Gabon: des enfants survivent en travaillant à la décharge

Un jeune homme se tient entre des ordures à la décharge de Mindoubé à Libreville(AFP)
Un jeune homme se tient entre des ordures à la décharge de Mindoubé à Libreville(AFP)
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Publié le Lundi 05 juillet 2021

Gabon: des enfants survivent en travaillant à la décharge

  • Des pelleteuses poussent les ordures dans un brouhaha permanent. Au milieu de ce pandémonium, des enfants errent à la recherche du cuivre, qu'ils pourront vendre 2000 francs CFA le kilo, environ 3 euros
  • «C'est pour gagner quelques francs seulement qu'il met sa vie en danger»

LIBREVILLE : Larry trimballe tant bien que mal un sac plus grand que lui rempli de ferraille. En haillons et les bottes en caoutchouc pleines de terre, ce chétif garçon de 8 ans déambule dans la décharge de Mindoubé de la capitale gabonaise Libreville, à la recherche d'objets en cuivre ou en aluminium qu'il pourra ensuite revendre.

Comme lui, des dizaines d'enfants vivent et travaillent à Mindoubé sous une chaleur accablante. Une odeur pestilentielle émane de la montagne d'immondices haute de plusieurs dizaines de mètres. Des habitations de fortune, en tôles et en matériaux de récupération, sont construites sur la décharge, qui s'étire sur plusieurs centaines de mètres.

Un tas d'objets électroniques, tels des téléviseurs ou des ordinateurs, sont brûlés pour récupérer le cuivre et une fumée âcre empeste tout le quartier. Des camions-bennes déversent quotidiennement à Mindoubé, seule décharge à Libreville, quelque 800 tonnes de déchets.

Des pelleteuses poussent les ordures dans un brouhaha permanent. Au milieu de ce pandémonium, des enfants errent à la recherche du cuivre, qu'ils pourront vendre 2000 francs CFA le kilo, environ 3 euros.

"J'y travaille 15 heures par jour", témoigne Larry, qui vient à Mindoubé depuis plusieurs mois. "Je ne vais plus à l'école, je n'ai pas le choix, je gagne quelques milliers de francs par jour", poursuit-il, le regard figé dans le vide sur la décharge.

«Des enfants meurent»

Au même moment, un enfant balance un pot de peinture vide sous les pneus d'un camion-benne qui recule pour tenter de l’aplatir. Le garçon, au t-shirt beaucoup trop grand pour son corps frêle, se tient à quelques centimètres de la roue du véhicule.

"Recule toi, ne te mets pas aussi près !", hurle Grâce Ongo-Mbou, présidente de l'association Les Guerriers du social.

"C'est pour gagner quelques francs seulement qu'il met sa vie en danger", se désole-t-elle. Son ONG fait de la sensibilisation pour les enfants qui travaillent sur la décharge, en les poussant à aller à l'école ou en organisant des rencontres sportives.

"L’État doit interdire le travail des enfants sur la décharge. Tu peux trouver des enfants de 5 ans ici, il y a des enfants qui meurent aussi, sous des camions, qui sont mutilés. Ça me tue de voir des enfants qui fouillent dans la poubelle", poursuit-elle.

Le Gabon, petit pays d'Afrique centrale de 2 millions d'âmes, est un des plus gros producteurs de pétrole du continent, et un des plus riches par habitant de la région. Mais selon la Banque mondiale, un tiers de la population vivait en 2017 sous le seuil de pauvreté. Et la situation a empiré depuis le début de l'épidémie de coronavirus qui a fortement ralenti l'économie. "Nous voyons de plus en plus d'enfants venir travailler à la décharge depuis un an", déplore Roselin Bendome, militante des Guerriers du social. "L’Etat doit les prendre en charge", assène-t-elle.

Balafre

Maladies respiratoires, éruptions cutanées, les problèmes sanitaires sont nombreux pour les récupérateurs. "J'ai peur pour ma santé, mais nous nous forçons, nous sommes obligés de faire cela", lâche Ekomi, 12 ans, qui vient à la décharge depuis deux semaines.

Daniel s'y balade torse nu. Une énorme balafre barre la poitrine de cet ado de 17 ans. "Je me suis blessé avec une barre de fer", confie-t-il. Il vient à la décharge pour "faire un peu de sous et pour aider la famille". Le jeune homme râblé affirme pouvoir gagner chaque jour quelque 15000 francs CFA, environ 23 euros. Daniel vit seul dans une petite habitation de fortune en palettes de bois. Une glacière fait office de rangement pour ses vêtements.

"C'est notre gagne-pain, notre quotidien", raconte de son côté Crépin, un jeune de 20 ans, qui travaille depuis 5 ans dans la décharge. Il porte un t-shirt sur la tête pour se prémunir du soleil, traîne un sac rempli de cuivre. Crépin n'a d'autre choix pour survivre que de venir travailler à la décharge, dans un pays au taux de chômage qui touche en 2020, selon la Banque mondiale, 20% de la population.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.