Le plan de réforme du paysage logistique en Arabie saoudite reçoit un accueil favorable

En plus de moderniser les chemins de fer du Royaume, le réseau ferroviaire sera élargi pour couvrir 8 080 kilomètres au lieu des 5 330 kilomètres actuels. (photo Arab News)
En plus de moderniser les chemins de fer du Royaume, le réseau ferroviaire sera élargi pour couvrir 8 080 kilomètres au lieu des 5 330 kilomètres actuels. (photo Arab News)
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Publié le Jeudi 01 juillet 2021

Le plan de réforme du paysage logistique en Arabie saoudite reçoit un accueil favorable

  • La stratégie nationale de transport et de logistique devrait augmenter la contribution du secteur au produit intérieur brut à 10 % d’ici à 2030
  • L’un des objectifs les plus ambitieux réside dans la construction d’un pont terrestre de plus de 1 300 kilomètres qui reliera les ports du Royaume, sur la côte du golfe Arabique, à ceux de la côte de la mer Rouge

RIYAD: La stratégie nationale de transport et de logistique lancée mardi dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane a trouvé un écho favorable auprès des experts d’Arabie saoudite. Il s’agit d’un programme exhaustif aux objectifs ambitieux destiné à mener à bien le plan Vision 2030.

«Cette stratégie vise à renforcer les ressources humaines et techniques dans le secteur du transport et de la logistique au sein du Royaume», affirme le prince héritier.

«Elle renforce également le lien avec l’économie mondiale et permet à notre pays de tirer profit de sa position géographique – à la croisée de trois continents – pour diversifier l’économie grâce à la mise en place de services logistiques de pointe, de systèmes de qualité et de modèles d’affaires compétitifs. Le but est d’améliorer la productivité et la durabilité dans le secteur de la logistique», explique-t-il.

«Le transport et la logistique constituent des piliers du programme Vision 2030 du Royaume et des éléments indispensables aux secteurs économiques pour garantir un développement durable», ajoute-t-il.

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Les plans prévus pour le transport maritime devraient porter la capacité à 40 millions de conteneurs par an. (photo Shutterstock)

Dans le cadre de cette stratégie, le ministère des Transports portera désormais le nom de «ministère des Transports et des Services logistiques».

«Il ne s’agit pas seulement de changer de nom mais d’établir des objectifs clairs et ambitieux afin d’évaluer le rendement», précise Fahad Althunayan, membre de l’Institute of Management Accountants (IMA).  

En bref

  • La nouvelle stratégie permettra de stimuler la croissance des entreprises, d’accroître les investissements et d’augmenter les revenus non pétroliers à 12 milliards de dollars par an d’ici à 2030. Le Royaume se donne pour objectif d’atteindre une capacité de plus de 40 millions de conteneurs par an.
  • Althunayan souligne que la structure organisationnelle actuelle du ministère des Transports est axée sur le secteur routier et que le nouveau ministère vise à inclure l’ensemble du système logistique du Royaume, ce qui permettra au secteur industriel local d’atteindre son plein potentiel.

Selon le prince héritier, l’un des objectifs principaux de cette stratégie est d’augmenter la contribution du secteur des transports et de la logistique au produit intérieur brut national, actuellement de 6%, à 10%. Cela permettra de stimuler la croissance des entreprises, d’accroître les investissements et d’augmenter les revenus non pétroliers du secteur à environ 45 milliards de riyals saoudiens (12 milliards de dollars, soit 10,12 milliards d’euros) par an d’ici à 2030, précise-t-il.

Saleh al-Jasser, le nouveau ministre des Transports et des Services logistiques, explique que cette stratégie contribuera à améliorer la compétitivité du Royaume tant sur le plan régional qu’international.

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Le nouveau ministre des Transports et des Services logistiques, Saleh al-Jasser. (SPA)

 

La nouvelle stratégie se fixe d’autres objectifs ambitieux. «Elle a pour but de placer l’Arabie saoudite au cinquième rang mondial du nombre de passagers en transit, d’augmenter le nombre de destinations internationales desservies par le pays – elles s’élèveront à plus de 250 – et de mettre en place un nouveau transporteur aérien national», explique Talat Zaki Hafiz, économiste et analyste financier.

Cette initiative vise également à améliorer les capacités du secteur du fret aérien en doublant sa capacité à plus de 4,5 millions de tonnes. En ce qui concerne le transport maritime, le prince héritier a pour ambition d’atteindre une capacité de plus de 40 millions conteneurs par an.

Par ailleurs, cette stratégie permettra d’augmenter la longueur du réseau ferroviaire, qui s’étendra à 8 080 kilomètres, contre 5 330 kilomètres à l’heure actuelle. L’un de ses objectifs les plus ambitieux est la construction d’un pont terrestre sur plus de 1 300 kilomètres qui reliera les ports du Royaume, sur la côte du golfe Arabique, à ceux de la côte de la mer Rouge. Ce pont permettra de transporter plus de 3 millions de passagers et 50 millions de tonnes de fret par an.

Saleh al-Nozha, membre du Comité économique et énergétique du Conseil de la Choura, affirme que la livraison de marchandises est un élément indispensable de toute chaîne d’approvisionnement.

«Il va sans dire que, dans n’importe quel secteur, l’un des facteurs de réussite les plus importants réside dans la possibilité de livrer facilement un produit ou un service au consommateur», précise-t-il.

Al-Nozha salue également l’idée d’inclure une nouvelle compagnie aérienne pour renforcer la concurrence entre les différents transporteurs.

Disposer de ressources humaines adéquates et de travailleurs qualifiés pour la mettre en œuvre est un élément phare de toute stratégie gouvernementale. Meshal al-Mohaya, consultant dans l’Organisation saoudienne des experts-comptables agréés, affirme que cette démarche est déjà en cours. «Les employés de tous les aéroports du Royaume ont les compétences nécessaires pour gérer tous les types de voyageurs, les activités aéroportuaires et les questions liées à l’aviation en général», dit-il.

Cette nouvelle stratégie a trouvé un écho favorable auprès de Trukkin, une start-up spécialisée en logistique et en chaîne d’approvisionnement qui a été financée le mois dernier par un groupe d’investisseurs saoudiens à hauteur de 7 millions de dollars. Cette dernière a d’ailleurs l’intention de renforcer sa présence dans le Royaume.

 «Cette stratégie ne nous surprend pas. Nous savons depuis toujours que l’Arabie saoudite a le potentiel pour devenir un champion régional et international en matière de logistique», conclut Janardan Dalmia, fondateur et PDG de Trukkin.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En Italie, les dirigeants du G7 visent un accord sur les actifs russes

Sous présidence italienne, le "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) se retrouve dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles (sud). (AFP).
Sous présidence italienne, le "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) se retrouve dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles (sud). (AFP).
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  • Le G7 espère parvenir à un consensus sur l'utilisation des actifs russes gelés par les Occidentaux pour fournir à l'Ukraine un soutien budgétaire et l'aider à reconstruire le pays
  • Les pays de l'Union européenne ont adopté début mai un accord pour saisir les revenus provenant des avoirs de la Russie gelés afin d'armer l'Ukraine, une manne représentant entre 2,5 et 3 milliards d'euros par an

BARI: Les dirigeants du G7 se réunissent à partir de jeudi en Italie où ils vont tenter de s'accorder sur un mécanisme permettant l'utilisation des actifs russes gelés pour aider l'Ukraine à se défendre.

Sous présidence italienne, le "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) se retrouve dans la luxueuse station balnéaire de Borgo Egnazia, dans les Pouilles (sud).

Face au spectre d'un retour à la Maison Blanche de Donald Trump et l'incertitude autour des conséquences de son élection pour l'Ukraine, le G7 veut sécuriser le financement de son aide militaire à Kiev.

Le G7 espère parvenir à un consensus sur l'utilisation des actifs russes gelés par les Occidentaux pour fournir à l'Ukraine un soutien budgétaire et l'aider à reconstruire le pays.

Les pays de l'Union européenne ont adopté début mai un accord pour saisir les revenus provenant des avoirs de la Russie gelés afin d'armer l'Ukraine, une manne représentant entre 2,5 et 3 milliards d'euros par an.

50 milliards

Les Etats-Unis veulent toutefois aller plus loin et ont mis la pression sur les pays du G7 pour se rallier à un méga-prêt d'environ 50 milliards de dollars garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes immobilisés.

Mais de nombreuses questions demeurent, notamment celle de savoir qui émettrait la dette et ce qui se passerait si les avoirs étaient débloqués dans l'éventualité d'un accord de paix.

D'après Paris, un accord de principe a d'ores et déjà été scellé "sur le décaissement des 50 milliards" de dollars "avant la fin de 2024".

"Il y a un accord. Comme toujours au G7, les leaders prennent une décision et les techniciens font ensuite leur travail pour la mettre en forme", a-t-on expliqué de même source.

Les Etats-Unis semblaient plus prudents. Le G7 a l'intention d'annoncer un "cadre", ainsi qu'un calendrier, dont les détails devront être finalisés plus tard, selon Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de M. Biden.

D'autres Etats, en coulisses, demandent des garanties.

Le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, signeront aussi jeudi en Italie un accord bilatéral de sécurité, selon Jake Sullivan, qui  prévoirait la fourniture d'armes et une assistance à l'Ukraine.

Le pape François invité 

Washington a en outre annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions visant à freiner l'effort de guerre russe en Ukraine, en ciblant des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis.

En déplacement à Berlin mardi, Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à augmenter leurs livraisons de moyens anti-aériens. Il se rendra ensuite en Suisse pour une "Conférence sur la paix en Ukraine" qui rassemblera samedi et dimanche plus de 90 pays et organisations, mais ni la Russie ni la Chine.

Outre les dirigeants du G7, ont été conviés en Italie le pape François, le Premier ministre indien Narendra Modi, le roi Abdallah II de Jordanie, les présidents turc Recep Tayyip Erdogan, argentin Javier Milei et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Autre sujet sensible pour Washington et ses alliés du G7, les tensions avec la Chine, soutien de Moscou et dont Américains et Européens dénoncent les surcapacités industrielles qui inondent leurs marchés de produits subventionnés à bas prix.

Accusant notamment Pékin de doper illégalement ses constructeurs de véhicules électriques, la Commission européenne a menacé mercredi d'imposer des droits de douane supplémentaires.

Mais les Occidentaux doivent s'assurer de ne pas prendre de mesures contreproductives qui nuiraient à ceux d'entre eux parmi les plus exposés. L'Allemagne, qui exporte plus de 200.000 voitures par an en Chine, dit ainsi craindre une "guerre commerciale".

Le secrétaire général des Nations unies s'est alarmé mercredi des "divisions" entre les deux blocs "nourries par des rivalités géopolitiques".

La guerre à Gaza 

"Les nouvelles barrières douanières introduites chaque année ont presque doublé depuis 2019", a déploré Antonio Guterres, qui participera lui aussi au G7.

Selon un responsable européen, le sommet des Pouilles doit servir à "coordonner" la stratégie du G7 sur ce dossier qui sera au menu des débats vendredi.

Enfin, la guerre à Gaza devrait occuper une partie des séances de travail et des nombreux entretiens bilatéraux en marge du sommet.

Alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas est entré dans son 9e mois, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken effectue une tournée au Moyen-Orient pour tenter de sauver le plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden.

Le G7 a déjà exprimé son soutien à ce plan mais le Hamas a proposé certains amendements "irréalisables", selon M. Blinken. De son côté, Israël n'a pas annoncé officiellement sa position et poursuit sans répit son offensive, lancée sur la bande de Gaza en riposte à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas sur son sol.

 


Selon l’AIE, la demande mondiale de pétrole devrait ralentir en raison de la progression de la transition énergétique

La baisse de la demande de pétrole dans les années à venir atténuera les tensions sur le marché, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La baisse de la demande de pétrole dans les années à venir atténuera les tensions sur le marché, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
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  • Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie indique que la demande mondiale de pétrole augmentera d’1 million de barils par jour en 2024
  • «Malgré le ralentissement de la croissance, la demande mondiale de pétrole en 2030 devrait être plus élevée de 3,2 millions de bpj par rapport à 2023»

RIYAD: Selon une nouvelle analyse, la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait ralentir dans les années à venir, alors que le monde poursuit sa transition énergétique.

Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indique que la demande mondiale de pétrole augmentera d’1 million de barils par jour (bpj) en 2024. Cette projection contredit les prévisions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Le 11 juin, cette dernière a déclaré que la demande mondiale de pétrole augmenterait de 2,25 millions de bpj en 2024 en raison de la croissance de marchés tels que la Chine, l’Inde, le Moyen-Orient et l’Amérique latine.

Dans son analyse, l’AIE note que la baisse de la demande de pétrole dans les années à venir atténuera les tensions sur le marché et indique qu’elle portera la capacité de production excédentaire à des niveaux jamais atteints depuis la crise de la Covid-19.

«Alors que la reprise postpandémie perd son élan, que la transition vers les énergies propres progresse et que la structure de l’économie chinoise se transforme, la croissance de la demande mondiale de pétrole ralentit; elle devrait atteindre son niveau maximal d’ici à 2030. Cette année, nous nous attendons à ce que la demande augmente d’environ 1 million de bpj», précise Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.

M. Birol souligne que les compagnies pétrolières doivent se préparer à faire face aux changements qui se produisent actuellement dans le secteur de l’énergie.

«Les projections de ce rapport, basées sur les données les plus récentes, montrent que cette décennie sera marquée par une offre excédentaire majeure, ce qui suggère que les compagnies pétrolières devraient s’assurer que leurs stratégies et leurs plans opérationnels sont adaptés aux changements en cours», ajouteM. Birol.

Le rapport prévoit également que les ventes croissantes de véhicules électriques et le remplacement du pétrole par des énergies renouvelables ou du gaz dans le secteur de l’électricité réduiront considérablement l’utilisation du pétrole dans les transports routiers et dans la production d’électricité.

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La consommation de gaz de pétrole liquéfié devrait croître, selon l’AIE. (Shutterstock)

Les économies émergentes stimuleront la demande de pétrole dans les années à venir

Selon le rapport, la demande mondiale de pétrole, qui inclut les biocarburants, s’est élevée en moyenne à un peu plus de 102 millions de bpj en 2023. Elle se stabilisera à près de 106 millions de bpj vers la fin de la décennie.

«Malgré le ralentissement de la croissance, la demande mondiale de pétrole en 2030 devrait être plus élevée de 3,2 millions de bpj par rapport à 2023, à moins que des mesures politiques plus strictes ne soient mises en œuvre ou que des changements de comportement n’aient lieu», estime le groupe de réflexion sur l’énergie.

L’AIE explique que cette hausse devrait être stimulée par les économies émergentes d’Asie telles que l’Inde, dont la consommation de pétrole pour les transports est en hausse, et par une utilisation accrue de kérosène et de matières premières par l’industrie pétrochimique en plein essor, notamment en Chine.

En outre, la consommation de naphta, de gaz de pétrole liquéfié (GPL) et d’éthane bondira de 3,7 millions de bpj entre 2023 et 2030, sous l’effet de l’utilisation accrue de GPL pour la cuisine propre.

Toutefois, la demande de pétrole dans les pays développés devrait poursuivre son déclin, qui dure depuis des décennies, et passer de près de 46 millions de bpj en 2023 à moins de 43 millions en 2030.

«Hormis pendant la pandémie, la dernière fois que la demande de pétrole des pays développés a été aussi faible, c’était en 1991», signale l’AIE.

D’après le rapport, les producteurs qui ne font pas partie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) mèneront l’expansion de la capacité de production mondiale nécessaire pour répondre à cette demande anticipée, principalement dans les économies émergentes, ce qui représentera les trois quarts de l’augmentation attendue d’ici à 2030.

«À eux seuls, les États-Unis devraient contribuer à hauteur de 2,1 millions de bpj aux gains des pays non membres de l’Opep+, tandis que l’Argentine, le Brésil, le Canada et la Guyane apporteront une contribution supplémentaire de 2,7 millions de bpj.» Le rapport prévoit que lorsque le flux de projets approuvés se tarira, vers la fin de la décennie, la croissance de la capacité des principaux producteurs non-membres de l’Opep+ ralentira puis s’arrêtera», indique le rapport.

«Toutefois, si les entreprises continuent d’approuver les projets supplémentaires déjà prévus, la capacité des pays non membres de l’Opep+ pourrait augmenter d’1,3 million de bpj d’ici à 2030.»

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L’Opep est plus optimiste quant à la croissance de la demande de pétrole. (Shutterstock)

Capacité de raffinage

Le rapport souligne que la capacité de raffinage mondiale devrait croître de 3,3 millions de bpj entre 2023 et 2030, ce qui est bien en deçà des tendances historiques.

L’AIE estime que cette croissance devrait être suffisante pour répondre à la demande de produits pétroliers raffinés au cours de cette période compte tenu de la hausse simultanée de l’offre de combustibles non raffinés tels que les biocarburants et les liquides de gaz naturel.

L’agence précise en outre que les raffineurs devront progressivement modifier leurs produits pour répondre aux tendances divergentes sur le marché des distillats. En effet, la demande d’essence diminue en raison de l’accroissement de la part de marché des véhicules électriques, tandis que la consommation de kérosène augmente.

Selon l’AIE, les produits combustibles non raffinés devraient contribuer à plus de 75% de la croissance prévue de la demande au cours de la période 2023-2030.

«Cette montée en flèche de l’offre de produits non raffinés exercera une pression supplémentaire sur les taux d’exploitation et la rentabilité des raffineries, en particulier dans les centres de demande matures. Cela laisse présager de nouvelles fermetures de capacités d’ici à la fin de la décennie», souligne le rapport.

«La croissance de la capacité restera concentrée en Asie, plus particulièrement en Chine et en Inde, mais, après 2027, on observe des signes de ralentissement de l’expansion».

L’Opep optimiste

Alors que l’AIE prévoit un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole, l’Opep est optimiste quant à l’avenir, et l’alliance des producteurs estime que ses prévisions sont plus précises.

Lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le 6 juin, Haitham al-Ghais, secrétaire général de l’Opep, a déclaré que le monde connaîtrait une croissance continue de la demande de pétrole dans les années à venir.

«L’année dernière, les prévisions de l’Opep relatives à la demande de pétrole étaient les meilleures. Tous ceux qui ont critiqué les prévisions de l’Opep n’ont cessé d’ajuster leurs chiffres tout au long de l’année», a souligné M. Al-Ghais.

Par ailleurs, ce dernier a clairement indiqué que toutes les sources d’énergie étaient nécessaires pour l’avenir et que des efforts devaient être déployés pour réduire les émissions.

«Selon nos projections statistiques, 600 millions de personnes s’installeront dans de nouvelles villes d’ici à 2030 dans le cadre de l’urbanisation. Cela remet les choses dans leur contexte. Nous avons besoin de toutes les sources d’énergie. Nous ne devrions pas faire de discrimination à l’égard d’une quelconque source d’énergie. L’accent doit être mis sur la réduction des émissions», a conclu M. Al-Ghais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE menace de taxer davantage les véhicules électriques chinois à partir de juillet

Les véhicules électriques Ford Mustang Mach E sont proposés à la vente chez un concessionnaire le 5 juin 2024 à Chicago, dans l'Illinois. (AFP)
Les véhicules électriques Ford Mustang Mach E sont proposés à la vente chez un concessionnaire le 5 juin 2024 à Chicago, dans l'Illinois. (AFP)
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  • L'Allemagne, dont les constructeurs sont très engagés en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions contre les constructeurs chinois, craignant des représailles
  • La France et l'Espagne ont au contraire poussé pour des mesures ciblées et proportionnées

BRUXELLES: La Commission européenne a menacé mercredi d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine à partir du 4 juillet, accusant Pékin d'avoir favorisé illégament ses constructeurs automobiles tout en ouvrant la porte à un dialogue.

L'Allemagne, dont les constructeurs sont très engagés en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions contre les constructeurs chinois, craignant des représailles. La France et l'Espagne ont au contraire poussé pour des mesures ciblées et proportionnées.

Les véhicules fabriqués dans les usines chinoises étaient jusqu'ici taxés à hauteur de 10% dans l'UE. Bruxelles prévoit notamment d'augmenter ces droits à 17,4% pour les fabriquants chinois BYD, 20% pour Geely et 38,1% pour SAIC, au terme de près de neuf mois d'enquête.

Pour les autres constructeurs, un droit moyen de 21% devrait s'appliquer. Son montant diffèrera selon les niveaux de subventions publiques perçus.

Ces taux provisoires ont été communiqués aux différentes entreprises concernées et aux autorités chinoises pour "étudier les moyens de résoudre les problèmes recensés", a expliqué la Commission dans un communiqué.

"Si les discussions avec les autorités chinoises n'aboutissaient pas à une solution efficace, ces droits compensateurs provisoires seraient introduits à partir du 4 juillet" mais ils "ne seraient perçus que si des droits définitifs sont institués", a-t-elle précisé.

Bruxelles aura quatre mois, après l'institution de droits provisoires, pour imposer des droits définitifs. Mais les pays membres pourront les écarter si au moins 15 d'entre eux, représentant au moins 65% de la population de l'UE, s'y opposent.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a prévenu mercredi matin, avant même l'annonce de Bruxelles, qu'une taxation des véhicules fabriqués en Chine serait "nuisible" aux intérêts européens, dénonçant une attitude protectionniste.

Aux Etats-Unis, le président Joe Biden avait annoncé le 14 mai une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%, contre 25% précédemment.

Comme Washington, l'Union européenne cherche à protéger son industrie face à une concurrence jugée déloyale de la filière automobile chinoise qui a pris de l'avance dans les technologies de batteries.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait annoncé l'ouverture d'une enquête antisubventions en septembre 2023.

"Dans le cadre de son enquête en cours, la Commission a provisoirement conclu que la chaîne de valeur des véhicules électriques à batterie en Chine bénéficiait de subventions déloyales, ce qui représente une menace de préjudice économique pour les producteurs de l'UE", a expliqué l'exécutif européen, dans son communiqué communiqué.

"Notre objectif n'est pas de fermer le marché de l'UE aux véhicules électriques chinois, mais de veiller à ce que la concurrence soit loyale", a commenté le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, sur le réseau social X.