DUBAÏ: Le président du Parlement iranien a déclaré dimanche que Téhéran ne va jamais remettre des images de l'intérieur de certains sites nucléaires à l’agence de surveillance de l'ONU, car l’accord avec l’organisme est arrivé à terme, d’après les médias officiels du pays.
«L’accord a expiré», explique Mohammad Baqer Qalibaf. Les «informations enregistrées ne seront en aucun cas transmises à l'Agence internationale de l'énergie atomique. Les données et les images resteront en possession de l'Iran», insiste-t-il.
L'annonce risque de compliquer encore plus les pourparlers entre l'Iran et six grandes puissances mondiales sur la relance de l’accord nucléaire, initialement signé en 2015.
Il y a trois ans, le président américain Donald Trump a retiré son pays de l’accord et réimposé des sanctions qui, depuis, paralysent Téhéran. Ce dernier a rétorqué à travers une série de violations des restrictions qui balisent sur son programme nucléaire.
Un porte-parole de la Commission parlementaire de la sécurité nationale et des affaires étrangères a averti que « l'Iran compte également éteindre les caméras de l'AIEA si les États-Unis ne suppriment pas toutes les sanctions», selon le site web du journal officiel Tehran Times.
Quand Téhéran a décidé de réduire sa coopération avec l'AIEA, les deux camps ont conclu un accord temporaire afin d’éviter une rupture brusque de leur relation. Cet arrangement a permis de poursuivre la surveillance de certaines activités qui auraient autrement été suspendues.
En vertu de cet accord, prolongé d'un mois le 24 mai, les données sont récoltées et stockées dans l’équivalent d’une boîte noire, auquel l'AIEA pourrait accéder ultérieurement.
Vendredi, l’agence onusienne a sommé Téhéran de clarifier immédiatement s’il compte prolonger l'accord de surveillance. Un émissaire iranien s’est alors empressé de déclarer que la République islamique n'est nullement dans l’obligation de fournir une réponse.
Mercredi, le Conseil suprême de sécurité nationale du pays avait annoncé que la décision de renouvellement serait prise après l’expiration de l’entente.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré vendredi qu’un potentiel refus de la part de Téhéran de prolonger l'accord de surveillance constituerait une «grave préoccupation» qui jetterait son ombre sur des négociations élargies.
Les parties impliquées dans les pourparlers sur la relance de l'accord nucléaire de 2015, et qui ont débuté au mois d’avril à Vienne, font état d’obstacles majeurs à résoudre avant de rétablir l’accord.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com