GENÈVE: L'Autorité palestinienne doit garantir la sécurité des manifestants lors de nouveaux rassemblements prévus samedi, après la violente répression à laquelle se sont livrées les forces de sécurité palestiniennes le week-end, a demandé jeudi Michelle Bachelet, Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU.
"Le gouvernement de l'État palestinien doit assurer la liberté d'expression et d'assemblée pacifique. Les forces de sécurité palestiniennes doivent agir de manière à garantir la sûreté et la sécurité pour l'exercice des droits humains, y compris les rassemblements pacifiques", écrit Mme Bachelet, dans un communiqué, demandant une enquête rapide, indépendante et transparente.
La mort la semaine dernière d'un militant palestinien des droits humains, Nizar Banat, alors qu'il était détenu par l'Autorité palestinienne, a suscité une vague de colère en Cisjordanie.
Nizar Banat, décédé jeudi, était connu pour ses vidéos postées sur les réseaux sociaux critiquant l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qu'il accusait de corruption.
L'ancienne présidente du Chili a salué les assurances données par le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, sur l'enquête sur la mort de M. Banat ainsi que sur le droit des populations à manifester pacifiquement.
Les manifestations contre l'Autorité palestinienne de ces derniers jours ont été émaillées de heurts entre protestataires et forces de l'ordre, tandis que des journalistes ont rapporté avoir été violentés par la police, mobilisée en masse.
Mme Bachelet s'est inquiétée de la présence en grand nombre de gens en civil "qui semblaient agir de façon organisée et coordonnée avec les forces de sécurité palestinienne".
"Pendant l'une de ces manifestations, un des membres de nos services a été frappée et arrosée de gaz poivre par une personne en civil", a accusé Mme Bachelet, ajoutant que de nombreuses autres personnes "y compris des journalistes et des défenseurs des droits humains ont été eux aussi attaqué de la même manière".
Elle a aussi dénoncé les attaques ciblées contre les femmes, victimes notamment de harcèlement sexuel.
"Au moins 12 journalistes palestiniens, dont cinq femmes, ont été agressés par la police palestinienne ce week-end en Cisjordanie", avait tweeté lundi l'organisation Reporters sans frontières (RSF), dénonçant "l'usage de la force par l'Autorité palestinienne pour faire taire les journalistes et dissimuler la répression des manifestants".