Macron à Douai lundi pour lancer une usine de batteries sino-japonaise

Au lendemain de la débâcle du parti présidentiel aux régionales, Emmanuel Macron veut donner la priorité à l'économie pour se relancer en vue de la présidentielle de 2022. (Photo, AFP)
Au lendemain de la débâcle du parti présidentiel aux régionales, Emmanuel Macron veut donner la priorité à l'économie pour se relancer en vue de la présidentielle de 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 28 juin 2021

Macron à Douai lundi pour lancer une usine de batteries sino-japonaise

  • AESC, filiale japonaise de batteries du groupe chinois de technologies vertes Envision, fabriquera des batteries près de l'usine Renault de Douai
  • Cette future giga-usine est seulement la seconde annoncée en France après celle de Stellantis

PARIS: Deux milliards d'euros d'investissement, 1 000 emplois créés d'ici 2024: pour son premier déplacement après la défaite cinglante de son parti aux régionales, Emmanuel Macron doit formellement annoncer lundi dans le Nord l'implantation d'une usine sino-japonaise de batteries pour voitures électriques, la présentant comme un symbole de l'attractivité française.

AESC, filiale japonaise de batteries du groupe chinois de technologies vertes Envision, fabriquera des batteries près de l'usine Renault de Douai (Nord), pour les gammes compactes du Losange et pour d'autres marques. 

Cette future giga-usine est seulement la seconde annoncée en France après celle de Stellantis (le groupe né du mariage de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler) et de TotalEnergies à Douvrin (Nord).

L'usine Envision sera également la pièce maîtresse du pôle "ElectriCity" que Renault va lancer dans le Nord. Les batteries, ajoutées à l'assemblage de la Mégane et de la R5 électriques, doivent donner un nouveau souffle aux usines de Douai, Maubeuge et Ruitz. 

"De par sa localisation au centre de l'Europe, le nord de la France a le potentiel de devenir un centre mondial de premier plan pour la production de batteries et également en raison du prix très compétitif" de l'énergie nucléaire, dit à l'AFP Lei Zhang, le PDG d'Envision.

Le Losange a également annoncé avoir signé un protocole d'accord en vue de devenir actionnaire à hauteur de "plus de 20%" de la start-up grenobloise Verkor, qui cherche à implanter une troisième usine de batteries en France d'ici 2024.

Déjà soutenue par Schneider Electric et CapGemini, la startup composée notamment d'anciens de Tesla et de Northvolt vise une production de 40 à 50 GWh d'ici à 2030. Renault va travailler avec Verkor sur le codéveloppemment et la fabrication d'une batterie haute performance pour ses véhicules haut de gamme.

L'attractivité tricolore

En visitant l'usine Renault de Douai lundi, Emmanuel Macron souhaite "illustrer l’attractivité de la France dans le secteur industriel, sur des segments d’avenir, et ses retombées pour les territoires, en particulier en matière d’emplois", souligne l'Élysée. 

Les projets de Renault et d'Envision devraient recevoir au total environ 200 millions d'aides publiques, entre État et collectivités, selon l'Élysée, et entre 60 et 100 millions de fonds européens, selon le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Avec l'électrification éclair du marché automobile, les pays européens se battent pour accueillir ces usines de batteries qui devraient remplacer à moyen terme une partie des usines d'automobiles. L'Allemagne, le Royaume-Uni et la Norvège ont quelques usines d'avance.  

Au lendemain de la débâcle du parti présidentiel aux régionales, Emmanuel Macron veut donner la priorité à l'économie pour se relancer en vue de la présidentielle de 2022.

Xavier Bertrand, un de ses adversaires annoncés pour 2022, lui avait d'ailleurs grillé la politesse vendredi en confirmant le projet.

Dans la foulée de sa visite à Douai, le chef de l'État se rendra lundi au sommet "Choose France", qui réunira à Versailles plus d'une centaine de dirigeants d'entreprises étrangères.

L'objectif est de faire le "portrait d'une France plus compétitive et innovatrice que jamais", argue-t-on au ministère du Commerce extérieur, en rappelant que le pays est resté en 2020 pour la deuxième année consécutive le plus attractif pour les investisseurs étrangers en Europe, selon le baromètre du cabinet EY publié début juin.

Renault face à la transition

Pour Renault, l'implantation d'Envision est stratégique au moment où le marché automobile se convertit à l'électrique, face au spectre d'une interdiction prochaine des moteurs à essence en Europe.

Volkswagen a investi dans le pionnier suédois Northvolt et prévoit de construire cinq autres usines. Stellantis doit préciser son plan début juillet.

Avec cette usine, Renault est le troisième constructeur le mieux placé dans la transition vers l'électrique, derrière Volvo et Volkswagen, selon l'ONG Transport & Environnement. 

Le groupe compte fabriquer 500 000 véhicules dans son ElectriCity, soit un sixième de sa production de l'année 2020. L'implantation de l'usine d'Envision et le partenariat avec Verkor doivent générer près de 4 500 emplois directs en France d'ici 2030. 

Le projet a été approuvé début juin par tous les syndicats du constructeur, même si certains redoutent que tous les salariés ne se retrouvent pas dans le nouveau pôle. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.