VIENNE : Le directeur général adjoint de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Massimo Aparo se rendra la semaine prochaine en Iran, sur fond de tensions liées aux restrictions par Téhéran des inspections, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
"La visite s'inscrit dans le cadre des activités de vérifications de routine" prévues par l'accord de garanties du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a expliqué Kazem Gharibabadi, l'ambassadeur d'Iran auprès du gendarme onusien du nucléaire, en annonçant ce déplacement sur Twitter.
"Aucune discussion n'est programmée à Téhéran", a-t-il précisé.
Un diplomate européen basé à Vienne a confirmé l'information. Il s'agit "essentiellement d'aller à l'usine d'enrichissement de Natanz et de vérifier que les inspecteurs ont bien accès aux cascades" de centrifugeuses (utilisées pour enrichir l'uranium), a-t-il précisé à l'AFP.
L'Iran avait en effet limité l'accès du site aux agents de l'AIEA à la suite de l'explosion du 11 avril imputée à Israël, mais cet accès doit être "complètement" rétabli dans les jours à venir, selon la même source.
Interrogée par l'AFP, l'instance onusienne n'a pas donné de détails. "Dans le cadre de la mise en œuvre des garanties en Iran, le directeur général adjoint Aparo voyage régulièrement en Iran", a simplement déclaré un porte-parole.
La visite de ce haut responsable intervient dans un contexte tendu alors que la République islamique n'a toujours pas prolongé un arrangement temporaire permettant à l'AIEA de continuer à exercer un certain degré de surveillance du programme nucléaire malgré les restrictions imposées par Téhéran depuis février.
En vertu de ce compromis qui a expiré le 24 juin, l'Iran s'engageait à fournir à terme les données des caméras et autres outils de surveillance.
Le sujet est en cours d'examen, avait indiqué mardi le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii.
Ce blocage pèse sur le climat des pourparlers en cours à Vienne pour tenter de sauver l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.
Les diplomates s'étaient séparés le 20 juin en se disant "proches" d'un accord mais aucune date de reprise n'a pour l'heure été fixée.
Cet accord offrait à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU.
Mais le pacte a été torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président américain Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les sanctions américaines. En riposte, l'Iran a renoncé à la plupart de ses engagements clefs.