WASHINGTON : Les Etats-Unis ont jugé jeudi "inquiétant" un article du Washington Post affirmant que la Chine avait commencé à construire plus de 110 silos de lancement pour des missiles balistiques intercontinentaux.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a estimé que "ces informations, ajoutées à d'autres développements, suggèrent que l'arsenal nucléaire de la Chine va s'accroître plus vite, et à un niveau plus élevé, que ce qui était attendu auparavant".
Le quotidien américain Washington Post a publié jeudi un article affirmant que la Chine avait entamé la construction de 119 silos pour des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) dans le désert au nord-ouest de la ville de Yumen, dans province de Gansu.
Il se base sur les recherches d'experts du centre d'études "James Martin Center for Non proliferation Studies" basé à Monterey, en Californie, qui ont travaillé à partir d'images satellites commerciales.
Ces images montrent 119 "sites de construction pratiquement identiques", répartis sur une région de plusieurs centaines de kilomètres carré, "qui présentent des caractéristiques ressemblant à celles vues sur des sites de lancement abritant déjà l'arsenal de missiles balistiques à têtes nucléaires de la Chine", souligne le journal.
"C'est inquiétant. Cela soulève des questions sur les intentions de la Chine populaire. Et pour nous, cela confirme l'importance de maintenir des mesures concrètes pour réduire les risques nucléaires", a poursuivi Ned Price lors d'une conférence de presse au département d'Etat.
"Malgré les tentatives de la Chine de dissimuler, cette accumulation rapide est devenue plus difficile à cacher", a-t-il souligné.
Pour lui, ces informations "mettent en lumière le fait que la Chine semble se détourner de décennies d'une stratégie nucléaire fondée sur la dissuasion minimale".
Ned Price a également été interrogé sur le discours à forts accents patriotiques que Xi Jinping a prononcé jeudi lors du centenaire du Parti communiste.
"Le peuple chinois ne permettra jamais à des forces étrangères de l'intimider, de l'opprimer ou de l'asservir. Quiconque s'y risquerait sera anéanti devant une Grande muraille d'acier édifiée par 1,4 milliard de Chinois", a mis en garde le président chinois.
L'administration de Joe Biden a "pris note" de ces remarques mais ne fera "pas de commentaires sur les détails", a réagi le porte-parole de la diplomatie américaine.
"Cette administration, depuis plusieurs mois, a été très claire sur notre impression du Parti communiste chinois, en général", a-t-il ajouté.