes les Noirs, a réclamé Michelle Bachelet, Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme lundi, quelques jours après la condamnation aux Etats-Unis du policier qui a tué George Floyd.

"Seules les approches qui s’attaquent à la fois aux lacunes endémiques des forces de l’ordre et au racisme systémique – et à ses origines – rendront justice à la mémoire de George Floyd et de tant d’autres dont la vie a été perdue ou irrémédiablement affectée", a déclaré Mme Bachelet, lors de la publication d'un rapport du Haut-commissariat demandé par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, en référence à l'Afro-Américain devenu le symbole des victimes des violences policières et raciales aux Etats-Unis après son meurtre le 25 mai 2020.

"Il existe aujourd'hui une possibilité d'importance capitale de marquer un tournant pour l'égalité et la justice raciales ", relève encore ce rapport.

Vendredi, Derek Chauvin, le policier blanc qui a écrasé le cou de George Floyd sous son genou pendant de longues minutes, a été condamné à 22 ans et demi de prison, une peine lourde et rare aux Etats-Unis qui reflète l'impact planétaire du drame.

Le meurtre de George Floyd et "les manifestations de masse" qui l'ont suivi partout dans le monde constituent en effet un moment "décisif dans la lutte contre le racisme" dont il faut se saisir, souligne d'ailleurs le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme.

Cette mobilisation a permis "une prise de conscience longtemps retardée du racisme et a placé au centre des débats le caractère systémique du racisme", souligne Mme Bachelet dans le communiqué accompagnant le rapport.

Ce racisme systémique induit que les populations africaines ou d'ascendance africaine se retrouvent marginalisées économiquement et politiquement, n'ont pas le même accès que les autres à l'éducation ou à des soins de santé de qualité, ou se retrouvent sous-représentées dans la société.

A cet égard, le rapport appelle les Etats à "adopter des mesures mobilisant l'ensemble des pouvoirs publics" dans des plans dotés de "ressources suffisantes".

Statistiques ethniques

Il demande aussi la mise en place de statistiques ethniques, seules à même de permettre de "mieux comprendre l'ampleur du racisme systémique (...) et contrôler l'efficacité des mesures stratégiques" prises.

Le rapport relève également que le racisme conditionne "les interactions des personnes africaines avec les représentants de la loi et le système de justice pénale".

Lorsqu'elles existent, les données à cet égard sont "inquiétantes", estime le Haut-commissariat aux droits de l'Homme, évoquant par exemple le Royaume-Uni où sur une année (d'avril 2019 à mars 2020), on a constaté 6 interpellations avec fouille pour 1.000 personnes banches contre 54 pour 1 000 personnes noires.

En France, un rapport de 2016 du Défenseur des droits établissait que les jeunes noirs ou maghrébins avaient 20 fois plus de chances d'être soumis à des contrôles d'identité que les autres.

Le Haut-commissariat a également examiné 190 cas de décès d'Africains ou de personnes d'ascendance africaine au contact avec les forces de l'ordre. 

"Dans nombre des cas examinés, (...) les victimes ne représentaient pas une menace imminente de mort ou de blessure grave telle que le niveau de force employé était justifié", relève le rapport qui appelle à "des mesures solides" pour mettre fin à l'impunité.

Regarder le passé en face

Il évoque notamment la mise en place de "mécanismes de contrôle indépendants", une limitation du recours à la force par les policiers ou encore des "programmes d'indemnisation des victimes".

La lutte contre le racisme passe par un véritable travail de mémoire, souligne enfin le rapport. 

Il est ainsi "grand temps de regarder en face les séquelles de l'escalavagisme, de la traite transatlantique des Africains et du colonialisme, et de viser à une justice réparatrice", insiste-t-il, pointant "l'absence de reconnaissance officielle de la responsabilité" des Etats, institutions et individus ayant participé à ces phénomènes ou en tirant encore profit.

"Le statu quo est inacceptable", conclut Mme Bachelet dans son communiqué appelant à des "mesures immédiates et transformatices".

"Nous avons besoin d’une approche transformatrice qui s'attaque aux domaines interdépendants qui alimentent le racisme et conduisent à des tragédies récurrentes tout à fait évitables, comme la mort de George Floyd", a-t-elle ajouté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.