PARIS: L'abstention record enregistrée aux élections régionales n'était pas "contestataire" mais de "désintérêt", car "les Français avaient la tête ailleurs", a considéré lundi le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une réunion avec les instances dirigeantes de La République en marche.
"L'abstention n'a pas été contestataire, le vote a été conservateur. Les Français avaient la tête ailleurs", a estimé Jean Castex lors du bureau exécutif de LREM, selon plusieurs participants. "C'était une abstention de désintérêt", a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre s'est par ailleurs réjoui du recul du Rassemblement national. "Perpignan a basculé aux municipales l'année dernière (remportée par le RN Louis Alliot, NDLR), cela m'avait meurtri. Je suis parti des LR à cause de la porosité avec eux", a rappelé Jean Castex, qui s'est félicité qu'un an plus tard "aucun canton perpignanais n'ait basculé".
"Les extrêmes n'ont pas bénéficié d'un vote contestataire", a-t-il encore martelé, en évoquant un "vote conservateur", alors que l'ensemble des présidents de région sortants ont été réélus en métropole.
"La droite garde ce qu'elle a, mais ne progresse pas massivement quand c'est la gauche qui dirige, et inversement", a insisté le Premier ministre, en évoquant un "vote légitimiste", une "reconnaissance que les pouvoirs publics se sont bien occupés de la crise", mais selon lui sans "conséquence politique automatique sur la suite".
"Reconduire des sortants, c'est faire confiance au système plus que le contester radicalement", a-t-il encore considéré.
La majorité présidentielle a essuyé un revers majeur lors de ces dernières élections intermédiaires avant la présidentielle, ne remportant aucune région sous ses propres couleurs, et ne recueillant au second tour des régionales qu'environ 7% des suffrages.
LREM ne compte en tout que 104 conseillers régionaux sur près de 2.000 élus.
En disant se rappeler de sa propre défaite lors d'élections régionales passées, Jean Castex a expliqué qu'il avait "appris" et "en était sorti renforcé".
"Les difficultés et les défaites font partie de la vie politique. La question, c'est comment en tirer des choses positives. Personne n'ignorait que c'était une élection difficile", a-t-il poursuivi, en faisant observer que "LREM n'a pas une implantation locale forte et ces élections nécessitent la connaissance du terrain".
Le Premier ministre - dont Emmanuel Macron a indiqué lundi soir dans un entretien au magazine Elle qu'il serait maintenu dans ses fonctions - a en outre tracé sa feuille de route: "gestion de la crise sanitaire" et "lutte pour la reprise riche en emplois".
"Après les vacances, on remonte sur le cheval pour 2022. Unité de la famille !", a-t-il encore exhorté.