Combats en Afghanistan, que les troupes américaines auront quitté fin août

La base de Bagram, la plus grande d’Afghanistan, quelques heures après le départ de l’ensemble des troupes américaines et de l'Otan (Photo, AFP).
La base de Bagram, la plus grande d’Afghanistan, quelques heures après le départ de l’ensemble des troupes américaines et de l'Otan (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Combats en Afghanistan, que les troupes américaines auront quitté fin août

  • Au cours des dernières 24 heures, plus de 300 talibans ont été tués lors de combats avec les forces gouvernementales, a déclaré samedi le ministère de la Défense
  • Des observateurs craignent que l'armée afghane peine face aux talibans sans le soutien aérien fourni jusqu'ici par les forces américaines

KABOUL: Des centaines de combattants talibans ont été tués lors d'intenses combats contre les forces afghanes dans plusieurs provinces d'Afghanistan, ont annoncé samedi les autorités, quelques heures après l'annonce par Washington que tous ses soldats auront quitté le pays d'ici la fin août.

Les Etats-Unis ont fait cette annonce peu après le départ de l'ensemble des troupes américaines et de l'Otan de la base de Bagram, la plus grande d'Afghanistan, d'où la coalition internationale a mené ses opérations contre les talibans depuis deux décennies, et sa restitution à l'armée afghane.

Au cours des dernières 24 heures, plus de 300 talibans ont été tués lors de combats avec les forces gouvernementales, a déclaré samedi le ministère de la Défense, précisant qu'une cinquantaine avaient notamment péri lors de frappes aériennes, dont l'une dans la nuit dans la province méridionale du Helmand, théâtre de fréquents affrontements entre forces afghanes et insurgés.

Des observateurs craignent que l'armée afghane peine face aux talibans sans le soutien aérien fourni jusqu'ici par les forces américaines. 

« Ces derniers jours, l'aviation afghane a intensifié ses frappes contre des repaires talibans et les insurgés ont subi des pertes », a affirmé Attaullah Afghan, membre du conseil provincial du Helmand.

Les talibans ont rejeté les affirmations du gouvernement. Chaque camp exagère régulièrement les pertes subies par l'ennemi et leurs affirmations sont souvent difficiles à vérifier de manière indépendante.

Depuis le début, le 1er mai, du retrait final des soldats américains les talibans ont multiplié les offensives contre les forces afghanes et se sont emparés de nombreuses zones rurales, les forces afghanes renforçant pour leur part leurs positions dans les grandes villes, presque toutes encerclées par les insurgés.

Samedi, les talibans ont affirmé avoir pris le contrôle de sept districts supplémentaires dans la province du Badakhshan (Nord-Est).

L'intensification des combats et la pression des talibans n'ont pas empêché Washington de mener tambour battant son retrait afin d'en finir avec la guerre la plus longue menée par les Etats-Unis dans leur histoire.

En mai, il restait près de 9 500 soldats étrangers en Afghanistan, dont 2 500 Américains.

Vendredi, les soldats américains et de l'Otan ont tous quitté la base aérienne de Bagram, située à 50 km au nord de Kaboul, étape majeure attestant de l'imminence de la fin de l'implication militaire de l'Otan en Afghanistan.

« L'histoire se répète »

La capacité de l'armée afghane à conserver le contrôle de l'aérodrome de Bagram pourrait être une des clés pour préserver la sécurité aux abords de Kaboul et maintenir la pression sur les insurgés.

La porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki a assuré que le départ des troupes étrangères de Bagram ne signifiait pas leur départ définitif d'Afghanistan dans les jours qui viennent.

Le retrait des forces étrangères sera terminé d'ici fin août, a-t-elle précisé, soit avant la date-butoir du 11 septembre, 20e anniversaire des attentats aux Etats-Unis qui avaient déclenché l'intervention internationale en Afghanistan.

La base de Bagram, véritable ville miniature qui a vu passer ces 20 dernières années des centaines de milliers de soldats américains et de l'Otan ainsi que leurs sous-traitants militaires privés, possède en Afghanistan une importance militaire mais aussi symbolique.

« De nombreux Afghans se souviendront de Bagram comme la clé de voûte de plus d'une intervention militaire étrangère, car elle était également la principale base des Soviétiques durant leur occupation du pays » entre 1979 et 1989, rappelle Andrew Watkins, expert du pays à l'International Crisis Group (ICG).

« Elle n'a pas seulement été le point d'entrée de nombreux soldats étrangers, passés par le pays depuis 2001, elle a aussi abrité une grande partie des moyens aériens déployés dans le pays, qui ont donné aux forces afghanes un tel avantage vital sur le champ de bataille », ajoute-t-il.

Le départ des troupes étrangères de Bagram a accru un peu plus l'inquiétude quant à l'éventualité que le pays sombre dans une nouvelle guerre civile, comme ce fut le cas dans les années 1990 après le départ de l'Armée rouge.

« Je vois l'histoire se répéter. Les Américains font comme les Russes. Ils s'en vont sans avoir mis fin à la guerre », constate Dawood Hotak, un habitant de Kaboul.

« J'ai l'impression que notre pays va sombrer dans une nouvelle guerre civile, vu que les talibans intensifient leurs attaques et que les Américains se retirent ».

Vendredi, le président américain Joe Biden a tenté de calmer ces inquiétudes en affirmant, sans autre détail, que les Etats-Unis conserveraient la capacité d'apporter une aide au gouvernement et à ses troupes si nécessaire.

Selon des informations de presse, le Pentagone devrait maintenir près de 600 soldats en Afghanistan pour garder la vaste ambassade des Etats-Unis à Kaboul.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.