Le saumon d'élevage débarque sur le plancher des vaches

Les coûts de production restent cependant élevés, et la salmoniculture à terre apparaît aujourd'hui davantage comme un complément que comme un substitut aux élevages en mer. (Photo, AFP)
Les coûts de production restent cependant élevés, et la salmoniculture à terre apparaît aujourd'hui davantage comme un complément que comme un substitut aux élevages en mer. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 30 juin 2021

Le saumon d'élevage débarque sur le plancher des vaches

  • «En mer, on dépend du tout-puissant pour beaucoup de choses. Dans un élevage à terre, subitement c'est nous qui sommes le tout-puissant»
  • Si le saumon, riche en protéines, n'est pas à la portée de toutes les bourses, il trouve des débouchés au sein d'une classe moyenne grandissante, notamment en Asie

FREDRIKSTAD: La rivière la plus proche est à 300 mètres, et pourtant, des centaines de milliers de saumons nagent ici à contrecourant: les fermes aquacoles débarquent sur le plancher des vaches, une façon de rapprocher les élevages des assiettes et de verdir une industrie critiquée.

Dans des hangars anonymes de Fredrikstad (sud-est de la Norvège), deux giga-cuves préfigurent une salmoniculture de plus en plus tentée de migrer vers des installations à terre, jusque-là essentiellement l'apanage des poissons d'eau douce.

photo

Finies les coûteuses évasions de masse, exit les nuisibles poux de mer et les traitements chimiques pour s'en débarrasser, terminés les dévastateurs dépôts de boues dans les fonds marins: l'élevage à terre résout certains casse-têtes que posent les traditionnelles cages immergées dans les fjords et qui valent des critiques à la profession.

"En mer, on dépend du tout-puissant pour beaucoup de choses. Dans un élevage à terre, subitement c'est nous qui sommes le tout-puissant", explique le directeur de Fredrikstad Seafoods, Roger Fredriksen.

"Ici, nous contrôlons tout: la température, l'oxygène, le pH, le CO2...", dit-il en jouant le guide à travers la première ferme à saumon terrestre de Norvège, ouverte en 2019.

Pompée dans un estuaire voisin, l'eau salée qui irrigue les installations est traitée aux UV pour éliminer virus et bactéries, puis elle circule en boucle après moult recyclages.

Sous une lumière bleutée censée aiguiser leur appétit, les saumons nagent jour et nuit, attendant de providentiels granulés alimentaires diffusés par des distributeurs montés en surplomb.     

Autour de 4-5 kg, ils rejoignent à leur tour les assiettes.

"Le poisson a une consistance très ferme", assure la vétérinaire Sandra Ledang, cheffe de production dans l'abattoir attenant. 

"C'est parce qu'il nage à contrecourant toute sa vie, du moment où il arrive dans nos installations jusqu'à l'abattage. Il fait de l'exercice absolument tous les jours", ajoute-t-elle.

Pression démographique oblige, la planète devrait compter près de 10 milliards de bouches à nourrir à l'horizon 2050, d'où la nécessité d'optimiser la production alimentaire.

Si le saumon, riche en protéines, n'est pas à la portée de toutes les bourses, il trouve des débouchés au sein d'une classe moyenne grandissante, notamment en Asie.

Saumon «made in China»

Du côté de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Matthias Halwart, un des responsables du département pêche et aquaculture, voit des avantages aux systèmes d'aquaculture en parc clos.

"Vous avez un environnement entièrement contrôlé pour les poissons, une très faible utilisation d'eau, un très bon contrôle des maladies, une utilisation des terres très efficace, vous pouvez optimiser vos stratégies d'alimentation et vous pouvez avoir une très bonne proximité avec le marché", énumère-t-il.

Déplacer les élevages vers la terre ferme permet en effet de rapprocher le producteur du consommateur.

photo
Déplacer les élevages vers la terre ferme permet en effet de rapprocher le producteur du consommateur. (Photo, AFP)

Un atout pour les produits frais. "Il n'y a pas plus pressé qu'un saumon mort", dit un adage norvégien.

Un bienfait, également, pour le climat car, même si elle nécessite beaucoup d'énergie pour assurer son alimentation en eau, l'aquaculture à terre réduit les besoins de transport.

Un peu partout dans le monde, des projets d'élevage à terre champignonnent. Bientôt, le saumon aujourd'hui produit essentiellement dans les eaux norvégiennes, chiliennes, écossaises et canadiennes sera donc aussi élevé au Japon, en Floride ou "made in China".

Nordic Aquafarms, la maison mère de Fredrikstad Seafoods, planche, elle, sur deux fermes aux Etats-Unis, l'une dans le Maine sur la côte est, l'autre sur la côte ouest en Californie, sans doute amorcées initialement avec des oeufs de saumon islandais.

"L'idée, c'est de produire localement. Plus besoin de transporter le saumon par avion d'un continent à l'autre", fait valoir Roger Fredriksen.

Les coûts de production restent cependant élevés, et la salmoniculture à terre apparaît aujourd'hui davantage comme un complément que comme un substitut aux élevages en mer. 

L'ONG CIWF (Compassion in world farming) qui milite contre l'élevage intensif redoute que le bien-être animal pâtisse de la quête de bénéfices.

"On estime que la densité minimum nécessaire pour la rentabilité, c'est 50 kg par m3" d'eau, souligne Lucille Bellegarde, chargée des affaires agroalimentaires au sein de la branche française. 

"La densité moyenne constatée dans les systèmes existants, elle est plutôt aux alentours de 80 kg par m3, déplore-t-elle. Soit huit fois ce que recommande l'organisation.

Chez Fredrikstad Seafoods, on balaie ces inquiétudes et on assure que le bien-être animal est au centre des préoccupations. "Si le poisson n'est pas heureux, il ne grossit pas", assure Roger Fredriksen.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.